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 somewhere deep in the dark (saul)

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saul & pia
somewhere deep in the dark, a howling beast hears us talk.
i dare you to close your eyes and see all the colors in disguise
runnin' into the night, the earth is shaking and I see a light
the light is blinding my eyes as the soft walls eat us alive


Les journées s'alignent, se ressemblent. Cycle solaire étalant les ombres au travers du carreau, les étirant de plus en plus tôt aux murs de leur chambre. Les journées s'enchaînent et rien ne change, hormis ces maigres détails auxquelles elle s'attache. Cette idée qu'un jour ou l'autre, Joe oubliera son flingue, qu'elle aura tout le loisir de le tenir entre ses mains. Seul point d'accroche dans les silences de cette ville qui lui semble inanimée. Rien à voir avec les néons criards et les buildings scintillant, la musique jusqu'à pas d'heure et la masse grouillante dans les rues de Miami. Ici, tout semble pris dans un enchaînement poisseux, grisâtre, qui déteint à son contact, au contact de Joe. Une oeillade dans le miroir et elle se sent, à l'instar d'Exeter, devenir terne. Maquillage pailleté et perruques fluorescentes abandonnées dans son sillage, tenues affriolantes troquées pour des jeans et pulls empreints de banalité. Ce qu'elle doit être, Pia, suffisamment fade pour qu'aucun regard ne l'harponne comme c'était le cas, chez elle. Pas qu'elle aimait ça, c'était juste vivifiant de ruser en permanence, d'intégrer ce personnage dans le jeu, pour parvenir à ses fins. Maintenant que les sacs blindés de leur fortune reposent sagement cachés, elle ne sait plus vraiment sur quel pied danser. Entrailles dépouillées de tout sursaut d'angoisse désormais, ça se scrute d'un oeil encore plus froid que d'ordinaire, tant les gens qui évoluent sous sa fenêtre, entrent et sortent de la bâtisse à intervalles irréguliers, que la suite de leurs projets. Cet anneau coincé à son doigt qui semble aisément détourner toute tentative d'approche masculine. Les traits de Joe qui semblent moins tirés depuis que les morts semblent s'éloigner. L'inconnu tout autour, qui la laisse sceptique. Loin du chaos floridien, des calculs permanents, lui semble que la seule activité stimulante est de répéter son petit numéro, avec Joe, ce texte appris par coeur à s'en écoeurer. Faut croire que ça lui manque, de secouer les encéphales, de les piller sans merci. Mais pas maintenant. Pas pour le moment. Pas prudent. Elle le sait, Pia, suffisamment raisonnable pour ne pas tenter le diable, risquer de tout perdre.

Alors, quand les journées se ressemblent, les nuits s'improvisent.

Ombre parmi les ombres, le manteau de son acolyte enfilé sur le dos parce que dehors, ça se rafraichit à l'automne, sans même faire mine d'attendre l'hiver, là qu'elle s'éloigne de sa piaule. Là que le regard perçant de Maritza perfore le regard morne de Pia, qu'elle arpente les quartiers insipides en cherchant à y déceler un mystère, ou peu importe, quelque chose de suffisamment appétissant pour qu'elle n'ait pas envie, en rentrant, de choper l'arme de Joe pour les flinguer, tous les deux.

Cette nuit, ça prend la forme d'une silhouette dont elle reconnaît les contours, à mesure que ses pas retracent la lisière de la forêt. Pia l'a déjà croisé sous quelques angles, au détour d'une ruelle, à la sortie d'un magasin, ou encore sur les quais du port. Suffisamment attentive pour se remémorer la démarche, la carrure, avant même que le visage ne se découpe sous l'influence des astres. Ciel sans nuage, ou presque, lueur blafarde accompagnant sa progression sans que se détourner ne semble être une option. Les mains dans les poches du manteau trop large pour elle, en rassemblant les pans pour recouvrir sa robe froissée, c'est le menton bien droit qu'elle laisse ses prunelles percuter les siennes. La démarche ralentit, jusqu'à s'arrêter. Et la première chose qui la frappe, c'est à quel point le rythme se coordonne. Comme le corps qui lui fait face, à un mètre à peine, peut s'immobiliser dans un timing parfait.

Elle ne sait pas trop combien de temps elle reste là, à s'esquinter le regard contre le sien. L'idée qu'il ait pu la suivre, à toutes ces reprises, l'effleure certainement, brièvement. Suffisant à laisser germer l'hypothèse dans un coin de son crâne rendu hermétique à la moindre de ses pensées. Pourrait creuser, d'une impulsion cérébrale. Décrocher la vérité à même les méninges. Savoir si oui, ou non, ce type pourrait lui porter préjudice. Ou à Joe. S'il a été mis sur leurs traces.

N'en fait rien, Pia. Articule simplement un : « Bonsoir. » dans la douceur de ses cordes vocales rouillées, à ne plus échanger avec quiconque, hormis Josef. Et elle ne sait pas vraiment lequel initie le virage en premier.

Tout ce qu'elle sait, c'est que quelques secondes plus tard, dans cette même cadence, ses semelles se mettent à effriter le sol de la forêt sur son passage et qu'au petit matin, sans doute trouvera-t'on deux paires d'empreintes parfaitement alignées, côte à côte. « Une aubaine que la lune soit pleine. » Qu'elle commente, en levant son regard vers les cimes dénudées. Comme s'il n'y avait rien de plus naturel que de se trouver là, avec lui, au beau milieu de nulle part.

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Saul Marsh
- le plus beau cu(pidon) -
Saul Marsh
- le plus beau cu(pidon) -
damné(e) le : o05/07/2019
hurlements : o3914
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons) fürelise (cs) akindofmagicstuff (sign) tucker.
bougies soufflées : o38
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-- pia & saul.

La nuit envoyait des vibrations contradictoires depuis quelques cycles. Saul, habituellement si occupé à éplucher des encyclopédies et autres puits d'éruditions, se retrouvait partagé entre un flegme animal, et une excitation inexplicable. Il ne pouvait rester éveillé au-dessus de ses éditions poussiéreuses, sans ressentir le besoin insatiable de sortir valser avec la lune. Malgré la fatigue qu'il accumulait à force de veiller dans la lumière parfaitement dosée de son bureau, l'appel de l'extérieur se faisait ressentir de signaux bien plus affriolants que l'idée de s'élancer entre les bras de son ennemi Morphée. La nuit était séduisante, et il ne comptait pas se privée de son contact apaisant, décidé à partager quelques heures avec le calme rassurant qu'offrait les rues vides de la ville. Les pavés n'étaient jamais aussi agréables à fouler, aplatir de ses pas élégants, que lorsqu'ils étaient baignés par l'obscurité.
Relevé de son fauteuil, stylo déposé sur le haut de son ouvrage, positionné de manière à ce qu'il ne roule pas jusqu'au parquet, Saul est prêt à affronter la caresse du crépuscule. Il tire sur le léger cordon dépassant de sa lampe de chevet, et sort de son bureau en faisant bien attention de refermer la porte derrière lui. Personne ne devait mettre les pieds dans cette partie de son loft, et il ne tenait pas à ce que certaines personnes puissent y jeter un oeil, en cas de visite inattendue. D'un pas lent, pas pressé d'un rendez-vous qu'il avait lui-même élaboré en observant le ciel si pur de cette heure tardive, il attrape son manteau. Enfilé sur son dos, écharpe enroulée autour de son cou ; un pan devant, un pan derrière.

Le froid ne l'avait jamais dérangé ; bien qu'il devienne de plus en plus persistant à Exeter. Il était un homme de glace, et savait se satisfaire de basses températures, trouvant bien mieux ses repères dans la fraîcheur que dans la douce chaleur qu'il n'aimait ressentir que lorsqu'il en était l'instigateur. Le vent balayait quelques mèches de ses cheveux, frappait le coin de sa mâchoire dans l'espoir de le faire frissonner, certainement. Mais la brise n'atteint pas son but, le soldat resté stoïque sous sa morsure.
Il marche un bon moment, sans but précis, jusqu'à apercevoir le spectre au visage connu. La jeune femme ne lui était que vaguement étrangère.; il retrouvait dans son regard, sa démarche, et son aura, quelque chose qui avait une forte résonance en lui. La lueur qui danse dans le fond de ses prunelles, menace d'établir la même froideur que celle accueilli sur son visage, est semblable à la sienne. Il reste ainsi, à admirer l'éclat que la lune donnait à sa peau, mains plongées dans les poches de son long manteau ; en reflet parfait à la posture de la dame. Seulement un léger signe de tête, pour répondre à son bonsoir.

Et la marche reprend de sa vigueur. Leurs pas ne semblent pas se presser, aucune raison d'accélérer leur rencontre. Ils sont parfaitement synchronisés, comme deux organismes robotiques foulant la terre dans une parfaite coïncidence. Il leur faut plusieurs minutes avant que la voix de la jeune femme ne s'anime, forçant Saul à relever les yeux vers cette lune qu'elle désignait. Il n'avait apporté aucune source de lumière, ne se sentant jamais assez en danger pour ce genre de précautions. Lui qui vendait la mort, et flirtait avec depuis bien longtemps déjà, ne ressentait aucune crainte à se perdre ainsi dans les tréfonds de l'enfer. La forêt n'était pas sûre, et les disparitions étaient bien nombreuses dans cette partie de la bastide. Est-ce que cela posait un problème à ces deux âmes égarées dans la nuit ? Aucunement. les reflets de la lune se réverbèrent dans le bleu de ses yeux, alors qu'il les baisse en hochant la tête, pour lui donner raison. - La lune est toujours là, lorsqu'on a besoin d'elle. Il délivre cette vérité comme une évidence. Il n'avait pas douté que l'astre serait là pour guider ses pas dans le noir ; bien trop proche de lui.

Il continue d'avancer, s'enfoncer dans les replis d'une futaie, les gestes en mimétisme de sa compagne. Il regarde parfois autour de lui, savoure l'odeur de feuillages qui s'élèvent tout autour d'eux. - La nuit paraissait trop longue ? Il questionne sur la raison de sa présence à ses côtés. Un rendez-vous qu'ils ne s'étaient pas donnés, mais à laquelle ils avaient répondu tout de même. Si lui était un homme de nuit, et ne trouvait son repos que dans le calme de son besoin de culture, qu'en était-il de sa camarade ? Il aimait s'envelopper de silence, mais sa curiosité le poussait à lui accorder quelques paroles ; dialogue qui devrait rester dans leurs clous, Saul n'en doutait pas.



AIN'T GONNA BE ALONE
tell me do you really think you go to hell for having loved ? tell me and not for thinking every thing that you've done is good. i really need to know. after soaking the body of jesus christ in blood.
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L’homme parle, et c’est agréable, de l’écouter. Une certaine paire de mois, d’années, que le contact ne s’est plus initié à voix haute, sans qu’elle n’ait intercepté quelques pensées en amont, pour prendre la température. Presque étonnant, finalement, de découvrir une voix pour la première fois, qui se propage contre ses tympans, et non simplement sous ses tempes. Et puis, l’élocution lui plaît, aussi, à la tranquillité saisissante, contagieuse, presque. Y répond bien, en tout cas, la télépathe, quand les mots s’infiltrent dans son espace et qu’elle les accueille avec plaisir. Et puis, la suite prend la forme d’une question, naturellement, et elle ne presse pas le dialogue, Maritza, se perd à admirer les environs, prunelles s’habituant progressivement à la pénombre.

« A l’inverse, je les trouve plutôt trop courtes. » Le timbre est posé, caresse son larynx et s’extrait sans rompre l’harmonie alentour. Du bruissement aléatoire des feuillages flamboyants, qui ne tarderont guère à s’envoler, au grincement intermittent des branches les plus fragiles. Aux semelles de leurs souliers s’enfonçant en crissements synchrones, à la vague, presque imperceptible, de leur respiration. Entités semblant se fondre dans le décor, de cette démarche si coordonnée, si régulière, à leurs voix mesurées, certainement ont-ils tout l’air, d’un point de vue extérieur, de deux félins se fondant dans leur environnement. Des allures, peut-être aussi, de prédateurs n’ayant encore appréhendé leur proie nocturne, tout à cheminer à pas feutrés, ne pas s’épancher en propos inutiles. Apprécie le calme que lui inspire cet acolyte de passage, et il lui semble n’avoir jamais rencontré d’être aussi singulier en vingt-quatre ans.

Habituée des nuits sonores, du déluge de musiques aux basses saisissantes, de ces néons laissant leur empreinte contre les rétines et continuant à scintiller sous les paupières, une fois les yeux fermés, tout est bien différent, à Exeter. Devoir apprivoiser une ambiance devenant lourde dans ses silences, sans éclats lumineux pour aveugler, sans brouhaha pour assourdir, c’est se concentrer sur des détails jusqu’alors inconnus. De l’afflux constant de ses propres pensées, à celles de Josef, en passant par le sommeil manquant, quand les journées se révèlent si peu éprouvantes. Complexe de s’endormir, depuis que la fatigue est parvenue à abandonner ses os, une fois stabilisée, à cesser de courir. N’a plus l’habitude, Maritza, de s’attarder au même endroit si longtemps, lieux insuffisamment tapageurs pour réellement retenir son attention. Plus vraiment familière aux signaux distillés dans la discrétion et la rareté, de ces informations plus à glaner méticuleusement qu’à absorber jusqu’à l’indigestion, comme à Miami. Pas pour autant que ça lui déplaît, certainement, en témoigne ce moment inattendu, mais intriguant.

Glisse une main contre le tronc d’un arbre, le temps d’enjamber les racines entremêlées, chemin plus complexe à emprunter, sur lequel elle s’avance, en tête. « Il en faudrait probablement une dizaine pour tout explorer. » C’est ce qui lui semble être une bonne estimation, à en juger par leur rythme, et à s’imaginer l’étendue environnante. Suffisamment curieuse, cependant, et ouverte d’esprit pour ne pas imposer ses hypothèses comme étant les seules valables, c’est en retrouvant un sentier plus aisé qu’elle reprend : « Qu’en pensez-vous ? » Pour la première fois depuis leur entrée dans la forêt, elle incline la nuque dans sa direction, à laisser son regard tomber sur la ligne de sa mâchoire, remonter sur l’angle de sa joue, s’attarder sur cette fossette étrange, et enfin, discerner son regard. « Vous êtes d’ici, n’est-ce-pas ? » Pourrait presque l’affirmer, et ça se ressent dans sa voix. Une impression, assez viscérale, de pouvoir l’inscrire dans le cadre de cette ville étrange. Pour autant, quand tout ce monde lui semble bien insipide, l’homme détonne dans le décor, et elle ajoute, d’un ton songeur. « Et à la fois, pas tout à fait. »

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Saul Marsh
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-- pia & saul.

Il y avait bien des compagnies qui n’étaient pas souhaitables dans cette ville, et Saul se défendait d’endurer de trop fortes déceptions. Si la plupart des habitants avaient une part d’ennui, une poignée pouvait s’avérer être de bons locuteurs. Il les repérait aisément, ne perdant jamais son temps à des bavardages lorsque la personne ne lui inspirait que de la somnolence. Il était un bon juge, et d’un simple coup d’oeil accusait tel ou tel individu de n’être que fumée, et de se dissiper aussi rapidement que son intérêt pour ces derniers. Restait-il des alliés dans la foule ? Des personnes capables de s’affranchir du troupeau, et de le suivre dans des pérégrinations qui avaient tout de troublantes pour le commun des mortels ? Il pensait en avoir trouvé une, en la personne de cette charmante jeune femme qu’il ne connaissait pas, mais jugeait déjà très positivement.
Il pouvait se perdre dans quelques conversations truquées, en attendant d’en savoir plus, ou bien de passer la soirée à ne parler que de ce qui n’importait pas. Saul était le maître en la matière, masquant toujours ce qu’il était derrière quelques banalités quand il savait son interlocuteur indigne d’en apprendre sur lui. Un prestidigitateur qui savait faire diversion, afin de se cacher derrière des conversations alliant pluie et magnifique temps. Il s’évertuait ainsi, ce soir, à discuter de la lune, et questionnant la jeune femme sur cette nuit qu’elle passait dehors ; et non dans la chaleur de ses draps. S’il ne s’agissait pas réellement de curiosité, le mot exact pour évoquer ces questions -en apparence sans intérêt- se rapprocherait de l’amicalité.

Il note la précision de sa réponse, parler sans ne rien dévoiler ; il aimait cela. Elle avait raison. Les nuits qui s’étendaient pour certains, pouvaient paraître courtes pour d’autres. En l’état, Saul faisait partie de ceux qui ne se posaient que peu la question, seulement guidé par ses humeurs qui lui dictaient telle ou telle conduite. L’heure avait été à la promenade, à la rencontre avec la lune, puis avec cette demoiselle dont il ne connaissait pas même le prénom. En avait-il besoin pour se faire juge de son caractère ? Il pensait que non. Néanmoins, viendrait le moment où il lui demanderait, mais seulement pour poser des lettres plus précises sur un visage imprécis. Il savait qu’un prénom -bien qu’il ne s’agisse que d’une appellation jetée au hasard- pouvait en dire long sur une personne. Lui-même, de son patronyme si court, si sec, comme un coup de feu, était la représentation de son franc parler, et de la brièveté de ses propos. Il était un homme de silence, et ne pouvait -en toute logique- porter un prénom trop long. Le souffle était important, la concision également.

Le silence est familier. Il est rassurant. Il le met dans de parfaites dispositions, amorçant un lien déjà dressé entre lui et sa compagne nocturne. Ils déambulent, comme deux ombres fugitives qui ne laisseront comme traces que quelques pas dans les feuillages. Il lui vient alors à l’esprit ce poème miraculeux de deux ombres passant en évoquant le passé, dans un colloque sentimental qu’il aurait échangé s’il y avait eu un passé entre eux. Le chemin se fait plus difficile, alors qu’ils se séparent d’un sentier tout tracé. Il la suit, confiant, comme s’il la connaissait depuis des années déjà, et pouvait compter sur son sens de l’orientation ; mais également du bon sens. Il n’a aucun mal à la distinguer malgré l’obscurité, enjambant les mêmes racines qu’elle, frôlant de sa veste les mêmes écorces d’arbre. Il plisse les yeux, tout de même, s’enfonçant dans le mystère qu’ils étaient en train de construire à deux, brique par brique, dans un silence qui s’étendait de plus en plus.
Une fois revenu sur un chemin plus facilement praticable, il enfonce de nouveau ses deux mains au fond de ses poches, dans une attitude détachée, et reprend le rythme parfait de ses pas. Il les calque inconsciemment, marchant de concert vers un point inexistant. Où allaient-ils ? Ils n’en savaient rien. Mais cela semblait n’avoir aucune importance, comme si le voyage était la seule chose qui comptait réellement cette nuit-là. Il ne répond pas à sa première question. Ce n’est pas qu’il l’ignore, ou qu’il ne prend pas la peine d’user sa salive pour lui signifier qu’il était d’un avis similaire, mais il fut plutôt happé par la seconde demande. Il n’était pas plus prudent de répondre à cette dernière, mais elle avait le mérite de ne pas lui demander l’effort de se questionner sur un sujet qu’il maîtrisait moins bien.

- D’où viendrais-je, si je n’étais pas d’ici ?

Connaissez-vous pareil endroit que cette ville ? Il ne pose pas la question à voix haute, la gardant pour lui, égoïstement. Celle posée à voix haute était oratoire, et il n’en attendait aucune réponse. Il lui était si familier de poser ses questions à voix hautes, parfois seul, jurant que quelque chose de dissimulait pouvait l’entendre et lui souffler les solutions à l’oreille. Aucun souffle ce soir-là, nul besoin.

- Joli sens de l’observation.

Il était sincère, appréciant la capacité de la jeune femme à déduire la provenance de son nouveau compagnon. Il n’était pas complètement du coin, en effet. Sa boutique jurait avec le décor, promettant la mort à ces âmes qui se débattaient pour s’en sortir. Lui donnait une porte de sortie, un échappatoire aux visages tuméfiés par la vie que promettait le panneau d’accueil de la ville d’Exeter.

- Êtes-vous en ville depuis assez longtemps pour en remarquer son charme tout particulier ? Vous plaisez-vous ici ?

Un charme que beaucoup ne voyaient pas, s’arrêtant aux murs crasseux et aux pavés branlants. Mais lui, qui n’aimait pourtant pas ces rues, reconnaissait le charme d’un endroit lorsqu’il ne ressemblait à aucun autre. Et Exeter était unique. La jeune femme, elle, n’était pas d’ici, il en était convaincu.
Il continue de marcher à ses côtés, bifurquant parfois dans des zones tantôt plus sombres, tantôt plus éclairées par la lune. Il ne savait toujours pas où ils allaient, mais pouvait marcher toute la nuit sans crainte. il n'avait personne pour l'attendre chez lui, et pouvait se vanter de se moquer de retrouver son chemin. La nuit était trop belle pour lui fausser compagnie.



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