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 (cw) i saw the fire in your eyes (lenny)

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Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
damné(e) le : o26/03/2022
hurlements : o1156
pronom(s) : oshe / her
cartes : ofürelise (ava) ; alcara (sign)
bougies soufflées : o46
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L'haleine de Jim... John ? Jack. L'haleine de Jack était chargée. Se perdait dans les poils de sa barbe poivre-sel, hérissait ceux à l'arrière de sa nuque. L'homme était veule, l'homme était intéressé. Ari avait pris conscience du poids de son regard en se faufilant, seul, jusqu'au comptoir. Son terrain de chasse de prédilection, ni trop loin de la sortie, ni trop loin de l'escalier qui menait à l'étage du Tartarus. Emplacement stratégique, pour ne pas avoir à trop se faire chier. Même quand la pièce était bondée, comme ce soir en particulier. Pas de piano, pas de chant, seulement les hurlements profonds de baffles crachant tout ce qu'on demandait au DJ du moment. Il avait fini par devoir s'y habituer, à cette atmosphère. Cette musique qui ne lui plaisait qu'à moitié, mais qui avait l'avantage d'être facile à danser. Ces corps en sueurs qui se muaient en vagues aveugles, s'entrechoquant inlassablement les uns aux autres. Tous unis dans une même transe alcoolisés, tous les corps s'agitant finalement pour un seul but inavoué. De là à l'assumer, ce but, il y avait un grand pas. Si grand que, lorsqu'Enoch glissa un verre dans sa main en lui indiquant un homme ni trop beau, ni pas assez, Ari s'était laissé aller à le franchir. Pas là depuis bien longtemps, pas assez affamé pour se satisfaire de moins. Leva le verre dans la direction de l'homme, lorsque ce dernier lui adressa un signe de main. Sourire incertain sous la barbe poivrée, de ceux qui attiraient généralement le chaland. Le mixologue s'était déjà retiré de sa périphérie quand l'homme de la soirée avait fini par se détacher de son coin du comptoir, un siège venant de se libérer à côté du scientifique. Avait révélé une haleine déjà bien alcoolisée et une voix de stentor sous sa moustache. C'était ceux-là qu'il préférait, Ari. Ceux qui n'avaient qu'une idée en tête, généralement la même que la sienne. Et si le dénommé Jack avait apparemment l'intention de fournir le minimum syndical en ce qui concernait le jeu insupportable de la séduction, ses épaules carrées et la carrure athlétique qui se dessinait sous sa chemise blanche avait suffi à convaincre Ari d'entrer dans son jeu. Son trouble n'était pas encore à son paroxysme, il avait bien quelques minutes à lui accorder. N'en roula pas moins des yeux quand les doigts carrés de l'homme l'agrippèrent pour l'attirer sur la piste de danse. Oui, Jack, je danse. Quelques fois, souvent quand ils se retrouvaient, Dick et lui. Différemment, quand il se savait seul ou en sécurité dans son laboratoire. A chaque fois qu'il échouait au Tartarus pour soigner son mal, parce qu'il semblait que l'étape était un rituel quasi obligatoire pour s'offrir une place dans les bras de quelqu'un.

Les bras de Jack, en l'occurrence, fermement enroulés autour de ses hanches. Il laissa sa tête aller en arrière, lova son dos au creux de sa chaleur et ferma les yeux un bref instant. Lâcher prise n'était jamais une option, sauf à ces moments précisément. Ceux juste avant la faim, où le corps entrait dans cet instant de flottaison presque confortable, presque insupportable. Ses doigts filèrent en arrière, empoignèrent naturellement la tignasse châtain de l'autre homme. Qu'importait qu'il s'appelle Jack, Jim ou Déborah, une fois les yeux fermés, ils étaient tous les mêmes. Des corps qui s'entrechoquaient au sien, le temps d'une soirée, sitôt appréciés, sitôt oubliés. Un compromis qu'il avait fait avec cette seconde nature qui grondait dans ses entrailles, bien plus sûr que ses accords précédents avec Niran. Les paupières obstinément fermées, tous ces inconnus avaient le même goût. Celui du dépit, celui du dégoût. Celui du désir, les mains sur ses hanches plus fermes, la chaleur dans son dos plus intense alors qu'il attirait l'homme du moment dans un baiser lascif. Il l'avait compris à force de tester, Ari. S'autoriser à savourer le moment lui permettait de repousser, souvent, l'échéance. Lui accordait encore un soupçon de rationalité avant que les pulsions ne le mettent en mode automatique. Un état qu'il haïssait, du plus profond de tout ce qu'il était. Mais il avait compris comment ne pas arriver à de tels extrêmes. Se retourna pour se presser d'avantage contre l'autre homme, laissant le rythme dégueulé par les enceintes décider du mouvement de ses hanches. Jack n'embrassait ni bien, ni mal. Mais sa poigne était suffisamment ferme pour en faire un candidat solide pour la soirée. Il s'autorisa d'empoigner son menton pour l'attirer dans un autre baiser, Ari, s'autorisa cette saillie d'énergie qui traversa tout son corps en obtenant exactement la réaction qu'il attendait.  Jack était déjà loin, lui. Les lèvres contre sa mâchoire, contre sa joue. La langue contre les lèvres qui repartait chercher sa volontaire paire. Reins contre reins, en balancier. Ari recula pour reprendre son souffle, pour rouvrir les yeux histoire de mieux les refermer. Pas de trop, ni trop longtemps.

Juste suffisamment longtemps pour l'apercevoir, dans le flou. Ce visage qu'il n'aurait jamais dû voir ici, tout en le cherchant à chaque fois qu'il entrait au Tartarus. Ari se figea, malgré les baisers, malgré les caresses. Sonné par la fatigue, par l'alcool et par le mal qui lui rongeait les nerfs, par ce sourire qu'il devina sur le visage de celui qui n'avait absolument pas lieu d'être ici. Lenny. Une main détourna son visage, dans une tentative de diversion hasardeuse. Ari déposa les siennes contre le torse de l'homme, laissa ses hanches balancer machinalement contre les siennes, incapable de détourner son regard. Le sourire de Myers s'affadit, quand Jack se pencha pour un nouveau baiser. Le regard si chaleureux du sergent s'était durci devant la scène, répandant une vague glaciale dans tout le système du scientifique.

-J'arrête, j'ai plus envie.

L'impression que ses pensées, anesthésiées jusqu'alors par le besoin, reprenaient la place qu'elles avaient toujours eue jusqu'alors dans son esprit. Comme un déclic, le regard de Lenny. Comme un rappel, de ce qu'il était, et de ce qu'il ne devait surtout pas devenir. Ses mains s'affermirent contre le torse du dénommé Jack, alors qu'Ari allait pour se dégager. N'eut pas cette chance, l'amant éconduit jouant de ces muscles qui avaient paru si prometteurs pour ramener les hanches du scientifique contre les siennes. Il pesta, ce dernier. Rassembla ses forces pour tenter de se dégager. N'obtint rien de plus qu'une étreinte solide et un rictus sardonique. Il enfonça ses doigts dans les bras de l'homme, Jack enfonça aussitôt les siens dans ses hanches.

-Lâche-moi tout de suite.
-Non. T'as dit que t'avais une piaule pour nous, et j'en ai toujours pas vu la couleur.
-Mais va te faire foutre, Jack.

Ari roula des yeux, se démena pour essayer de trouver un angle, une position pour s'échapper souplement de l'étreinte. Quelque chose, qui lui permette de filer. Son trouble avait beau lui tourner la tête, il n'avait plus eu les pensées aussi claires depuis le début de la soirée. Mais ses forces, elles, ne suivaient pas. Et l'autre homme l'avait parfaitement compris, quand il le relâcha pour attraper ses deux poignets avec une rapidité qu'Ari avait sous-estimée. Entreprit de le traîner en travers de la piste de danse, en direction des escaliers, avec la ferme intention de récupérer son dû. Les bras solides étaient un bon argument pour le scientifique, au départ. Maintenant, ils étaient un obstacle de taille. Car il avait beau se débattre, il n'était pas assez solide pour empêcher l'autre homme de l'attirer à sa suite. Continua de se débattra en vociférant, mais personne ne sembla réagir autour d'eux.
Jusqu'à ce qu'il aperçoive une ombre, du coin de l'œil. N'eut pas le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer, ramena ses poignets endoloris contre son torse aussitôt que Jack lâcha prise. Massa les marque rouges aussi sec et recula. Deux pas de côté, deux pas de réflexes, et le cœur qui tambourinait encore contre ses tempes.

-Lenny... ?

Sous ses yeux écarquillés se dressait la silhouette longiligne de Lenny, interposée entre l'homme et sa proie. Une inversion des polarités qui lui tournait la tête. Adrénaline en plein système, alors qu'il levait une main vers le dos de son ami en signe d'apaisement. Manqua de l'atteindre, et redouta ce qui allait suivre. Marmonna probablement des appels au calme, n'entendit même pas sa propre voix, couverte par les enceintes du club. Assista, interdit, à l'échange entre son ami et celui qu'il avait cru être un bon parti. Quand il jeta un bref coup d'œil par-dessus son épaule, ce fut pour apercevoir les yeux verts du mixologue à l'autre bout de la pièce, braqués sur eux. Quand Enoch baissa le nez pour s'adresser à son talkie, Ari se remit en mouvement. Ses doigts agrippèrent le bras ferme, nerveux, de Lenny en signe d'apaisement.

-Le barman est en train d'appeler la sécurité.

Et il ne savait pas ce que cette information allait changer. Il n'était même pas certain que son geste calme quoi que ce soit, ou, en l'occurrence, qui que ce soit.




How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?

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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
Lenny Myers
- responsable à jardiland -
damné(e) le : o07/04/2022
hurlements : o1639
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/cs/icons) fürelise (sign/cs/gif) tucker.
bougies soufflées : o32
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i saw the fire in your eyes

Il avait quitté son ami après une brève accolade, s'excusant d'avoir à s'éclipser si brutalement ; mais il avait des choses à faire. La carcasse étalée dans le canapé du divinateur, il avait reçu une alerte sur son téléphone cellulaire, un rendez-vous qu'il avait oublié et qu'il ne saurait honorer dans un pareil état. La bière presque vide avait alors fini sa course sur la table basse de Devlin, et il avait abandonné le bâton toujours fumant entre les doigts fins de son ex amant, bredouillant un fébrile : merde, j'dois y aller. Il n'était pas en service, pas même ce jour-ci, mais n'était jamais contre quelques heures supplémentaires lorsqu'il tombait sur un témoin potentiel ; quiconque pouvant apporter quelques informations à son répertoire. La rencontre lui était sortie de l'esprit ; l'énergumène qui s'était vendu comme un huggy les bons tuyaux n'était digne d'intérêt pour aucun de ses collègues, mais lui ne laissait jamais passer l'occasion d'avancer dans certaines de ses recherches. L'homme pouvait être un escorc, mais il pouvait également se révéler utile - comme lui à l'époque. Elle venait peut-être de là son habileté à faire confiance, à écouter, à ne pas rejeter l'avis d'un pair ou d'une nouvelle voix, juste parce qu'il n'inspirait aucune confiance ; lui aussi avait été l'un d'eux, de ceux que l'on n'écoute guère, à cause d'agitations, d'a priori. Alors, qu'importait que l'homme ne marche pas droit, bredouille difficilement ses quelques idées, selon Lenny, il avait voix au chapitre. Il s'était alors empressé de se relever, regrettant aussitôt le mélange de bière et de drogue douce qu'il avait injecté à son organisme, et avait salué son ami ; il se rattraperait. La main en l'air, il avait lancé un pressé bye Barbz, et avait pris la porte.

La route jusqu'au Tartarus lui avait paru interminable, les pieds pédalant par automatisme, mais semblant s'arrêter pafois - pour des raisons inconnues. Il avait parfois dévié de la route, s'était vu happer par le mélange de fatigue et de fumée, et avait fini par ponctuer certaines de ses accélérations de respirations répétées. L'idée était d'apporter l'oxygène le plus rapidement possible à son organisme - comme si un nouvel air pouvait chasser ses consommations. Une âme extérieure aurait pu le prévenir qu'il risquait l'hyperventilation, mais la seule chose qui comptait pour l'heure était de rejoindre le club dans les plus brefs délais. Il y gara son vélo près de l'entrée, et passa les mains contre ses vêtements - souhaitant bien présenter. Un gardien de l'ordre dans un lieu tel que le Tartarus était une idée épouvantable, Lenny savait que bien des affaires obscures s'y tramaient ; mais il ne pouvait établir l'ordre dans l'intégralité tout seul, de ses maigres bras. Il se sentait toujours infiniment petit en passant les portes de l'établissement, comme conscient qu'il ne pouvait rien face au mal qui s'y répandait, et s'il avait parfois posé des questions à quelques employés en essayant de ne pas être vu des responsables, il ne pouvait s'engager dans des contrôles trop importants - sa vie en aurait été menacée.
Il faisait alors profil bas, de son allure convenable pour ce genre de rassemblement, aidé par cet air parfois féroce qui s'installait sur ses traits lorsqu'il n'affichait pas un rayonnant sourire. Il était de ceux qui pouvaient paraître froids, désagréables, lorsqu'ils étaient juste perdus dans leur bulle, en lointaine pérégrination mentale. Le bonnet enfoncé sur le haut de son crâne, il en toucha les extrêmités pour s'assurer qu'il l'avait sur la tête, presque persuadé que le ciel pouvait lui tomber dessus s'il se risquait à garder sa tête nue. Le téléphone sorti de la poche, il vérifia qu'aucun message ne s'affiche sur son écran tactile, et hésita à envoyer un message à son contact, afin de s'inquiéter de sa venue. Les yeux balayant la pièce, il s'arrêta sur quelques visages qui auraient pu ressembler à la personne qu'il venait retrouver, et se mortifiait de ne pas le trouver. Et s'il ne venait pas ? Il aurait fait le déplacement pour rien. Il se serait soustrait à la compagnie de ses amis pour rien. Il aurait pénétré dans cette antre du diable pour rien.

Les minutes passant rapidement, Lenny doutait de plus en plus de voir apparaître l'homme, il envoya quelques messages qui n'eurent aucun réponse, et finit par se trainer jusqu'au comptoir afin de commander un verre de whisky sec, de quoi se l'envoyer dans la gueule pour parfaire le mélange déjà foireux de canabis - il avait foutu quoi là-dedans, d'ailleurs ? - largement chargé, et de quelques autres alcools. Le breuvage commandait ne pouvait qu'empirer les choses, mais il s'en moquait ; après la défaite de la soirée, il comptait remonter sur son vélo et s'écrouler sur son canapé jusqu'au lendemain matin. Rien ne l'empêchait de charger un peu plus la mule. Il donna un billet - et un pourboire - à Enoch, et avala son verre cul sec. L'affaire monta rapidement jusqu'au cerveau ; il eut besoin de fermer les yeux un instant, de pincer les lèvres pour atténuer le feu dans sa gorge, et finalement il souffla en secouant légèrement la tête. Il n'était pas un homme à alcool fort, s'y risquait parfois, pourtant, au cas où. Il posa son coude sur le comptoir, la joue posée contre la paume de sa main pour soutenir sa tête, et ouvrit la bouche pour engager la conversation. Finalement, il abandonna, et lanca un très bas : j'vais rentrer que l'autre n'entendit certainement pas sous les boum boum de la musique.

La main levée, comme si quelqu'un en avait quelque chose à foutre qu'il mette les voiles, il s'éloigna du comptoir, et passa près de la piste de danse pour faire le chemin inverse. Il comptait faire le tour afin de ne pas avoir à jouer des coudes pour se frayer un passage ; certainement se serait-il perdu en chemin, et il voulait rentrer le plus rapidement possible pour s'allonger et envoyer un message à Devin pour lui dire qu'il s'était fait baiser. Mais, lorsqu'il passa près de cette piste où semblait s'amuser des âmes moins fatiguées que lui, pour la plupart, il croisa un visage qu'il eut du mal à reconnaître. Il n'était pas différent que dans ses souvenirs, seulement, il n'était pas dans le même environnement que lors de leurs rencontres. Il mit quelques secondes à remettre la machine en marche, resta entre quelques personnes agitées qui n'hésitèrent pas à le bousculer pour passer ; mais il ne réagit pas. Il resta planté là, et se surprit à sourire bêtement en croisant son regard. Il releva une main vers son bonnet, non pas pour vérifier qu'il y soit toujours comme quelques minutes en arrière, mais pour le remettre en place, se refaire une beauté comme on dit. Il baissa finalement la main, et son sourire par la même occasion, en comprenant qu'Ari était accompagné par une paire de bras autour de ses hanches. Le sourire disparut, et pour une raison qui n'avait pas lieu d'être, il ressentit un infime pincement au cœur.

Le regard fuyant, il reprit alors sa marche vers la sortie. La déception n'avait pas de raison d'être ; le lendemain, il repenserait certainement à cette sensation désagréable qu'il venait de ressentir en voyant son collègue fondre sous les lèvres d'un autre, et certainement qu'il se traiterait d'abruti à ce moment-là. Mais pour l'heure, il lui fallait rejoindre son domicile. La tête toujours tournée vers la piste de danse, il voyait pourtant que quelque chose n'allait pas, des détails changeants dans le comportement d'Ari. Il continua de marcher, la tête baissée sur une pensée précise : ce ne sont pas tes affaires.
Et pourtant, il ne put aller plus loin, ne put tourner le dos à ce qu'il était, à son besoin constant d'aider son prochain - surtout alors que ce dernier était une personne de son entourage. Il s'arrêta alors brusquement, et fit volteface afin de revenir sur ses pas. Il ne lui fallut que quelques enjambées pour arriver à la hauteur du duo qui s'apprêtait à monter aux chambres. Il ne savait pas s'il devait cette sensation à l'alcool, au joint, ou à une poussée de courage, mais il n'avait pas peur. Il s'interposa entre Ari et l'autre homme, et posa une main sur le torse de ce dernier afin d'agripper son tee-shirt, délivrant d'entre ses dents serrées : Lâche-le ! L'échange aurait pu être musclé, Lenny prêt à frapper si son adversaire venait à résister, et ce dernier certainement heureux à l'idée de défendre son dû. Le barman est en train d'appeler la sécurité. Il s'aperçut alors que la main d'Ari tenait son bras, et relâcha le tee-shirt de l'autre homme le plus brusquement possible. Il se dégagea ensuite des doigts du scientifique avec fermeté, perdu entre adrénaline et frustration. « C'est pas la sécurité qu'il faut appeler, c'est les urgences directement ; pour lui. » Le regard vers le comptoir, il leva une main en direction du barman, l'air de dire : c'est rien, je m'en vais.

La sécurité était déjà là, incitant sûrement l'autre homme à ne pas chercher les ennuis, à ne pas même essayer de s'en prendre ni à Lenny, ni à Ari ; les gorilles du Tartarus surveillaient de prêt, et personne n'avait envie de se faire sortir par ces gars-là. Le regard noir du sergent de police passa de l'assaillant à la victime, étudia Ari sans jugement, avec juste assez de calme pour s'assurer qu'il allait bien. Il adressa un hochement de tête à un homme de la sécurité, montrant qu'il n'y avait plus de problème, et fit quelques pas en arrière en s'assurant que l'autre homme ne suivait pas. Il attrapa à son tour le poignet d'Ari, et l'attira à sa suite afin d'être sûr qu'il ne risquait rien. Il fit de nombreux pas pour les écarter de la piste de danse, et ne s'arrêta qu'arrivé à un point stratégique ; de là, ils pouvaient s'entendre, se parler. Le front bouillant, il passa ses doigts sur son front, d'un revers de main, et soupira en essayant de calmer toutes les sensations contraires qui lui avaient sauté à la gorge. La situation améliorée, il essaya une pointe humoristique afin de détendre l'atmosphère. « La prochaine fois, tu peux en choisir un plus frêle ? Si ses bras font la taille de mon corps, je risque d'arriver rapidement à court d'options. » La plaisanterie était lancée, mais sans une once de sourire ; l'appréhension empêchant à ses lèvres de s'activer pour un geste pareil. Il prit une grande inspiration, comme si l'adrénaline avait quitté son corps et qu'il redevenait petit et incertain dans cet endroit obscur. Il posa alors ses deux mains à plat sur ses propres cuisses et respira profondément afin de recouvrer ses esprits. Il prit une nouvelle inspiration, et se redressa posant ses deux mains sur les épaules d'Ari, il inspecta son cou, ses bras ; finalement, il s'empara de ses poignets afin de vérifier les dégâts. Il t'a brutalisé ? Il ne remarqua que quelques marques sur la naissance de ses mains, et soupira de soulagement avant de le regarder. « Ça va ? » Il garda ses poignets entre ses mains en continuant de les observer alors qu'il parlait. « Je te raccompagne à ta voiture ? » Il n'attendit pas de réponse, se contenta de relâcher ses membres, et de reprendre la route qu'il empruntait avant de changer d'avis. Il s'avança alors de la sortie, vérifiant autour de lui afin d'être sûr que l'autre ne les suivait pas. Il ne plaisantait pas concernant la carrure de l'autre homme. S'il venait à attendre à la sortie, Lenny ne ferait clairement pas le poids, et il n'avait pas son arme de servir sur lui.

Il gardait des gestes assez brusques ; le haut de son corps était tendu, les épaules douloureuses d'être restées ainsi braquées. Il arriva à la porte, et l'ouvrit en vérifiant qu'Ari le suive bien. Il essaya de ne pas paraître trop froid dans son regard, de ne pas montrer la colère qui sourdait toujours sous le bonnet, mais qui n'était en rien dirigée contre le scientifique. Il se passa une main sur le visage après avoir refermé derrière eux, apaisé par le vent frais qui lui fit beaucoup de bien. « T'es en mesure de conduire ? » Lui ne l'était pas, et il ne pouvait le tracter sur son vélo. Il leur faudrait alors marcher ensemble si l'alcool l'empêchait de prendre le volant. Il n'aimait pas faire la police ainsi, mais il ne pouvait définitivement pas le laisser rentrer dans cet état, les réflexes trop amoindris pour prendre la voiture. Il désigna son vélo d'un signe de la main, et souffla. « Tu veux monter devant ? » Une manière comme une autre de lui signifier qu'il était venu à vélo et n'aurait aucun moyen de l'aider à rentrer chez lui autrement qu'en le portant sur ses épaules ; ce dont il était incapable, surtout dans son état. Il essayait de prendre sur lui, mais le monde continuait de tourner autour de lui, et si la fièvre continuait son bout de chemin, il ne pouvait promettre de rester debout bien longtemps ; et si l'autre homme décidait de revenir vers eux, que Dieu les préserve.



THE NIGHT'S ON FIRE
the promises we made were not enough. the prayers that we had prayed were like a drug. the secrets that we sold were never known.
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Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
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- ari beau, c'est beau la vie -
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C'est pas la sécurité qu'il faut appeler, c'est les urgences directement ; pour lui. La voix, hachée, de Lenny lui parvint entre deux battements violents de palpitant. Le scientifique déglutit, interdit devant la scène. Etrange, à des lieues de tout ce qu'il aurait été capable d'imaginer. La colère qui émanait du plus jeune était tangible, presque palpable. Une entité à laquelle son corps tout entier répondit automatiquement, une coulée de lave dans les veines. La main que Lenny repoussait resta en suspension dans l'air quelques brèves minutes. Les profondes nuées de colère s'échappèrent de son sang, de son système tout entier. Ne laissèrent que les pupilles du scientifique, dilatées par la curiosité, alors qu'il fixait le profil de son compagnon. La gorge sèche, atrocement sèche. Il ne prêta aucune attention aux vigiles qui approchaient, accaparé par ses observations. Le palpitant encore aux abois mais les sens bien plus alertes qu'ils ne l'avaient jamais été. A ne pas savoir s'il s'agissait d'intérêt ou d'autre chose, alcool et besoin cognant dans son système. L'impression d'avoir le cerveau vide tant il se remplissait d'hypothèses qui n'auraient lieu d'être. Lenny était intervenu car il était policier. Il avait fait ça car il tenait au bien être d'un collègue. Les explications étaient simples mais elles n'expliquaient rien du tumulte qu'Ari avait ressenti dans ses veines, dans son corps tout entier, quand sa peau était entrée en contact avec celle du plus jeune. Il déglutit difficilement, finit par reporter son attention sur les deux vigiles qui étaient venus régler la situation. Hocha poliment de la tête, le bout du pied tapant nerveusement le sol collant du Tartarus. Une note mentale, celle de remercier Enoch comme il se devait, la prochaine fois qu'ils se croiseraient. La réactivité du barman ne lui avait pas seulement évité une très mauvaise rencontré, elle avait également évité à Lenny de se compromettre. Il semblait perturbé, furieux quand il avait empoigné Jack pour le mettre au pied. Un contraste saisissant avec son attitude présente, bien plus calme, plus professionnel et détaché avec les vigiles. Bien plus composé, lorsqu'ils se croisaient au poste, ou qu'ils travaillaient tous les deux dans le confort de son laboratoire. Qui es-tu vraiment, Lenny ?
Un frisson, une brûlure, quand la main du sergent s'enroula autour de son poignet endolori. Ari ne broncha pas en se laissant entraîner à sa suite, malgré l'impression désagréable que lui procura le geste. Les vociférations de Jack n'étaient pas un souvenir suffisamment lointain, la douleur laissée par la pression de ses doigts laissait encore une marque rougeâtre contre sa peau. La nuée de lave était revenue remplacer son sang, accentuant le malaise. Malgré la chaleur qu'il sentait sous les doigts du plus jeune, malgré la douceur de sa peau contre la sienne, il ne pouvait réprimer l'impression. Celle de n'avoir aucun contrôle. Ni sur sur son environnement, ni sur lui-même. Impression qui gonfla dans sa poitrine, alors que Lenny l'éloignait de la piste de danse vers une zone mieux insonorisée. Empoisonna tout le plaisir qu'il avait éprouvé à l'idée que Lenny se préoccupe de son corps. Du ressentiment à lui étreindre la gorge, charrié par toute la colère qu'il percevait peau contre peau. Ari retira sèchement son bras de l'étreinte, quand Lenny ralentit le pas. L'esprit encore baigné d'émotions confuses, l'impression de ne pas être tout à fait lui-même, il fronça les sourcils à la remarque de l'autre homme. Un coup bas. Sec, cinglant.

-Et en quoi c'est mon problème, exactement ?

C'était pour cette raison, pour ces jugements qu'il faisait toujours très attention à son propre comportement. Qu'il ne partait se sustenter que lorsqu'il n'avait pas le choix, auprès de sombres inconnus. De la bile au creux de la gorge, alors qu'il plongeait un regard noir, assassin, dans les prunelles du sergent. Un de quoi je me mêle silencieux, accentué par toutes les émotions contraires qui filaient bien trop lentement de son organisme. Résidus d'adrénaline, d'émotions, de fausses impressions, aussi. Celle d'être jugé, celle de n'être pas responsable de ses propres actions. Incapable de se gérer suffisamment pour réussir à désamorcer la situation, ballotté comme un simple objet. Un enfant à gronder, à punir pour n'avoir pas fait preuve de suffisamment de jugeotte. Et si c'était l'égo qui s'offusquait, c'était que le coup provienne de Lenny qui était le plus difficile à digérer. Une de ces rares personnes qu'Ari avait ardemment envie de protéger de sa réalité. Poignée d'individus qui le connaissaient suffisamment pour ne pas vouloir qu'ils le voient tel qu'il était devenu : un monstre.  
Il se mordit l'intérieur de la joue, sentit le ressentiment s'évacuer progressivement de son système. L'adrénaline retombait elle aussi, en vagues lentes, ne laissant plus entre eux que le profond soupir de Lenny. Ari pinça l'arrête de son nez, les yeux fermés. Laissa les émotions s'apaiser, trop nombreuses, trop dangereuses. Rouvrit les paupières quand deux mais se posèrent sur ses épaules, pour croiser les pupilles dilatées de son compagnon. Il frissonna, sous son regard, Ari. Les sens trop aiguisé, bien trop conscient de l'intensité avec laquelle l'autre homme l'observait à présent. Si ce n'est pas l'autre, ça peut être lui, ce soir. Pensée invasive, l'une de celles qui lui rappelaient que le besoin ne manquerait pas de lui ronger très prochainement les reins. Il détourna les yeux, fixa un point par-dessus l'épaule du sergent alors que ce dernier l'évaluait. Il se laissa faire, tendit le menton en retenant son souffle, lui prêta ses bras. Envolée, la colère sans précédent de quelques minutes plus tôt. Revenues, sa gorge sèche et sa langue pâteuse. Partagé entre l'envie de partir et celle de l'aider à poursuivre son inspection, il finit par reprendre la parole.

-Désolé pour tout à l'heure, je ne voulais pas dire ça.

Parce qu'il n'était pas lui-même. Qu'il y avait eu cette poussée d'adrénaline surprenante, qu'à chaque fois qu'il était dans cet état second, il ne s'appartenait plus réellement. Ballotté d'instinct en impressions et c'en était une, incompréhensible, qui avait pris le dessus. Il baissa les yeux ses mains pour ne pas avoir à assumer le poids du regard de l'autre homme. Aperçut les doigts fins de Lenny s'enrouler autour de ses poignets, eut l'impression de percevoir une pointe d'inquiétude au fond de son système. Réagit naturellement à la sensation. Trop perturbé pour réaliser ou noter quoi que ce soit, il étudia les traits fins de son compagnon. Le froncement de ses sourcils noirs, la fébrilité de son regard. L'infime vacillement de son corps, malgré toute la force dont il avait fait preuve quelques instants. Le diagnostic était sans appel. Lenny était sous influence. Et si le légiste n'était personne pour dire quoi que ce soit, il ne fallait surtout pas qu'il ait de problèmes. Ni avec la sécurité ni avec quoi que ce soit d'autre. La question, spontanée, du plus jeune réchauffa légèrement le cœur inquiet par capillarité d'Ari. Il hocha doucement la tête. Aucune envie de s'arracher à son contact, cette fois-ci, tant les gestes n'avaient pas la même intensité, la même fureur qu'auparavant. Il lui abandonna ses mains jusqu'à ce que Lenny les relâche. Les fourra dans les poches de son jean à regret, le coeur en profitant pour recouvrer un rythme plus régulier. Mais Lenny n'avait visiblement aucune intention de rester dans le coin. Et, s'il comprenait la nécessité de bouger, Ari jeta un coup d'oeil dépité par-dessus son épaule en lui emboîtant le pas. Envolées ses possibilités d'apaiser le besoin avec facilité. Les pensées plus claires maintenant que tout son organisme n'était plus qu'à lui, le scientifique se permit un état des lieux mental. Sa situation n'était pas encore tout à fait critique, il pouvait encore se permettre quelques écarts avant de vraiment courir le risque de perdre le contrôle. Il pourrait toujours appeler James pour qu'ils se rendent un petit service mutuel. Ses yeux noirs se posèrent naturellement sur la carrure athlétique, fine, de Lenny. Lenny était aussi un excellent candidat. Ari secoua ses boucles poivre-sel, chassa la pensée. L'entendit revenir alors que le policier lui tint la porte, un sourire charmé naissant au creux de ses lèvres. La gifle de l'air frais nocturne lui fit le plus grand bien, contrasta avec la chaleur étouffante du club. Il enfonça sa tête entre ses épaules et emboîta de nouveau le pas de Lenny. Ses observations semblaient justifiées, au vu de sa démarche. Electrique. Approximative. Il résonnait encore quelque chose de nerveux dans ses mouvements, qui ne ressemblait pas au jeune homme composé qu'il avait l'habitude de fréquenter. L'envie de lever la main vers son bras pour l'aider à s'apaiser, mais Ari n'en fit rien. Se laissa entraîner à travers le parking, bien plus préoccupé par l'homme à côté de lui que tout ce qui pouvait se tramer tout autour d'eux. Le sourire revint s'étirer sous la barbe poivre-sel, alors que Lenny rouvrait la bouche sur une question qu'il n'aurait pas eue à poser, s'il n'était pas parti si vite.

-Oh non, du tout. C'est même pour ça que je suis venu en Uber.

Plus pratique, lui qui était venu au Tartarus avec l'intention de ne pas dormir chez lui. Remarque du tac au tac, ironique mais pas méchante. Juste un petit trait d'humour pour détendre l'homme et l'atmosphère. Ca le touchait, que Lenny prenne autant de soin à ce que tout se passe pour le mieux. Une facette de la personnalité du plus jeune que le scientifique avait eu l'occasion de relever plusieurs fois, malgré qu'il n'en dise rien. Quand Lenny arrivait au poste de police, c'était toujours avec les bras encombrés d'une boîte pleine à craquer de donuts. Chacun était sélectionnés en fonction des goûts des uns et des uns, chacun de ses collègues avaient droit à leur petit sourire ou leur salutation en plus des friandises. Même Ari avait eu droit plusieurs fois à l'attention, malgré qu'il ne soit pas constamment en poste à la morgue. Avait remarqué que Lenny prêtait un soin tout particulier à lui apporter des mets dont il raffolait, alors qu'Ari n'en avait parlé qu'une fois ou deux. Il sentit une vague de chaleur douce, confortable, dans sa poitrine. La mit sur le compte de la fatigue tandis que ses doigts fourrageaient la poche intérieure de son blouson pour attraper un paquet souple de cigarettes. Il évalua le destrier en pouffant doucement.

-Et on voit combien de temps on tient en équilibre, deal !

Ricanement de gosse, aviné, avant de fourrer sa cigarette entre ses lèvres. De lever le paquet en direction de son compagnon pour qu'il puisse se servir, la question ne nécessitant même pas d'être posée. Il avait senti l'odeur du tabac froid sur les vêtements de Lenny, quelques fois. Se doutait à la taille de ses pupilles, qu'il pouvait voir à la faveur des réverbères, qu'une partie de ses gestes un peu vagues était due à une forme de fumée. Ses doigts extirpèrent un briquet d'une poche de son blouson. Il fit un léger signe du bout de la main pour inciter Lenny à se pencher dans sa direction, enroula ses doigts autour de la flamme pour que le vent ne la souffle pas. La brièveté du moment n'entacha rien ni à sa beauté, ni à sa sérénité. Devant les ondulation de leur unique source de lumière, le visage de Lenny semblait plus apaisé qu'il ne l'avait été depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Ari tira une bouffée de nicotine, bascula d'un pied sur l'autre, un bref coup d'oeil en direction de la porte du club quelques mètres plus loin.

-Merci. Pour tout à l'heure. Je pensais... Merci.

A quoi pensait-il, au fond ? Au fait qu'il serait capable de s'en dépêtrer ? Au fait qu'il allait trouver une solution alors que de toute évidence, l'autre homme était bien plus fort que lui ? La vérité était qu'il ne pensait pas, de manière générale, quand le besoin prenait le dessus. Serra les mâchoires en s'assombrissant et s'adossa contre la voiture la plus proche, tétant sa cigarette. Réconfort temporaire qui ne règlerait aucun problème, tout au contraire. L'autre vérité, c'était qu'il aurait probablement tiré son parti de la situation. Que sans l'intervention de Lenny, un million de choses pouvaient s'être produites dont il ignorait la portée. Et que parmi toutes ces hypothèses, il n'y en avait qu'une seule qui lui soit vraiment préférable. Celle d'être debout dans le froid, à côté d'un vélo dont ils savaient qu'il ne pourrait pas les porter tous les deux, à partager une cigarette qui ne les réchaufferait pas vraiment. Mais il n'échangerait sa place pour rien au monde. Leva ses yeux noirs vers ceux du plus jeune, demanda enfin :

-Mais toi, ça va ? Je ne t'ai jamais vu comme ça... Tu avais l'air tellement furieux.

Si incroyablement furieux... Ses incisives passèrent sur sa lèvre inférieure, malgré lui.

-Pas que ça me dérange, j'ai trouvé ça très...

Une vocifération l'empêcha d'achever sa phrase, du côté des portes. Les sourcils du légiste se froncèrent alors qu'il reconnaissait l'intonation rauque, profonde, de la voix. Jack. L'homme était aux prises avec les vigiles, du côté de la porte. Leur hurlait qu'il était entièrement dans son droit et que c'était eux qui faisaient n'importe quoi, en des termes beaucoup plus fleuris. Ari l'avait déjà vu, ce type de comportements, depuis le temps qu'il traînait dans les environs. Jamais contre lui, et il n'avait pas l'intention que cela puisse se produire. Là où ils se trouvaient, Lenny et lui étaient bien trop exposés. Et ce dernier avait raison : s'il avait la hargne, il n'avait pas la carrure pour un combat à la loyale. Sa main s'extirpa de la poche de son blouson, coula le long de l'avant-bras de Lenny. Quand la grosse carcasse de Jack se mit en route pour traverser le parking en commençant à l'appeler, menaçant de le retrouver alors qu'il les avait vus sortir tous les deux, ses doigts s'enroulaient autour de ceux de Lenny.

-On revient à l'intérieur. J'ai pas envie que tu aies des emmerdes à cause de ce gros con. En plus, je te dois un verre pour te remercier.

La main de Lenny lovée dans la sienne, il se remit en route. Attira le sergent à sa suite entre les voitures, la tête basse, tirant toujours nerveusement sur sa cigarette. L'autre divaguait dans le parking, était trop imprévisible pour risquer de passer dans son champ de vision. Revenir à l'intérieur était la solution la plus simple pour tout le monde, au moins pendant les quelques dizaines de minutes nécessaires à Jack pour foutre le camp. Tout du moins c'était ce qu'espérait Ari, ses compétences statistiques devenues bien plus floues avec l'alcool. Ils firent quelques pas de plus, s'arrêtèrent contre un SUV. Les vociférations de Jack paraissaient suffisamment éloignées pour leur permettre d'achever la distance les séparant de l'entrée du Tartarus. Ari se tourna vers Lenny, une question silencieuse au fond de ses yeux noirs. Pressa sa main dans la sienne pour lui donner le signal de filer, tête basse, jusqu'à l'entrée.

Sauf que Jack n'était pas aussi loin qu'escompté. Jack, qui les héla aussitôt les deux silhouettes arrachées à la pénombre, évoluant rapidement vers leur salut.
Jack, qui n'avait clairement pas fini de les faire chier.





How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?

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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
Lenny Myers
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damné(e) le : o07/04/2022
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i saw the fire in your eyes

Il s'était élancé sans trop réfléchir, le devoir de protection passant avant la permission de celui qui semblait être en mauvaise posture. Il l'avait senti dans ses gestes, dans son expression corporelle, ce besoin d'être sorti d'affaire ; Lenny se serait interposé qu'importe la personne en danger, mais le visage de son collège se superposant à la tâche, il lui avait été plus urgent encore d'intervenir. La peur des conséquences passait après, ne pesait pas lourd dans la balance de cette décision qui n'avait été ni remise en cause, ni réfléchie. L'homme qui se tenait sous sa poigne lors de la confrontation, dont la chaleur inondait l'intérieur de sa paume, avait une corpulence bien plus impressionnante que la sienne, et certainement que sa force en était également supérieure. Pourtant, l'idée d'être mis à mal par l'assaillant, de se retrouver dans une posture pire encore que celle réservée à Ari, n'avait pas été un frein pour lui. La soirée était un désastre, il avait fait le déplacement jusqu'ici, avait écourté ce moment en compagnie de son ami pour rien ; la protection d'une personne qui comptait pour lui aurait de quoi apporter une raison à sa venue dans ce club. Il n'avait pas laissé le choix au scientifique ; ne s'était pas inquiété de ce qu'il pensait de la fureur avec laquelle il s'était dressé face à l'homme ; ne s'était pas inquiété, non plus, d'un quelconque regard sur lui en réponse à son intervention ; au fond, il n'avait pas même pensé à ce qu'il aurait pu en penser.

Il le comprit, se rendit compte de l'erreur qu'il avait commise, lorsqu'Ari reprit la parole - l'homme loin derrière eux. La phrase en elle-même, bien que tranchante, n'eut que peu d'effet sur lui : Et en quoi c'est mon problème, exactement ? L'adrénaline l'empêchait de comprendre, lui offrait la sentence comme un assemblage de mots qui n'avaient rien à faire ensemble. Non. La locution fut inutile à ses oreilles, car si les mots n'avaient aucun impact dans une situation pareille, pour des gestes et des plaisanteries qui avaient déjà été échangés, le regard avait un pouvoir indéniable. C'est lorsqu'il releva les yeux vers les siens, qu'il reçut une rancœur sans précédent en plein dans l'âme, qu'il comprit que les conditions n'étaient pas si limpides, en fin de compte. Le regard noir, braqué sur lui, le fit tressaillir un instant. Il n'eut aucune envie de détourner le regard, ressentit - à l'inverse - le besoin de plonger tout entier dans la noirceur de ce gouffre qui l'appelait. Il lui avait toujours trouvé de beaux yeux ; les voyait plus envoûtant encore, ainsi tapis de noir.
La vision rétrécit, il ne put se concentrer sur ce qui s'agitait autour d'eux, entre la musique assourdissante et les corps lovés les uns contre les autres. Le silence aurait été apprécié, mais il aurait également forcé le sergent à s'engager dans des échanges qu'il ne pouvait tenir ; pas dans son état. Le reste des gestes presque automatiques, la tête baissée pour évaluer les dégâts autour de ses poignets ; l'idée de rebondir sur l'épisode était tenace, mais s'évapora au profit d'une décision bien plus sage. Ils devaient partir. L'air frais leur ferait le plus grand bien, et s'éloigner des problèmes, de la tentation du vice qui régnait, de toute l'ambiance si particulière du Tartarus, ne pouvait qu'être bénéfique.

Il avait eu raison, l'esprit déjà légèrement dégrisé - une simple impression - après avoir passé la porte. Seul le réverbère braqué sur eux le heurta ; la lumière vive le forçant à plisser les yeux alors qu'ils évoluaient dans la parking. La furie avait guidé ses pas, n'avait pas laissé le temps à son collègue de l'informer de son moyen de locomotion. Lenny ne put s'empêcher d'étouffer un rire au fond de sa gorge en apprenant qu'ils étaient dans un parking, à la recherche d'aucune voiture. La perspective de faire le chemin sur son vélo était donc la plus logique, mais il savait qu'ils n'arriveraient jamais à destination - du moins, la version entière de lui le savait ; mais il était bien incapable de s'en rendre compte dans son état. Il attrapa une cigarette par automatisme, et se pencha vers la flamme pour y allumer son bâton de nicotine. Il le remercia d'un hochement de tête, et profita d'une chaleur diffuse dans le fond de sa gorge, pourtant à bannir dans un corps déjà mort de chaud. Le corps en proie au chaud/froid habituel, un état qu'il détestait lorsqu'il était défoncé ; il recracha la fumée, et frissona de froid - ou de chaud, il n'était plus sûr.
Il sourit du bout des lèvres, d'un air légèrement triste - ou plutôt désolé - en secouant la tête pour refuser ses remerciements. Il leva une main pour l'arrêter dans sa course, et abandonna quelques cendres sur le sol avant de reprendre la parole. « C'est rien, et puis ... J'imagine que je te dois des excuses. Tu avais raison tout à l'heure, j'avais pas à m'en mêler. » Il haussa doucement les épaules, le regard perdu au loin, balayant les voitures des yeux pour ne pas avoir à le regarder lui. Il prit une grande inspiration, comme si respirer était devenu une épreuve ; où était-ce pour rassembler le peu de salive qu'il lui restait sur la langue, la bouche commençant à devenir incroyablement déshydratée. « C'est juste que- Je t'ai vu, et ... Il avait pas à te traiter comme ça. Je sais que j'aurais pas dû m'emporter, mais j'ai vu rouge. » Il a eu peur. Il coinca la cigarette entre ses lèvres, et reporta enfin son regard sur Ari. Il portait des paroles d'excuses, mais rien - absolument rien - dans son regard ne démontrait de quelconques remords ; les seuls regets qu'il avait étaient de ne pas avoir cogné, de s'être abstenu de porter le premier coup à ce con. Il ne prononça pas ces pensées, ne sachant ce qu'il était autorisé ou non à partager avec Ari - il ne voulait pas l'effrayer.

Il se contenta alors d'hocher la tête lorsque le scientifique lui demanda s'il allait bien. Il n'avait rien, n'était pas même en mesure de comprendre ce qui avait pu parcourir ses veines pour répondre à un tel excès de violence. Il continua d'hocher la tête, de manière presque mécanique, pour ne pas trop avoir à répondre. Il n'était pas question de lui dans l'histoire ; il était question d'Ari. Pourtant, le regard qui résultat de l'inquiétude lui fit arquer un sourcil, tout comme cette expression changée et la remarque qui suivit : pas que ça me dérange, j'ai trouvé ça très... Il resta ainsi, le sourcil en accent circonflexe, et attendit une suite qui ne se manifesta pas. Même lorsqu'une voix lointaine se fit entendre, lui ne réagit pas. Il garda son regard braqué sur Ari, dans l'attente de la fin de sa phrase. Le regard d'Ari se perdait ailleurs, certainement en direction de la voix rauque qui bousculait la nuit ; mais Lenny, lui, gardait un regard incroyablement stable sur le visage de son ami. Le regard modifié par les substances, certainement vide, mais les pensées derrière ne l'étaient pas. Il ne bougea pas, se moquait de la présence de l'autre homme. Il ne voulait qu'une chose : reprendre cette conversation. Il n'eut aucune réaction en sentant une main s'attacher à son avant-bras, et terminer sa course contre sa main. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre, et regarder leurs doigts entrelacés avec le même air absent, comme perdu.

Il ne perdit pourtant pas de temps, conscient qu'il fallait au plus vite se mettre à l'abri. Il le suivit alors, emporté par ses doigts autour des siens, des doigts qu'il serra entre les siens mécaniquement. Il le suivit sans réfléchir, sans même essayer de faire volteface pour débuter un travail qui l'avait titillé ; comme anesthésié par cette main, cette invitation. Il aurait pu le suivre jusqu'au bout du monde, cette chaleur contre la sienne. Et c'est ce qu'il fit, parcourant le parking, voiture après voiture, sans broncher. Ils étaient presque arrivés à destination, prêts à retourner dans la chaleur étouffante du club - ils y seraient en sécurité. Mais, alors que la porte était à quelques pas d'eux, Lenny entendit un mot parmi les cris. Un mot qui le sortit de sa torpeur. Un mot qui crispa sa main autour de celle de son ami ; sans la relâcher, il s'arrêta et se retourna. L'état de transe passé, il lui fallait répondre à ce salope qu'il avait saisi en plein vol. Il fronça les sourcils, le regard rivé sur l'homme qui s'approchait d'eux : How dare you ? Mais il n'eut pas le temps d'attaquer, pas même de lui signifier en langage fleuri ce qu'il s'apprêtait à lui faire, à lui et sa putain de gueule. La main d'Ari le tira brusquement à l'intérieur, et il se heurta à une porte fermée.

L'air étourdi, il jeta immédiatement un œil en direction d'Ari, sans comprendre. Il lâcha la main du scientifique, sans violence, et agrippa la poignée dans le but d'ouvrir la porte, les dents serrées laissant s'échapper un : « J'vais l'tuer ! » Il essaya d'ouvrir, mais fut stopper par son compagnon retenant le battant. Il lâcha alors tout et s'éloigna d'un pas afin de mieux le voir. « Il a pas le droit de te parler comme ça ! » Il le regarda, le questionna, d'un air dubitatif : pourquoi tu le protèges ? Il ne comprenait pas, en réalité, que c'était lui qu'il protégeait. La colère l'emportant sur la raison, il aurait aimé sortir, lui faire ravaler ses paroles et son poing. Mais Ari suffit à lui faire baisser les bras, son regard, sa présence, la chaleur avec laquelle il avait cueilli sa main quelques minutes en arrière. Il crispa alors les poings, lèvres pincées, et hocha légèrement la tête en entendant les arguments de son ami ; montra qu'il comprenait. Il releva un regard agacé sur lui, signe qu'il comprenait, mais n'était pas moins d'avis d'aller casser la gueule à l'autre type pour autant. « Il mérite que j'lui casse la gueule, et tu l'sais. » Il parlait plus pour lui-même, que véritablement à l'attention de son collègue. Il soupira, regretta d'avoir laissé sa cigarette tomber au sol dans la précipitation - une flaque devait l'avoir éteinte - et posa une main sur son front pour reprendre le flot de ses pensées. Il fit une moue légèrement boudeuse, montrant son mécontentement, mais sans être agressif envers lui. Ari n'était pas le problème ; il était la barrière entre lui et le problème.

Il s'avoua vaincu, jeta un regard au bar en faisant signe de le suivre, les pieds trainant au sol dans une démarche incertaine. Le vide au creux de ses mains lui paru insupportable, comme si le fait que celle d'Ari n'y soit plus créait un trou béant. Il regarda ses propres doigts en marchant, les étudia comme s'ils renfermaient une solution qu'il n'avait pas encore élucidé et reprit la parole en se frayant un passage dans la foule, aux côtés d'Ari. Il se parlait à lui-même, prisonnier de son propre cerveau, quand l'environnement autour semblait ne pas exister. « Mais quel con ... » Et il ne parlait pas de l'autre homme, non. Il parlait de lui, qui s'était excusé de s'être mis si brusquement en colère, pour finalement refaire la même chose quelques minutes plus tard. Il s'en voulut instantanément, désolé de mettre Ari dans une telle position, alors qu'il avait déjà assez à gérer. Lenny ne pouvait devenir un poids pour lui, il ne le voulait pas. Il s'installa à une petite table, invitant son collège à en faire de même, et croisa les deux mains sur la surface en bois, comme un enfant qui ressent le besoin de se justifier. « Ari, écoute ... J'suis désolé. J'suis pas dans mon état normal, mais c'est pas moi ça ... J'suis pas quelqu'un de violent et- putain je sais réfléchir d'habitude ! » Alors pourquoi il perdait son sang froid lorsque l'autre allait trop loin ? Il n'était peut-être pas question de l'autre homme, seulement d'Ari. Ce n'était pas le fait que l'autre homme parle qui posait problème, c'était que cela concerne le scientifique à ses côtés. Il se redressa légèrement, tête tournée vers lui pour le regarder. « J'veux pas qu'il t'arrive quelque chose, c'est tout. » Il détourna les yeux vers la table, en attendant qu'un serveur passe prendre notre commande pour pas aller jusqu'au bar, et soupira l'air de dire : j'suis un abruti. Il eut soudain peur de la portée de sa dernière phrase, et essaya un brin d'humour, suivi d'un rire nerveux. Il tenta de désamorcer : « Je sais c'est stupide, mais je suis aussi bénévole pour la protection des animaux alors ... prends-le comme tu veux. » Le rire nerveux plus intense, il leva une main pour faire venir un serveur ; vite, encore de l'alcool, s'il vous plait.



THE NIGHT'S ON FIRE
the promises we made were not enough. the prayers that we had prayed were like a drug. the secrets that we sold were never known.
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Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
damné(e) le : o26/03/2022
hurlements : o1156
pronom(s) : oshe / her
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bougies soufflées : o46
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Les excuses de Lenny résonnaient encore dans ses pensées, alors qu'Ari l'entraînait à travers le parking. Des excuses qui semblaient sincères mais le regard profond, droit du jeune homme prouvait le manque complet de remords. Il aurait cogné sans le moindre état d'âme, le scientifique en était persuadé. Et pour quoi ? Pour lui. Lenny était une âme généreuse, l'une des rares personnes qu'Ari ait eu l'occasion de croiser dans sa vie qui ait autant le coeur sur la manche. Suffisamment pour prendre en compte les difficultés d'autrui, pour se préoccuper de la santé et de la sécurité d'un simple collègue aux prises avec un infâme connard. Il avait été touché, Ari, par la simplicité de l'explication. Etait persuadé qu'il s'agissait de la grandeur d'âme de son collègue, même si une chaleur diffuse s'était propagée dans sa poitrine. L'envie de garder ce geste pour lui, et rien que pour lui seul. Il le savait, au fond, qu'il y avait peu de probabilités que Lenny ait agi de la sorte rien que pour ses beaux yeux. Mais l'idée était belle. Elle était douce. Et c'était précisément pour ça qu'il avait aussitôt réagi lorsque la voix de Jack avait claqué dans l'atmosphère, abattant une pluie glaciale sur le plaisir qui avait réchauffé son corps et ses joues. Main dans la main, et le pas le plus rapide que possible. La brûlure du regard de Lenny, particulièrement intense, contre sa peau, alors qu'il menait la danse. Incapable de savoir d'où provenait cette intensité, si elle était normale ou due à l'état troublé dans lequel se trouvait le plus jeune. Il s'en remit à ses certitudes, Ari, celle, surtout, que la porte du Tartarus n'était plus qu'à quelques mètres. Essentiel de les protéger tous les deux, et surtout Lenny. Des légistes ne pouvaient pas être mis à pied aussi facilement, trop précieux pour les risquer. Et si RJ était compétent, la criminalité d'Exeter empêchait que le poste se permette de perdre un élément du côté médico-légal de son personnel. Pour les sergents, en revanche... Lenny risquait bien trop gros, dans l'étant dans lequel il se trouvait. Et Ari l'avait vu, ces quatre dernières années. Son ascension avait été laborieuse, semée d'embûches, la mauvaise fois de supérieurs qui n'estimaient pas son travail et le gouffre qui séparait le jeune homme de ceux tout droit sortis de l'école de police. Tout ce travail, toute cette volonté ne pouvait pas être mis à mal à cause d'une rixe, à cause d'un taux de THC et d'alcool trop importants dans le sang, à cause d'Ari. Le scientifique s'en voulait déjà suffisamment que le jeune homme ait dû intervenir pour le séparer d'un Jack trop entreprenant. Il n'allait pas en plus risquer sa carrière pour un mec à qui il parlait une fois de temps en temps. Même alors que sa main épousait si parfaitement celle du scientifique. Ce dernier ne laissa pas le temps à cette pensée de rester, trop préoccupé à esquiver leur importun. Marqua le signal pour traverser les derniers mètres qui les séparaient de la porte, quelques pas à peine à faire à découvert. Après, ils seraient tranquilles. Après...

-Ari ! Reviens ici, espèce de petite salope !

Douche froide. La main dans la sienne se tendit, l'étreinte se durcit immédiatement. Tout juste le temps de se retourner pour voir que le visage de Lenny s'était voilé d'une noirceur glaciale, le plus jeune ralentissant le pas. Retour de la nuée de lave, au bout de ses doigts. Glissa le long de son bras, remontant tout son système à contre-courant. Le scientifique eut tout juste le temps de déglutir que le monde se parait de nouveau de pourpre. Putain, Lenny, fais pas le con. Il raffermit sa prise à son tour, reprit la direction du Tartarus. Tira le policier à sa suite, avec une fermeté renouvelée. Le torrent de lave qui filait dans son corps brouillait ses pensées, l'empêchait de se canaliser. Une pensée unique dans la tête : mettre Lenny à l'abri. Il pressa le pas, ne prêta aucune attention à celui qui n'en méritait aucune. Le seuil du Tartarus franchi, il se surprit presque de l'intensité avec laquelle il ferma la porte. Sentit les doigts de Lenny lui échapper et, les réflexes acérés par la fureur, réagit aussitôt à la vocifération de son compagnon. Les mains à plat sur le battant de la porte que Lenny venait de rouvrir de moitié. Le pan de bois émit un claquement sonore. Ari s'interposa d'autant plus, le corps en travers du chemin. Laissa le torrent de fureur s'écouler, étranger, en syllabes acérées.

-Non, tu restes ici !

Protéger Lenny. Un bras en travers de la porte et le palpitant à l'orage, il campa ses positions. La fureur canalisant la fureur. Il n'aurait jamais réagi comme cela, en temps normal. N'aurait pas haussé le ton, ne serait pas en train de fixer les allées et venues de Lenny d'un regard d'encre où sourdait le même feu qu'ils se communiquaient. Lenny qui éleva la voix, une nouvelle fois. Plongea un regard d'une chaleur jusqu'alors inconnue, dans lequel le scientifique se laissa perdre une seconde de trop. La colère lui va bien. La sienne, à Ari, commençait déjà à s'apaiser. Il déglutit, mais ne bougea pas pour autant. S'adressa à ce regard noir, électrique, un feulement ferme s'écoulant entre ses mâchoires serrées.

-Tu risques beaucoup trop gros dans ton état. Ta santé et ta carrière. Alors c'est non.

Paroles hachées, senties. L'impression de cracher de la lave à chaque syllabe, pour mieux laisser partir cette dernière. Il pouvait la sentir s'évaporer de son corps, cette sensation intrusive. Ce poison qui viciait toute pensée rationnelle, toute capacité à être maître de lui-même. Toujours trop sensible aux autres à chaque fois que le besoin revenait lui ronger les reins. Mais il ne s'agissait pas que de lui, ce soir. C'est pour Lenny. Protéger le plus jeune était une nécessité absolue, justifiait que les voix, les mots, s'entrechoquent. Et s'il n'était pas sûr de comprendre le pourquoi de la violence qui l'avait hanté quelques instants plus tôt, Ari était sûr de l'importance de ses positions. Aurait très probablement réagi différemment avec n'importe qui d'autre, aurait ouvert la porte en grand pour qu'il aille la faire, sa connerie. Prit toutefois le contre-coup de son propre comportement, alors que les paroles de Lenny revenaient s'imprimer dans son esprit. Ce n'était pas qu'un accès de violence. C'était pour lui que Lenny était furieux.
Il resta interdit, fixa le jeune homme qui faisait encore les cent pas dans le vestibule, devant lui. Langue pâteuse qu'il passa sur ses lèvres, qu'il suivit par ses incisives. Croisa les bras devant son torse faute de savoir quoi en faire, l'empreinte fantôme de la main qu'il avait tenue dans la sienne lui rappelant tout ce que la colère l'avait empêché de voir. Le trouble, dans les gestes de Lenny. A quel point ce dernier continuait d'être vindicatif, et à quel point son regard charriait bien plus d'émotions qu'il n'en avait jamais vues. Pupilles dilatées, étudiant la nervosité de ses gestes, les résidus de fureur sur son visage. La beauté de ces traits devenus si durs, à des lieues de toute la douceur qui caractérisait le jeune homme d'ordinaire.
Et tout ça, c'était pour lui ?

Un frisson de plaisir le long de la nuque, et, de nouveau, cette latence dans les membres. Celle de son mal, celle qui prouvait que le lâcher prise n'était jamais bien loin. Il garda ses mains pour lui, croisées presque obstinément contre son torse en suivant silencieusement Lenny. Disséqua ses gestes, lorgna sa nuque, la naissance d'une trace qui semblait être un tatouage sous l'encolure de sa veste. La démarche du sergent semblait s'apaiser, son regard bien moins dur que quelques instants plus tôt. L'invictive qui lui échappa ramena Ari au plancher des vaches. De qui parlait-il ? Le coeur du scientifique se serra doucement. Il l'avait entendu plusieurs fois, lorsque Lenny se croyait entièrement seul. Des questions aux réponses, en passant par des insultes qu'il n'adressait pas au reste du monde, mais à lui-même. Il décroisa ses bras, Ari, espéra que Lenny parle de Jack plutôt que de lui-même. Aurait voulu pouvoir poser la question mais redoutait la réponse. Maintenant que le torrent de lave était passé, dans le système de son compagnon, il redoutait toute la destruction qu'il avait pu laisser. En eut la confirmation quand, une fois attablés, le plus jeune reprit la conversation.

Le coeur du scientifique se serra, une fois de plus. Devant les excuses, devant toute la dualité de cet homme qu'il ne connaissait au final pas tant que ça. Qu'il avait envie de connaître d'avantage, maintenant qu'il avait vu le flot des émotions battre son corps tout entier. Qui es-tu, Lenny Myers ? C'était une toute autre forme de feu qui avait habité le plus jeune, quelques instants plus tôt. Et ses lèvres s'articulaient à nouveau sur une explication qu'Ari n'était pas certain de vouloir comprendre. Qu'il crevait d'envie d'entendre. Ses incisives revinrent chercher sa lèvre inférieure alors qu'il croisait ses mains à son tour sur la table. Se laissa aller à un léger rire, flatté par les explications hasardeuses de son compagnon. La chaleur diffuse de retour dans sa poitrine, et le palpitant qui en charriait chaque degré dans tout son corps. Ses yeux coulèrent le long de la table jusqu'aux mains de Lenny, plus simple à étudier, moins dangereuses que ce qu'il avait peur de trouver au fond de ses yeux. Un forme de rejet, quel qu'il soit. Après tout, le jeune homme avait le cœur sur la manche. Qu'il souhaite le protéger collait avec l'attitude qu'il avait toujours eue envers tout le monde. Ses iris suivirent le mouvement des lignes tatouées sur une des mains du sergent, l'envie furieuse d'y laisser filer ses doigts lui rappelant à quel point le contact de sa main lui manquait, maintenant qu'il ne l'avait plus. Il suivit l'exemple et passa commande à son tour avant de hocher doucement ses boucles poivre-sel. S'efforça de retenir cette pulsation chaude qui vibra dans toute sa cage thoracique alors que Lenny expliquait son geste. L'espoir et lui n'avaient jamais fait bon ménage. Ce qui ne l'empêcha pas de pouffer à la tentative d'humour de son compagnon.

-Alors c'est toi, les flyers de Green Peace au poste ? Je l'ai toujours su !

Un ricanement. Il se laissa aller finalement, détacha une main qu'il étendit en travers de la table. Laissa son index toucher ce tatouage qui lui faisait de l'oeil depuis un moment. Bien avant qu'ils ne soient dans cette situation, bien plus longtemps qu'il n'aurait dû. La pulpe de son doigt retraçant le détail du tatouage, une chaleur confortable réchauffant tout son organisme, il poursuivit.

-Ne t'en fais pas, je sais. Je le vois bien que t'es un mec bien, et j'en ai jamais douté une seule seconde, encore moins ce soir.

Il s'arracha au contact, arracha sa main de là où elle se trouvait pour mieux la passer sur son visage. Pour mieux l'empêcher de céder à l'appel de cette main qui avait été si agréable à tenir. Comme si elle était faite pour se lover contre, dans la sienne. Il tira ses bouclettes en arrière dans un soupir, ferma les yeux en se laissant bercer par l'engourdissement général de la rechute d'adrénaline. Un état agréable, confortable. Encore plus quand on était en bonne compagnie. Quand il rouvrit les yeux, ce fut pour les déposer avec un nouveau sourire au creux de ceux de Lenny. Tourné dans sa direction, le visage calé dans sa paume, le coude contre la surface fraîche de la table. La lumière tamisée accentuait l'intensité du regard du plus jeune. Un frisson dévala sa nuque alors que le souvenir de sa fureur s'imposait sur le visage bien plus apaisé de Lenny. Il leva son autre main, déposa de nouveau un index pour suivre le dessin du tatouage. L'impression probablement fausse d'en avoir le droit compte tenu de ce qui s'était dit.

-Je ne trouve pas que ce soit stupide, moi. Inattendu, oui. J'ai du mal à comprendre, c'est vrai. Mais ça ne veut pas dire que ce soit stupide, bien loin de là. Au contraire, c'est la preuve que tu n'es pas le roi des cons, que tu sois capable de te soucier du bien être d'un collègue comme ça.

Un collègue. Un terme qui lui laissa un goût amer en fond de gorge, lorsqu'il franchit ses lèvres. Une pointe de déception au fond du coeur, alors qu'il baissait les yeux. Réalisa que ses doigts avaient pris du terrain, avaient glissé du rebord du tatouage jusque dans le creux entre le pouce et l'index de l'autre homme. Un collègue. Une serveuse blonde, couverte de tatouages, arriva pile à ce moment-là. Il arracha sa main une nouvelle fois pour fourrager dans ses poches et attraper un billet pour régler leurs consommations. Secoua la tête pour qu'elle prenne le compte rond en guise de pourboire, n'ayant aucune envie qu'ils soient interrompus à nouveau. L'attention toute accaparée par Lenny, depuis que leurs regards s'étaient croisés, quelques dizaines de minutes plus tôt. Ari fit tinter leurs verres et se tourna de nouveau vers son collègue. Les pupilles dilatées par le même intérêt qui l'avait arrêté en plein élan avec Jack, le même qu'avaient aiguisé chaque haussements de ton, chaque accès de violence du plus jeune. Au premier regard qu'ils avaient échangé, l'expression de Lenny avait été la plus inattendue, la plus inexplicable que le scientifique ait vue sur ces traits fins.

-Tu serais vraiment retourné lui régler son compte ? Même en sachant que tu risquais gros, dans l'état où tu es ? Inutile de nier, tu as des pupilles comme des soucoupes. Pas que ce soit un problème, je suis pas un exemple de fraîcheur non plus.

Comme une justification. Comme une explication, vaseuse, de tout ce qu'il lui arrivait. La fluctuation étrange de ses émotions, entre la fatigue et l'alcool. Ses éclats à lui aussi, malgré qu'il soit naturellement suffisamment en contrôle de lui-même pour ne pas se risquer à ce genre de comportement. Son abandon total entre les bras de Jack, malgré qu'il soit un mauvais choix. Il s'assombrit, s'offrit une gorgée de la vodka qui l'attendait sur la table. Un soupir, en passant de nouveau une main dans ses boucles poivre-sel. Ses doigts coururent le long de son verre alors que son regard se perdait dans le vague, embrassant plus qu'observant la marée humaine qui se trémoussait sur la piste de danse. Un univers qui n'avait jamais été le sien, qu'il avait fait son empire par nécessité plus que par envie.

-Je suppose que nous ne sommes pas dans notre état naturel, tous les deux. Mais je suis content que nous soyons en vrac ensemble, d'une certaine manière. Et rassuré qu'il ne te soit rien arrivé. Merci encore pour ton aide, désolé de t'avoir crié dessus.

Ses doigts abandonnèrent son verre, traversèrent le plateau de la table pour se poser autour de ceux de Lenny. Un sourire un peu approximatif, un peu timide, alors qu'il pressait sa main dans la sienne. N'osa pas lever d'avantage le regard vers celui du sergent, trop certain d'y lire la confirmation qu'il ne s'agissait que d'une intervention d'un collègue pour un collègue. Il lutta toutefois contre l'envie de retirer aussitôt sa main, malgré que le contact sous sa paume lui donne la sensation d'un charbon ardent. Car il y avait tous ces mots, qui sonnaient trop doux à ses oreilles engourdies par le besoin. Car il y avait eu la brûlure de ces regards, car il y avait eu cette fureur qu'il lui avait semblé capter par capillarité. Un feu qui embrasait tout son corps, différent de celui qu'il était venu chercher en venant ici. Tout aussi destructeur, tout aussi purificateur. Lenny ferait parfaitement l'affaire. Et la pensée de s'étaler dans son système, abominable et douce. Honteuse et grandiose. Du danger en fusion dans les veines alors qu'il réalisait à quel point la présence du sergent rognait ses défenses. L'incapacité de savoir si cette main qu'il n'arrivait pas à se résoudre à enlever relevait du besoin, ou de l'expérimentation. La soirée était bourrée d'hypothèses, et chaque réponse obtenue soulevait de toutes nouvelles questions. Une nouvelle gorgée de tord boyaux, son pouce jouant contre le tatouage sur sa peau. Il relâcha cette main qu'il avait tenue un peu trop longtemps, ce contact oculaire qu'il avait maintenu un peu trop souvent. Quand il reprit les iris d'encre dans les siens, l'intérêt lui dilatait les pupilles.

-Qu'est-ce que je mérite selon toi, Lenny ? Comment est-ce qu'on devrait me traiter ?

Intérêt, mélange de curiosité et de ce courant électrique qui hérissait ses poils sur sa nuque. Une sensation de plaisir mêlée de curiosité alors que la réalité s'imposait d'elle-même sous ses boucles poivre-sel. Plein de choses avaient été dites, ce soir. Prononcées sous le coup de la colère, hurlées pour être mieux ignorées. Mais maintenant que l'alcool réchauffait son système, ce n'était plus possible. Il se rapprocha, Ari, l'ombre d'un sourire au creux des lèvres. L'empire de de son propre corps noyant progressivement les quelques éclats d'un esprit que le besoin ne cessait de faire taire. Il baissa les yeux vers les lèvres de Lenny, les releva pour retrouver toute la tension lovée dans son regard.

-Pourquoi t'as vu rouge comme ça, ce soir ?





How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?

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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
Lenny Myers
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damné(e) le : o07/04/2022
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i saw the fire in your eyes

Il n'était pas des plus ingénieux lorsqu'il s'agissait de décomposer l'attitude de ses pairs. Il n'était jamais certain de comprendre ce que signifiait un geste précis, une parole, ni même une expression - même minime - sur un visage pourtant connu. Il y avait eu cette main si agréable à tenir, les doigts entrelacés à ceux du scientifique comme une preuve du réel. Il ne rêvait pas, et qu'importe que l'esprit soit flottant, et qu'il soit incapable de distinguer la plupart des éléments présents autour d'eux ; tout était vrai. La voix de son ami, près de lui, qui s'était avérée si cassante lorsqu'il avait été question de le maintenir à flôt, l'empêcher de sortir de l'établissement pour mettre sa santé en danger - et sa carrière avec. Le ton employé avait été sans appel, et si Lenny n'était pas du genre à ronger son frein et obéir aux ordres d'une âme qui ne faisait pas partie d'un corps supérieur, il avait dû s'avouer vaincu, et baisser les armes. La fureur dans l'intonation, dans l'injonction balancée presque comme une menace, avait recouvert l'être entier d'Ari, et lui avait donné des airs d'aliénation. Il s'était perdu, ou bien avait-il perdu seulement une partie de sa raison. Il le savait, que sous son bonnet, sous ce visage baissé par la descente d'orgueil, il avait rougi.
L'intégralité de la soirée n'était qu'une gêne permanente, entre les regards qu'il lui lançait - faute de pouvoir les retenir - et les colères qu'il recevait en réponse aux siennes, Lenny se sentait comme victime d'émotions qu'il chariait depuis des années déjà. Il n'aurait pas dû venir ce soir-là. Il aurait dû rester auprès de Devlin, continuer de tirer sur le bâton magique qu'ils partageaient, et ne pas croiser son collègue dans cet état second. Il le savait, au fond, que la soirée était risquée pour lui ; il se sentait incapable de passer les heures à venir autrement qu'à ordonner un litige sans vainqueur à son esprit. Il lui fallait faire preuve de retenu pour ne pas laisser son regard glisser le long du corps d'Ari, pour ne pas ordonner à ses lèvres de détailler des pensées qu'il ne devrait jamais apprendre, et pour ne pas céder à la tentation de reprendre sa main au creux de la sienne. Le combat intérieur qu'il vivait ne devait éclater au grand jour, devait rester secret, comme tous ces regards déjà échappés depuis des années déjà, et ces tentatives désespérées d'obtenir le courage de l'inviter. Un courage qu'il n'avait jamais eu, qu'il n'aurait jamais - pas même aujourd'hui.

L'humour dont il avait fait preuve était sa seule assurance ; il pouvait se cacher derrière quelques plaisanteries, jouer à l'enfant maladroit pour ne pas affronter certaines paroles qu'il avait offertes, mais qui avaient bien trop de sens. Il fut soulager de constater qu'Ari s'en amusait, rebondissait sur ce rire nerveux plutôt que sur tout ce qu'il avait pu déblatérer quelques secondes plus tôt. Il jeta un regard à la main du scientifique venue retrouver la sienne, traçant un chemin déjà dessiné sur sa peau, ce tatouage qui imprimait son derme depuis bien longtemps déjà. Qu'est-ce que ça veut dire ? Il restait incapable de poser une signification sur un geste pareil ; Ari pouvait seulement vouloir s'occuper les mains, dompter l'attention fuyante qui devait naître en lui à cause de l'alcool qu'il avait - lui aussi - ingurgitée. Lenny connaissait les effets de l'éthanol, augmentés par ceux des mélanges que devaient faire son ex amant avant de rouler. Il ne savait pas où ce dernier se servait, mais il connaissait les bonnes adresses. Le besoin de focus son attention sur quelque chose de précis n'était pas inhabituel ; est-ce qu'Ari était aussi stone que lui ? Il plissa doucement les yeux en se posant la question, mais avait à peine assez de netteté de pensée pour distinguer son visage. Il continuait de l'écouter, concentré sur le son de sa voix plutôt que sur ses mots, quand un mot s'installa entre eux ; collègue. Un mot qui le fit grimacer, mais il mit ça sur le compte de la sensation désagréable qui persistait dans sa bouche, se raclant doucement la gorge pour prouver son inconfort.

Au contraire, c'est la preuve que tu n'es pas le roi des cons, que tu sois capable de te soucier du bien être d'un collègue comme ça.

Il releva doucement le regard vers la serveuse, la main toujours sur la table, et la remercia d'un hochement de tête pour la boisson. Il en fit de même avec Ari, reconnaissant d'avoir réglé la note, mais fut incapable de prononcer le moindre mot pour autant. Les lèvres toujours plissées, il avait du mal à masquer sa déception. Il se contenta alors d'attraper son verre de sa main laissée seule, et y plongea les lèvres pour faire passer l'amertume. Le regard planté sur le visage d'Ari se détourna lorsqu'il évoqua l'état de ses pupilles ; comme si ne plus le regarder pouvait lui faire tout oublier. Il savait que le scientifique ne le dénoncerait pas, mais sentit pousser une certaine honte à se montrer dans un état pareil, face à lui. Lui qui l'avait toujours vu au meilleur de sa forme, toujours bien mis lorsqu'il fallait aller jusqu'au laboratoire durant les heures de travail, ou après, pour des affaires plus secrètes. « Il n'y a pas de shérif en ville, j'imagine que j'aurais pu passer entre les mailles du filet ? » Il mentait. Il se mentait. Il savait que sa place n'était pas assurée s'il venait à se faire arrêter pour tapage, pour avoir débuté une bagarre, sous influence de certaines substances qui ne pouvaient s'expliquer par un accident. Mais il ne pouvait avouer que, en effet, il se serait jeté dans la gueule du loup - sans même réfléchir. « En réalité, je n'ai pas considéré ces risques. Du moment que je l'ai entendu s'adresser à toi comme ça, j'ai- le reste ne comptait plus. » Il s'enfonçait, en eut conscience soudain et replongea les lèvres dans son verre en y perdant son regard. Ferme-la, Léonard.

Il eut envie d'annuler toutes ses paroles, de se contenter d'un hochement de tête ou d'un haussement d'épaule ; n'importe quoi qui pourrait remplacer ce qu'il avait dit en trop - donc tout. Il hocha la tête, finalement, lorsque le scientifique lui avoua être heureux d'être ainsi avec lui, le savoir sauf et l'en remercia. Il ne put s'empêcher de sourire en acceptant ses excuses concernant ses excès de colère. Il ne savait ce qu'avait voulu dire Ari à l'extérieur avant que sa phrase ne soit coupée par les vociférations de l'autre homme ; mais le sourire qu'il afficha ressembla à celui qu'il avait aperçu à ce moment-là. « Ne sois pas désolé, ça t'allait bien. » Il se sentit honteux de nouveau, sentit ses joues se colorer de pourpre, mais il décida de ne pas se cacher derrière sa boisson, d'affronter ce qu'il venait de lui dire. Il assumait parfaitement, pouvait bien lui signifier une chose pareille sans que cela ne soit réprimandable, non ? Il était tout à fait possible de dire ces choses-là à un ami, Lenny s'en persuada afin de ne pas céder au besoin de se cacher sous la table. Il ne bougea pas pour autant, se laissa happer par la main revenue contre la sienne. Il rendit d'ailleurs son étreinte, resserrant sa main contre ses doigts, montrant qu'il était d'accord. Il plongea alors son regard dans le sien, s'y perdit avec plaisir, n'ajoutant rien.

La main libre s'empara de son verre de nouveau, et il y bu quelques gorgées pour se donner le courage de ne pas faire machine arrière, de ne pas lâcher cette main si douce contre sa paume, et ne pas revenir sur certaines de ses paroles. Il lui aurait été si aisé de se sauver après un générique : il se fait tard, on se retrouve demain, au travail. Mais il ne put accorder ses violons, entre ses pensées et sa raison, Ari reprenant la parole avant lui, après avoir braqué un regard d'une intensité douloureuse dans le sien. Qu'est-ce que je mérite selon toi, Lenny ? Comment est-ce qu'on devrait me traiter ? Il ressentit un nouveau frisson, qui cette fois-ci, n'eut aucun rapport avec les substances qu'il avait intégrées à son organisme, et tout à voir avec le regard perçant braqué sur lui, aux pupilles prouvant l'excitation, et aux paroles qu'il n'osait interpréter. Il avala difficilement sa salive - le peu qu'il lui restait - et laissa son esprit divaguer un instant, dans l'espoir de trouver une réponse à lui apporter. « Je ...  » Il déglutit difficilement. « Tu mérites mh ...  » Il détourna le regard, cherchant des réponses. Il lui fallait se défaire de la brûlure de ses yeux, de l'intérêt profond qu'il y lisait pour pouvoir garder la tête froide ; mais il en était incapable. Il pouvait encore sentir le poids que créait son regard contre son visage, ne pouvait que retourner s'y brûler pour ne pas périr. Il sentit Ari se rapprocher, se poster juste à côté de lui, rompre le peu de distance qui subsistait alors entre eux. La proximité lui arracha un frisson de plus, alors que le scientifique reprenait déjà la parole.
La lave coulait dans ses veines, réchauffait l'intégralité de son corps alors qu'il n'était plus certain de pouvoir lutter contre quelques automatismes. Il avait passé tant de temps à se frustrer à sa vue, à l'étudier - ou plutôt l'admirer. Il était gêné de le sentir aussi près, ou plutôt, gêné de ce que cela provoquait en lui ; une excitation qu'il ne pouvait chasser qu'en fuyant, ou en y cédant. Il reporta alors son attention sur lui, si proche, et tressaillit à cause de la chaleur de son regard cherchant ses lèvres et ses yeux. Finalement, il captura sa propre lèvre inférieure entre ses dents pour réfléchir, et étouffa un grognement sourd dans le fond de sa gorge, alors qu'il anéantit les derniers centimètres qui les séparaient jusqu'alors. Il resta ainsi, le visage si proche du sien, dans le seul but de vérifier sa théorie ; allait-il s'échapper, avant que Lenny n'aille trop loin ? « Tu veux savoir pourquoi ? » Il essaya de ne buter sur aucun mot, de ne pas laisser son cœur rater des battements, et son esprit s'enrayer. Il prit une profonde inspiration, se trouvant à bout de souffle, et reprit, en serrant les dents. « Parce que l'idée que tu puisses partir avec lui me rend malade. » Il eut à peine le temps de terminer sa phrase que son corps se mit en marche sans l'attendre ; un automatisme dans les gestes, l'organisme se fatiguant de ce jeu qui ne se terminerait jamais, s'il attendait la permission du cerveau.

La main s'échappa, s'agrippa férocement à la nuque d'Ari pour attirer son visage contre le sien, sans ménagement. L'alcool et la drogue n'arrivaient à forcer les actes au calme, il lui fallait agir rapidement. Il bloqua ses doigts sur la nuque du scientifique, cramponné comme pour que le rêve ne puisse s'échapper. Il captura ses lèvres avec fougue, offrant un baiser entre passion et fureur. La réalisation d'un caprice qu'il trainait depuis bien trop longtemps déjà, qu'il ne pourrait concrétiser ailleurs que dans ce bar pourvu de vices, au milieu de la décadence de ses consommateurs. Il lâcha légèrement la prise contre la nuque de ce collègue qui ne pouvait être seulement cela, et posa sa deuxième main dans le dos adverse afin de finir de rapprocher leurs corps. Il relâcha ses lèvres un court instant, à peine de quoi lui susurrer à l'oreiller un doucereux. « C'est toi qui me fais voir rouge ; tu me rends fou, Ari. » Il lui donna un dernier baiser, revigoré par le fait que le scientifique ne le repousse pas, réponde à ses baisers. Il le relâcha, sentant l'excitation monter, il ne voulait pas se retrouver dans un tel état, dans un tel établissement. Il attrapa alors son verre et le termina cul sec, en fermant les yeux pour en capturer la morsure. Les idées n'étaient plus claires, totalement noyées par tout ce qu'il avait pris, mais une chose était certaine ; il ne comptait pas s'excuser de son geste, il n'était pas désolé. Il se mit debout, posa une main sur la table pour se soutenir sentant que le bateau tanguait plus qu'il ne le pensait, et attrapa la main d'Ari.
Il ne demanda pas la permission, le traina jusqu'à la porte de sortie en vérifiant parfois - de quelques regards - qu'il tienne toujours la bonne main. Il resta à côté de la porte, se souvenant qu'ils manquaient d'un moyen de locomotion et sortit rapidement son téléphone de sa poche afin de commander un uber très rapidement. Il savait qu'à une heure pareille, beaucoup de voitures cirulaient dans le coin, à attendre que les plus éméchés fassent appel à eux. Ils étaient donc nombreux, et ne devraient pas mettre longtemps à rappliquer. Il en réserva un, et rangea l'appareil avant de regarder Ari à ses côtés. Ils devraient attendre quelques minutes, et ne pouvaient sortir sans que la voiture soit arrivée, risquant de croiser l'homme que le scientifique avait congédié tout à l'heure. Lenny alla au plus simple, à la seule chose qui faisait vivre ses membres actuellement, et il ne s'agissait pas de son esprit, mais de cette chaleur incandescente qui iradiait l'intégralité de son corps. Il posa alors les deux mains sur les hanches d'Ari, avec une lenteur exquise pour laisser le temps à son compagnon de se défaire de sa prise si le cœur lui réclamait, soucieux de ne forcer à rien, et reprit possession de ses lèvres - pour patienter. Il poussa contre son corps pour forcer l'autre à faire quelques pas en arrière et lui cala le dos contre le mur, délivrant entre deux baisers : « J'ai donné ton adresse. » Le besoin qu'il lui signifie qu'il était d'accord, qu'il avait bien fait.



THE NIGHT'S ON FIRE
the promises we made were not enough. the prayers that we had prayed were like a drug. the secrets that we sold were never known.
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Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
damné(e) le : o26/03/2022
hurlements : o1156
pronom(s) : oshe / her
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bougies soufflées : o46
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Entièrement accaparé par son compagnon, incapable de voir autre chose que lui, incapable d'entendre quoi que ce soit d'autre que le son de sa voix. De sentir autre chose que cette légère pression contre sa main, preuve que Lenny n'avait aucune intention d'enlever la sienne. Bien au contraire. Ses explications quant à l'absence de shérif étaient bancales, ses réponses approximatives. Mais ce geste, lui, était bien plus éloquent que toutes les paroles que les deux hommes auraient pu se dire. Bien autant que ces regards qui se cherchaient ou ces soupirs, en suspension, qui se retenaient. La colère à présent passée avait laissé place au Lenny que le scientifique reconnaissait. Un jeune homme un peu plus timide, rongé de toutes ces incertitudes qui le rendaient si attachant. A ses regards fuyants s'apposaient ceux, fascinés, du plus âgé. Ses aveux avaient la savoir du miel, apportaient toute l'eau dont avait besoin le moulin de l'espoir. L'un des plus grands problèmes d'Ari, cet espoir. Celui qui provoquait toutes les emmerdes, qui était à l'origine de toutes les douleurs. Celui qui apportait ces coups de poing au coeur si agréables qu'il avait senti résonner dans sa poitrine lorsque le compliment était sorti de nulle part. Ca t'aillait bien. Et l'espoir de galoper, pire poison que la colère, que l'orgueil ou ce besoin qui le malmenait. Ce dernier, galvanisé par l'espoir, pouvait s'avérer particulièrement dangereux. Et s'il était plus facile de se draper dans des couches et des couches de déni, Ari n'en avait aucune envie.
Pas ce soir. Pas alors qu'ils étaient aussi proches, pas alors que le souffle de Lenny caressait si agréablement sa peau. Si proche et pourtant si loin, perdu qu'il semblait être dans ses explications. Et pourtant, il ne reculait pas. Pas plus qu'Ari, au cours de secondes douloureusement longues. Puis ils tombèrent, les mots. Un aveu de la violence d'un coup, tant il était inattendu. Tant il était espéré. D'un coup, c'était toute la soirée qui faisait du sens. Le regard dépité de Lenny, quand Jack s'était montré entreprenant sur la piste de danse. Cette colère sans bornes qu'Ari était certain d'avoir ressentie, tant elle avait été communicatrice. C'était la morsure de certains regards sur sa peau, c'était cette incapacité à finir ses phrases. Depuis quand ? Est-ce que ce n'était que ce soir, est-ce que ce n'était qu'à cause de tout ce qu'il semblait avoir consommé ? Les questions fusèrent sous les boucles poivre-sel, noyées par le plaisir diffus provoqué par la première réponse. Prémisses d'une fièvre qu'Ari reconnaissait sans vouloir la voir, le rouge aux joues alors qu'il ouvrait la bouche pour articuler une réponse quelconque. N'eut pas le temps d'en ajouter plus que deux mains solides empoignaient sa nuque pour l'attirer dans un baiser. Il ne put retenir un gémissement surpris sous le coup, Ari, ne put retenir plus longtemps la fièvre de s'emparer de tout son corps. Pas alors que Lenny s'imposait dans tout son espace, dans tout son système, dans toute sa tête. Un torrent de lave dans les veines, qui embrasa tout son corps. Fondre sous sa chaleur, fondre sous l'intensité de l'étreinte. Le corps en automate, alors qu'il se laissait aller à répondre tout aussi passionnément. Qu'il enroula ses bras autour de la nuque de l'autre homme, l'attirant, se laissant attirer. Avide de contact mais sans savoir s'il s'agissait de lui ou du besoin. Incapable de penser à quoi que ce soit d'autre que ce cri à l'unisson du cœur, du corps et de l'esprit. Un seul nom dans chaque pulsation brutale de son cœur : Lenny. Aux doigts qui se perdaient le long de la nuque du sergent et au choc de leurs lèvres, à chaque nouveau baiser, c'était le temps qui perdait toute valeur. La musique pouvait bien tonner aussi fort qu'elle le voulait, le monde pouvait bien s'affairer tout autour d'eux. Il n'y avait que les soupirs de Lenny et les battements chaotiques de leurs palpitants qui aient à présent la moindre forme d'importance. Les mains déjà baladeuses, à caresser la peau sous le t-shirt du sergent, quand l'étreinte se relâcha un peu. Un ricanement secoua le scientifique sous le murmure. Les joues brûlantes, il planta un regard lumineux dans les iris sombres de son compagnon.

-Et tu me fous le feu. Tirons-nous d'ici.

Franc, trop franc pour les grands jeux de la séduction. Trop aviné et bien trop soumis par la fièvre, le besoin ne demandant qu'à réclamer son dû. Lenny ferait parfaitement l'affaire. Mais il ne s'agissait pas que de ça. S'en séparer n'aurait pas été aussi douloureux, malgré la morsure qu'il commençait à sentir au creux de ses reins. Ari se connaissait suffisamment pour reconnaître qu'il n'était pas dans son état normal. Les joues trop brûlantes, la main trop fébrile alors qu'il achevait sa boisson cul sec. Son coeur qui manquait un battement quand celle de Lenny vint retrouver la sienne et que le regard qu'il lui lançait était la seule chose qu'il ait envie de contempler pour le restant de la soirée. Ses lèvres s'étirèrent sur un sourire de connivence, encore tièdes de leurs baisers. Ces mains liées n'étaient pas qu'une proposition, elles étaient une invitation. Et Ari l'aurait suivi jusqu'au bout du monde, à Lenny. Et pas seulement ici, pas seulement maintenant.
Un problème qui datait de bien plus longtemps que ce soir, sur lequel il n'avait pas voulu se pencher. Qu'il refusa obstinément de considérer alors qu'ils traversaient le Tartarus pour rejoindre l'extérieur et se retrouver confrontés à l'éventualité d'un tout autre problème. Lenny marqua une pause, Ari en profita pour entrouvrir la porte pour s'assurer que leur obstacle soit parti. Pesta en apercevant une silhouette qui ressemblait à Jack. Ses sens avaient beau être affutés, sa vision était trouble. Excès d'alcool, excès de passion dans les veines. Le brasier rafraîchi par le manque de présence qui se laissa raviver avec plaisir, lorsque les mains de Lenny se posèrent sur ses hanches. Ari haussa un sourcil amusé à la mention de son adresse.

-J'ai toujours apprécié ton sens de l'initiative.

Il se laissa guider jusqu'au mur, s'accorda le plaisir de glisser ses doigts dans les boucles du jean de son compagnon pour l'attirer bassin contre bassin, une cuisse entre les siennes. Laissa ses défenses s'abattre l'une après l'autre, à chaque nouveau baiser échangé. Une belle manière de passer le temps, d'oublier le monde alentours. Oublié, le fameux Jack, quand le téléphone de Lenny vibra pour signaler l'arrivée du Uber. Oublié, ledit Uber, alors que le trajet semblait aussi infini que terriblement rapide. Clignement de paupières, claquement de langues, et ils étaient déjà dans un monde qu'Ari connaissait parfaitement. Le sien. Peut-être que les choses auraient été différentes, sûrement, si son amant n'était pas Lenny. L'idée de départ n'avait pas été de revenir chez lui pour la soirée. Mais tout était différent. Et si cette soirée avait prouvé quelque chose, c'était qu'Ari n'était pas autant en contrôle qu'il l'aurait voulu. Toujours, cette électricité que dégageait le sergent. Un magnétisme qui l'attirait comme un aimant, dans tout ce qu'il faisait. Qui se concrétisait après toutes ces années. Dans ses regards, dans la souplesse de ses mouvements alors qu'ils épousaient si parfaitement ceux du scientifique. Une danse à deux qu'ils n'avaient jamais pratiquée et qui pourtant semblait se faire si naturellement, sitôt le pallier franchi. Brûler du même feu n'était plus une option, c'était devenu une nécessité. Accord silencieux pour ne pas s'embarrasser du proverbial autre verre, et Ari de reprendre cette main qu'il n'avait jamais réellement lâchée pour entraîner son amant à travers la maison. Pour achever de briser ces quelques dernières défenses qui pouvaient encore les séparer.
Se perdre dans la brûlure n'avait jamais été aussi simple, aussi naturel. Main dans la main, et le monde qui tournait autour d'un seul visage, d'une seule personne. Comme si son mal et lui-même étaient enfin d'accord, enfin en symbiose. Vibrant d'un même feu et prenant, prenant tout ce que Lenny avait à offrir. Dévorant sa peau comme ses soupirs, avide de ses feulements. S'abandonner sous ses doigts comme ses baisers et laisser la musique, leur musique, apaiser le besoin. Croissant. Grandissant. Le dernier bastion de sa raison, son propre esprit, qui tirait la sonnette d'alarme de plus en plus fort. De plus en plus obsédante, cette alarme, alors qu'il commençait à reconnaître les signes de ses propres erreurs. A dévorer la brûlure de Lenny comme un affamé, visage entre ses cuisses, agrippant chaque cambrure, chaque gémissement à pleine main. Alarme rappel, un éclair de réalisation quant à leur état à tous les deux. Qu'il reconnaissait tous les signes de la dernière fois qu'il s'était laissé embraser par le besoin. La fièvre que le jeune homme provoquait n'était pas la même que pour les autres, bien plus intense. Bien plus dangereuse, aussi. Et si elle était délicieuse, Lenny était bien trop important pour se laisser aller entièrement.

Nourri, mais pas rassasié. L'oreille collée contre le coeur de Lenny, à écouter sa respiration apaisée maintenant que ce dernier s'était assoupi. Un sommeil de plomb, pas uniquement dû à la fatigue et tout ce que le plus jeune avait pu consommer dans le courant de la soirée. Son souffle était régulier, son pouls tout autant. Les yeux fermés pour en écouter la musique, un réflexe que le docteur avait pris lors de ses doses, depuis Niran. Toujours attendre que l'autre s'endorme. Toujours vérifier que ses constantes vitales soient bonnes. Etreinte diagnostique, pour s'assurer de ne pas avoir provoqué de problèmes. Les membres emmêlés les uns aux autres, et la musique régulière, rassurante, d'une personne bien vivante contre lui. De Lenny, toujours bien présent, l'indolence de son étreinte comme une invitation à enfin se laisser partir.

Quand il rouvrit les yeux, les lueurs du soleil tapissaient les murs de sa chambre. Le nez pressé contre la chaleur d'un torse, Ari ne bougea pas, n'ouvrit pas les yeux. La soirée de la veille semblait avoir été un rêve. Les bras autour de ses épaules, la chaleur des jambes auxquelles les siennes étaient emmêlées, pouvait très bien ne jamais avoir appartenu à celui qu'il espérait trouver à son réveil. C'était arrivé, quelques fois. Que l'espoir lui fasse croire à un tout autre visage, toujours le même depuis plusieurs mois, avant de rouvrir les yeux. Mirage pour l'assoiffé, le sourire de Lenny Myers. Mais pas cette fois-ci. Pas quand il ouvrit les yeux pour apercevoir ces tatouages qu'il avait devinés quelques fois, pour croiser des traits assoupis qu'il n'aurait jamais cru avoir la chance de contempler un jour. Une chaleur diffuse dans la poitrine alors qu'il se perdait une seconde de trop à contempler le sergent. L'envie de se hisser pour l'embrasser qu'il ne saisit pas pour ne pas le réveiller. Il s'extirpa doucement de son étreinte, puis hors du lit. Contempla le champ de bataille qu'était devenue sa chambre, visiblement soumise à une frénésie dont Ari ne s'était pas rendu compte sur le coup. Qui tranchait avec l'expression douce, sereine, sur les traits de l'homme assoupi dans son lit.
Son lit. C'était tout sauf ce qui était prévu. Dans de toutes autres circonstances, le lit n'aurait pas été le sien et il se serait sorti de ce traquenard sur la pointe des pieds, après avoir laissé un mot de remerciements sur le frigo de l'heureux ou l'heureuse élue. Mais tout était différent, le monde semblait avoir décidé de tourner dans l'autre sens. Et si s'arracher à la contemplation du plus jeune lui pinça le coeur, Ari finit par se redresser pour attraper un caleçon, sa robe de chambre et partir de la pièce sur la pointe des pieds.
Le reste de sa maison de plain pied semblait avoir été soumis aux mêmes difficultés. Une main dans les cheveux, l'autre ramassant quelques uns des vêtements éparpillés le long du trajet menant à sa chambre. Il attrapa son briquet dans le jean qu'il avait jeté à côté de son canapé, s'empara d'un paquet neuf de cigarettes posé sur une étagère. Il avait senti celui dans son blouson s'écraser dans sa poche, en même temps qu'un accès de fièvre. Espéra que les voisins n'aient rien vu des baisers lascifs échangés contre la porte de sa maison, le temps qu'il déverrouille cette dernière. La fumée du tabac glissa dans sa gorge sèche, l'accompagna jusqu'à la cuisine. Main dans les boucles en activant la cafetière, une lenteur confortable dans chacun de ses gestes. Jusqu'à ce qu'un frisson courre, le long de sa peau.

Il les avait vus, les symptômes. Cette fièvre qui ne ressemblait à nulle autre, celle où culminaient émotions, impressions et sensations. Celle qu'il avait toujours voulu empêcher, qui le terrifiait suffisamment pour que son instinct entre en panique et lui signifie toujours de s'arrêter avant le drame. Beaucoup trop tôt. Beaucoup trop peur. Une fièvre qui n'était en rien semblable avec tout ce qu'il se passait avec les autres, ces inconnus qu'il laissait se succéder entre ses draps quand le besoin devenait trop intense. Mais les choses étaient différentes, avec Lenny. Tout était toujours différent avec Lenny, depuis aussi longtemps qu'ils se connaissaient. A chaque rapprochement, c'était ses défenses qui s'abattaient un peu plus ; un peu plus vite. Parce qu'il en voulait, Ari. De lui, de plus. De tout, des rires, des remarques, des sourires. De la tendresse à l'excitation de ses caresses, de la manière dont sa voix se modulait sous la passion. Le frisson s'accentua, il secoua ses bouclettes. Chassa les pensées, écrasa sa cigarette dans le cendrier posé sur son comptoir et acheva de préparer le petit déjeuner, avant d'emporter le plateau dans la chambre. Le déposa sur une des tables de chevet et s'assit sur le rebord du lit.
Ses doigts filèrent le long de la mâchoire du plus jeune. Un contact qui raviva la chaleur dans sa poitrine, qui chassa le doute ou la peur. L'incita, même, à se pencher pour retrouver ces lèvres qui lui manquaient déjà. Les goûter réellement, maintenant que la frénésie de la passion avait fait place à une toute autre forme de chaleur. Un sourire, souffle contre souffle, alors que le plus jeune réagissait. Murmure.

-Je t'ai fait un café. Sans sucre, c'est comme ça que tu le bois, non ?

C'était ce qu'il lui semblait avoir entendu et constaté plusieurs fois, en tout cas. Et il avait fait un café, entre autre choses. Le plateau était couvert de tout ce qu'il fallait pour s'offrir un petit déjeuner copieux. Lui n'y toucherait qu'à peine, la faim qui l'animait apaisée sans être complètement rassasiée. Il se redressa doucement, attendit que son amant en fasse autant pour lui glisser le mug entre les doigts. Amant. Le concept lui-même raviva la douce chaleur dans sa poitrine, tant il semblait surréel. Mais ses yeux, eux évaluaient. Les gestes de Lenny. La fatigue qui y transparaissait ou non, pour être sûr que tout aille bien pour lui. Puisant une gorgée dans sa tasse, il tendit une main vers son amant. Vint chercher ses doigts spontanément, le contact lui rappelant à quel point cette main, il n'avait pas réussi à la lâcher de toute la soirée. A quel point il avait encore envie de la conserver.

-Comment tu te sens ? Je peux aller à côté si tu préfères dormir encore un peu.

Et il était sincère, même si la possibilité ne le ravissait pas. Même malgré l'expression un peu peinée à cette idée ne manqua pas de traverser ses traits. Mais le bien-être de Lenny passait avant le sien. Ca avait toujours été le cas, tout au long de leur étreinte, tout au cours de son sommeil. Depuis des mois, peut-être même des années. Lenny était une priorité. Ses doigts pressèrent doucement ceux de son amant, son pouce courut contre le dos de sa main.

-J'espère que t'es pas en service aujourd'hui parce qu'il est déjà 9 heures passées.

D'une bonne demi-heure, qui plus est. Il avait vu l'heure sur la grosse pendule qui était accrochée dans sa cuisine. Une horreur d'un orange criard, des années soixante-dix, qui était venue en même temps que la maison, quand il s'était installé. Lui trouvant une utilité au début, il avait fini par s'y attacher, à son horreur. Comme à cette ville. Comme à ses habitants. Il leva la main de Lenny doucement, la porta à ses lèvres. Se laissa aller à profiter de sa chaleur, à lover sa joue contre sa paume en fermant les yeux. Rassuré que le plus jeune n'ait rien subi de ses propres errances.

-Je te fais un arrêt si t'as besoin.




How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?

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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
Lenny Myers
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i saw the fire in your eyes

Il se serait contenté du canapé, d'un morceau de parquet, ou même d'un mur, si Ari ne l'avait pas attiré jusqu'à sa chambre. Le feu qui sourdait en lui était bien trop dévastateur pour s'inquiéter de l'endroit précis où il embraserait le reste de ses défenses. L'impatience guidait chacun de ses gestes ; de ces baisers langoureux qu'il lui offrait, les doigts emmêlés dans les boucles adverses, à la ferveur avec laquelle il plaquait son corps contre le sien, de peur qu'il ne vienne à lui échapper. Il taquinait de ses mains, mordait de sa bouche, et parcourait de son corps toute l'aura fiévreuse qui émanait du scientifique. Il était avide, gourmand, insatiable ; il en voulait toujours plus, regrettant presque de ne pouvoir fusionner avec lui pour ne plus avoir à chercher son contact aussi prestement. Il l'avait dans la peau, indépendamment de toute pensée raisonnable, avant même d'avoir consommé l'union. L'idée de se perdre avec lui, contre lui, était naturelle, presque innée. Il se laissait emporter sans réserve, délivrant en même temps que son corps, une parcelle totale de ce qui le composait ; à mi-chemin entre son âme et un rêve qu'il n'aurait jamais penser taquiner du bout des doigts.

Il la découvrait différemment cette habitation ; plus colorée encore, et plus prompt à une nouveauté. Il ne s'était jamais attardé de ce côté-là, et ce qui s'y trouvait ne le regardait pas. Lorsqu'il venait travailler aux côtés du scientifique, il ne faisait que suivre le chemin jusqu'au laboratoire souterrain, et ne se permettait jamais de regarder l'habitation autrement que comme un passage pour arriver jusqu'à un lieu de travail. Alors, aussi aviné et dépourvu de ses facultés, il était incapable de laisser place à un double apyrétique qui serait, lui, capable de se repérer. Il était trop focalisé sur l'homme contre sa poigne ; n'aurait pas retrouvé son chemin dans son propre appartement. Il était entièrement dévoué à Ari, totalement absorbé par le combat charnel qui se jouait entre eux, et rien d'autre.
Il ne retenait rien de l'effet que provoquaient les attaques répétées d'Ari, s'occupant avec acharnement de concrétiser un rapprochement que rien ne viendrait gâcher. La tête balancée vers l'arrière, lèvres entrouvertes, et une main venant parfois se perdre dans la chevelure bouclée. Il admettait tous ses gémissements, tous ses soupirs étranglés, et même la manière qu'il avait parfois de se cambrer en resserrant ses doigts contre les draps. La dernière œuvre qu'il parviendrait à concrétiser pour la soirée serait dédiée au plaisir, à défaut de l'initier à la peau de son amant, il s'en draperait en attendant de prendre les choses en mains - à son tour. L'infortune voulut, pour l'heure, qu'il ne soit qu'un instrument sous les doigts de son amant ; et pour une raison qu'il n'était en mesure de s'expliquer, ce dernier l'incitait au sommeil. Les substances présentes dans son corps, mêlées à la ruée de sensations qui s'était ajoutée à ses sens, forcèrent le sergent à baisser les armes, fermer les yeux à contre-cœur, et se laisser emporter par la nuit. Il n'avait murmuré qu'une parole légère, sans fracas, seulement une plainte pour signifier qu'il en voulait plus. La fatigue l'avait pourtant emporté, et il n'avait pas bronché du reste de la nuit.

Le réveil fut agréable, amené par la sensation d'une caresse contre ses lèvres, d'une douceur infinie contre sa mâchoire, et l'odeur si significative du café fumant. Il sentait ses membres engourdis, mais avait assez de force mentale pour feindre ne pas avoir besoin de dormir plus longtemps ; en d'autres circonstances, peut-être aurait-il fait le mort jusqu'à ce que l'intrus s'en aille. Il resta ainsi, les yeux fermés, mais remua légèrement les lèvres pour répondre au baiser qu'il reçut pour l'extirper de ses rêves. Il ouvrit les yeux en entendant une voix qu'il ne connaissait que trop bien, satisfait de ne pas s'être laissé emporter par quelques fantasmes - il était bien en compagnie d'Ari. Il en eut la confirmation en découvrant le visage qui le surplombait, et ne put que s'en réjouir. « Tu es observateur. » Il prenait bien son café sans sucre. Les yeux totalement ouverts, il se redressa difficilemment, et jeta un œil autour de lui, le regard alourdi par la lumière qui filtrait de l'extérieur. Il attrapa par réflexe la tasse tendue, l'enroula de ses mains pour être certain de ne pas la renverser, et termina de s'installer - assis. Il en abandonna une, sans broncher, entre les doigts d'Ari, appréciant toujours autant le contact contre les siens.
Elles avaient mis du temps à se trouver, ces deux mains ; restées loin l'une de l'autre durant quatre années, leurs propriétaires incapables de comprendre qu'un rapprochement serait une décision plus profitable qu'ils ne le pensaient. Mais depuis hier soir, depuis que leurs doigts s'étaient entremêlés pour la première fois dans ce parking mal éclairé, Lenny avait du mal à laisser celle d'Ari lui échapper. La tendance qu'avait ce dernier à chercher la sienne prouvait qu'il était dans un état semblable, et le simple fait de lui abandonner sa main ce matin-là lui procura un plaisir qu'il n'eut pas le goût de réprimer. Il secoua la tête, et resserra doucement ses doigts contre les siens, lui réclamant de rester près de lui. « Je suis un peu fatigué, c'est vrai, mais j'ai étonnamment bien dormi. » Il plongea les lèvres dans son café, soufflant prudemment dessus pour ne pas s'y brûler la langue, puis reporta son regard sur la mine matinale du scientifique. Il était beau au réveil. Il aimait cet air hors du temps que lui donnait le combo entre sa robe de chambre et ses cheveux indomptables. Il l'étudia un court instant, et reprit la parole : « Tu es ... confortable. » Le premier mot qui lui était venu à l'esprit, mais certainement pas le dernier. Il en avait bien d'autres, pour le décrire, mais qu'il garderait pour lui, pour l'heure. Mais la nuit qu'il avait passée, reposante, était la preuve qu'il avait raison ; Ari était confortable - entre autre.

Il déposa la tasse de café sur la table de chevet, près du plateau rempli de victuailles dans lesquelles il ne piocherait que pour lui faire plaisir, afin de ne pas avoir à lui lâcher la main pour attraper d'autres éléments. Il tendit ensuite le bras, et s'empara de son téléphone portable, afin de s'inquiéter de l'heure exacte qu'il était. Il était censé rejoindre le comissariat dans la journée, mais était loin d'être pressé ; il avait tout son temps pour apprécier ce moment partagé avec Ari. Il vérouilla son écran et posa l'appareil à côté de lui. « J'ai encore du temps, et puis ils pourront bien se passer de moi s'il m'arrivait ... » Il braqua son regard sur lui, ne s'empêcha pas de le balader sur le corps du scientifique qui n'avait qu'une robe de chambre et un caleçon pour masquer sa nudité, et poursuivit plus bas, un sourire aux lèvres. « ... un contretemps. » Il plissa légèrement les yeux en souriant, et attrapa de nouveau sa tasse afin d'en terminer le contenu pour se mettre les idées en place. Il déposa ensuite la tasse vide sur le plateau, et attrapa une viennoiserie au hasard, seulement pour qu'il n'ait pas dressé le tout inutilement. Il ne prenait jamais rien de plus que son café le matin, mais il aurait été impoli de refuser ; et puis, pour une raison inconnue, il avait plus faim qu'à l'habitude, comme si son corps avait besoin de reprendre des forces. Il se souvenait des évènements de la veille, ainsi que de la nuit, et rien ne lui paraissait assez énergivore pour le forcer à prendre un repas. Il ne se posa pas plus la question, se contenta d'une gourmandise avant d'en remercier son hôte. « Merci, c'est vraiment adorable de ta part. » Il avait envie de lui confier que la seule chose qu'il souhaitait dévorer pour l'heure, c'était lui, mais il préféra se taire. Il attrapa une deuxième douceur à la place, se sentant forcé de combler un manque énergétique évident.

Il relâcha ensuite la main qui tenait la sienne, et décolla son dos du mur afin de se rapprocher de lui. Il déposa ses deux mains contre les joues de son amant et se pencha en avant pour lui offrir un baiser, de remerciement, ou simplement parce qu'il en mourait d'envie. Les lèvres contre les siennes, il ne s'en décolla que de maigres secondes pour murmurer : « C'est toi qui risque d'avoir besoin d'un arrêt pour demain, si tu ne t'habilles pas tout de suite. » Pour demain, il connaissait son emploi du temps ; faisant en sorte de ne faire appel à son unité que lorsqu'il était présent. Il sourit contre ses lèvres, mais relâcha son visage afin d'attraper ses deux mains dans les siennes. Il ne recula pas pour autant, resta penché vers lui. Un coup d'œil vers leurs mains jointes, et il posa son front contre le sien, en fermant les yeux. « Excuse-moi, mais- j'ai tant rêvé de ce moment. » Il recula légèrement la tête, les yeux ouverts de nouveau, et se rendit compte de la portée de ses paroles. L'usage l'aurait forcé à revenir dessus, à les alléger, mais il n'en fit rien. A la place, il sourit tendrement, les yeux légèrement plissé par la mimique, et poursuivit. « Je sais que je n'suis pas supposé le dire, mais ... » c'est la vérité, j'ai espéré ce moment pendant quatre longues années. Il préféra se taire, de peur de l'effrayer. La nuit n'avait été qu'un échange charnel, et si Lenny percevait des signes bien plus profonds qu'une simple attirance sexuelle, qui n'avait pu être totalement comblée, il n'était pas certain d'être en mesure de partager cette pensée. De plus, il lui arrivait parfois d'extrapoler, et peut-être que ce sourire qu'il lisait sur le visage d'Ari, ainsi que ses gestes, n'étaient que des marques de politesse.

L'illusion pouvait aussi venir de ce flou qu'il ressentait depuis son réveil ; ce semblant de gueule de bois qui deviendrait insupportable s'il ne le combattait pas. Heureusement qu'Ari s'était chargé d'un remontant, lui emmenant de quoi manger et un café - parfait pour ce qu'il avait. Il s'aperçut, après un rapide regard vers l'endroit où il se trouvait, qu'il était toujours complètement nu sous le drap. Il se redressa alors légèrement et chercha son caleçon du regard ; pas certain qu'il soit dans les parages quand il se souvenait s'être déshabillé dès l'entrée de l'habitation. Il n'était pas pudique, mais pouvait-il se promener entièrement nu devant son collègue ? Ce dernier avait pu voir son intimité de très près, mais il se posa tout de même la question ; comme toutes ces interrogations insensées qui prennent place lorsque le cerveau en a le moins besoin. Il décida que sa nudité n'était pas un problème, et se mit debout en abandonnant le drap derrière lui. Il ne lança aucun regard en direction du scientifique, ne vérifia pas s'il le suivait ou non des yeux, et fit quelques pas hors de la chambre afin de ramasser son caleçon, et son bonnet ; les deux seuls éléments dont il avait besoin pour ne pas se sentir nu. Il enfila son sous-vêtement, et garda son bonnet à la main en réapparaissant dans la chambre. Il s'appuya contre la chambranle de la porte, dardant un rictus sur la silhouette du propriétaire. « Je peux te laisser si tu as des choses à faire. » Il était logique de dire ce genre de chose ; de peur de déranger. Il ne savait pas si le scientifique avait prévu quelque chose pour la journée, et il était hors de question qu'il s'impose chez lui, sans y avoir été invité. Ari oserait-il lui intimer de partir, s'il venait à trainer ? Lenny pensait que oui, connaissant son ami. Mais par prudence, il préférait cérifier, et s'encombrer de ce genre de proposition ; le genre qu'échangeaient des amants après une nuit d'amour, des amants qui étaient - souvent - amenés à ne jamais se revoir. Mais il n'avait aucune envie de partir, aucune envie de le laisser après cette soirée ; cette nuit ; cette mâtinée. Il pencha doucement la tête sur le côté, le sourire toujours fermement installé sur ses lèvres, et ajouta : « As-tu des choses à faire, Ari ? » Il l'avait susurré, ce nom ; presque sifflé. La langue restée bloquée entre ses dents, comme un serpent essaya de charmer celui qui tenait la flûte entre ses doigts. Il espéra qu'il lui dise non, qu'il l'autorise à rester quelques heures de plus - seulement de quoi profiter encore quelques instants de ce rêve devenu réalité. L'espoir l'autorisait à adopter une telle posture détendue, une telle tenue, et à en oublier quelques principes, jusqu'à une partie de sa timidité. Il n'avait pas à s'en occuper ici, avec lui, seulement à prendre tout ce qu'il serait en mesure de lui offrir.



THE NIGHT'S ON FIRE
the promises we made were not enough. the prayers that we had prayed were like a drug. the secrets that we sold were never known.
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Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
damné(e) le : o26/03/2022
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La main de Lenny était si douce, si chaleureuse, sous ses doigts. De ce genre de mains que l'on ne souhaite jamais avoir à lâcher, tant leur contact devient rapidement important. Vital, presque. Depuis leur toute première poignée de main, qu'Ari souhaitant la conserver entre ses doigts, cette si jolie main. Lenny avait été son tout premier contact avec sa nouvelle vie, celle d'après Boston, après Dick, après tout ce qu'il avait connu et tout ce qu'on avait attendu de lui. Un inspecteur fraîchement gradé qui n'avait rien de commun avec tous ceux qu'Ari avait déjà rencontré. Des tatouages partout et une attitude qui n'entrait dans aucune case. Mais cette main avait été l'une des plus chaleureuses, des plus entêtantes qu'il ait jamais serrées. Ce n'était pas qu'une impression, c'était un besoin. Celui de traîner un peu trop longtemps à chaque fois qu'ils se serraient de nouveau la main, poignée cordiale entre deux collègues. Celui d'apprécier à quel point elle se lovait parfaitement au creux de sa paume, à quel point elle déposait un voile de douceur dans chacune de leurs interactions, sur sa poitrine. Lenny dégageait quelque chose de particulier que le scientifique n'avait jamais su s'expliquer. Comme s'il accentuait son trouble, tout en semblant capable de l'apaiser. Dompteur des sens sans même le vouloir, sans même le savoir. Sa main dans celle du légiste capable d'aiguiser la fièvre comme de la rendre supportable, obéissant à des règles que toutes les recherches, toutes les expérimentations d'Ari ne parvenaient pas à saisir encore. Car il les ressentait, les symptômes. Alors que son regard léchait les traits courbes de son amant à la recherche du moindre signe d'inconfort. Alors que les doigts de Lenny se resserraient doucement autour de ses doigts, ravivant des symptômes qui auraient dû être calmés après la nuit qu'il avait passée à s'étreindre. Chaleur au creux de la poitrine, ses jambes qui semblaient être faites de coton quand le regard noir s'illuminait d'étincelles. L'impression d'avoir les joues plus chaudes sous l'étrange compliment de Lenny, alors qu'il détournait son regard. Flatté en gêne, et le rire qui s'échappa de sa gorge, léger, de raviver la douceur dans sa poitrine.

-C'est... Merci ? C'est la première fois qu'on me dit ça.

Confortable. Ce n'était généralement pas un des termes qu'employaient ses amants, ses maîtresses d'un soir, lorsqu'il leur laissait la possibilité de l'apercevoir au réveil. Insatiable, épuisant, séduisant. Une vraie salope , comme l'avait si justement hurlé Jack. Tant de termes fleuris mais jamais celui-ci, simple et pourtant si concret : confortable. Parce que Lenny était le seul contre lequel il s'était laissé emporter par le sommeil comme il avait pu le faire. Abandonné dans ses bras, avec l'impression peut-être fausse qu'il en avait eu le droit. N'eut aucune infirmation ou confirmation que ça lui ait posé problème. Et ce fut peut-être pour ça que le compliment le flatta autant. Une qualité pareille n'avait jamais été importante pour qui que ce soit, pas suffisamment pour être soulevée. Mais Lenny touchait directement l'une des règles que le scientifique avait établies pour ses expéditions nocturnes : être sûr du confort de ses partenaires. Observation concrète ou simple coïncidence ? Une partie d'Ari, celle qui avait toujours eu tendance à se taire dans ces moments, se mit à rêver. Juste une seconde, juste le temps d'une inspiration. Juste le temps de croire que Lenny était aussi observateur qu'il l'avait toujours été, et que ses yeux noirs avaient été capable de voir partiellement à travers la carapace. Une partie de lui-même qu'il avait tenté d'étouffer depuis Niran, qui raviva la chaleur contre ses joues à la remarque plus licencieuse de son amant. Incisive sur la lèvre inférieure, la tentation plus douce que jamais. La joue toujours lovée dans la paume du sergent, il laissa son regard glisser le long de la plastique du plus jeune en guise de réponse. Ce n'était pas raisonnable, mais leurs étreintes de la nuit passée avaient été brèves. Trop. Bien trop alors que l'éventualité de satisfaire pleinement leurs envies à tous les deux ravivait cette sensation de manque si familière au creux de son estomac. Nourri mais pas repu. Et toujours cette fièvre si particulière à Lenny qui revenait jeter de l'huile sur son feu, amplifiant chacun des symptômes un à un. L'envie de retrouver sa chaleur, de fondre contre sa peau n'était pas loin, Ari n'en était que trop conscient.

Et Lenny de revenir capturer son souffle, sa conscience et ses lèvres. Lenny, qui avait cette fois-ci le goût du café, de la tendresse et des pâtisseries beurrées que le scientifique avait apportées. Lenny, redevenu ce monde tout entier dans lequel Ari ne rêvait que de se perdre encore, répondant au baiser le plus naturellement du monde. Soupir contre souffle, de contentement, de soulagement en pouvant de nouveau s'accorder ce plaisir coupable. La sensation que c'était juste autant que celle qu'il n'en avait pas le droit, à tout ça. Quatre années à se demander ce que ça ferait, et cinq minutes qui pourraient tout gâcher. Le cœur sur le fil, il n'ouvrit qu'à peine les yeux quand Lenny reprit la parole. Ne put se retenir de pouffer contre son sourire à la remarque, un frisson électrique dévalant le long de sa colonne vertébrale. Pressa son front contre celui de son amant, s'en rapprochant le plus naturellement du monde.

-Oops ?

Le ton plus que clair sur le fait qu'il n'avait absolument aucune intention de faire quoi que ce soit. Se rhabiller n'était pas dans son cahier des charges, encore moins avec une allusion pareille. Et s'il fronça les sourcils une seconde en se demandant le pourquoi de ce "demain" qu'avait prononcé Lenny, il n'en fit rien. Chassa les lèvres et le souffle de son amant sans les capturer, profitant seulement de sa proximité. Noyé dans ses symptômes, Ari, et pourtant la sensation de n'avoir jamais aussi été capable de respirer. Car tout était si naturel, en vérité. Presser son front contre celui de Lenny, profiter de sa seule présence, lover ses mains dans les siennes. Les yeux fermés à profiter du ronronnement doux qu'était la voix de Lenny, qui se rouvrirent pourtant immédiatement. Quoi ? Son cœur manqua un battement, puis un second. Moi aussi, j'en ai rêvé. Des mots qui s'étranglèrent pourtant dans sa gorge, qui refusèrent de franchir le seuil de ses lèvres. Peut-être que Lenny avait fourché, peut-être qu'il avait encore trop d'alcool dans le sang ou qu'il était en train de rêver. Parce que les gens ne disaient pas ça, d'ordinaire. Ses amants, ses maîtresses, aucun d'entre eux n'avait ce genre de mots à son égard. N'avaient pas non plus la même forme d'importance, à ses yeux. Figé, à tenter de s'assurer qu'il n'était pas en train de rêver, Ari. L'envie d'y croire plus forte que celle de prendre ses jambes à son cou, celle de couvrir le plus jeune de baisers moins forte pourtant que la douche froide que venait de lui faire le plus jeune. Parce que ça ravivait les symptômes, des paroles pareilles. L'espoir appelait toujours le chaos et la désolation. Alors pourquoi est-ce que ça faisait tant de bien, d'avoir l'illusion que Lenny était sincère ?
Pourquoi est-ce que ça ravivait les flammes dans sa poitrine, pourquoi est-ce que ça ramenait des couleurs dans sa chambre trop grise, que d'entendre le plus jeune poursuivre ? Etait-ce parce qu'il faisait quelques pas en arrière pour atténuer l'effet, ou parce que ça prouvait qu'il en pensait effectivement chaque syllabe ? Incapable de savoir ni que dire ni quoi penser, Ari. Les émotions redevenues tempête, balayant la raison et l'instinct qui lui criaient de faire attention. C'était de Lenny qu'il s'agissait. Lenny, qui avait toujours défrayé toutes les chroniques, démonté toutes ses constantes. Explosait toujours plus chaque barrière que le légiste avait savamment dressées entre lui et le reste du monde, à grands coups de règles et de rituels.

-J'avais envie d'entendre ça.

Sa pensée trahit son mutisme, autant que sa passivité. La vérité d'un cœur qui se mit à cogner brutalement contre sa poitrine alors qu'Ari réalisait ce qu'il venait de dire. Espéra que Lenny ne lui en tienne pas rigueur, levant un regard un peu perdu vers le plus jeune. Confus, en conflit avec tout ce qu'il se passait dans son corps. Secoué par les battements paniqués de son coeur maintenant que les mains de son amant s'échappaient des siennes, et que Lenny s'éloignait de lui. Allait-il partir ? Est-ce qu'il avait dit quelque chose qui ne fallait pas ? La lenteur assumée de son compagnon ne lui échappa pas pour autant, pas plus que son entière nudité. Le rappel d'une soirée plus que mouvementée qui n'avait pas obtenu de résolution réellement satisfaisante. Et le besoin de revenir creuser le bas de ses reins, chassant certains des doutes, n'apaisant toujours pas les pensées insidieuses. Peut-être Lenny servait-il toutes ces belles paroles à tous ses amants. Beau comme un astre, avec ou sans vêtements. Surtout sans. Mais des qualités plus qu'indéniables quand il s'agissait de faire tourner les têtes. Les pensées noyées par ses sens, il finit par s'accorder cet abandon qu'il se refusait toujours. Malgré sa jeunesse, malgré qu'il donne parfaitement le change, Lenny n'avait pas l'air en pleine possession de ses moyens. Et si Ari ne manqua rien de la lascivité avec laquelle le plus jeune enfila son boxer et son bonnet, il ne manquait pas non plus l'ombre qui soulignait son regard si expressif. L'éventualité soulevée par Lenny ne lui convenait pas vraiment. Qu'il parte. Ils avaient mis tellement de temps à se trouver, était-ce vraiment envisageable, de le laisser partir comme ça ? Il pourrait, peut-être même que la raison le préférerait. Plus sain. Moins difficile de gérer les dégâts collatéraux, quand il s'agissait de se perdre dans des étreintes inconnues. Mais l'homme qui se dressait devant lui, dans toute sa hauteur, toute sa beauté, n'était pas n'importe qui. Pas qu'un collègue. Pas un inconnu. Captivé par son sourire comme aux premiers tempos de leur relation, il ressentit plus qu'il n'entendit le sifflement. Jusque dans ses os, un tremblement de plaisir venu du fond du corps, ravivant le besoin. Pupilles dilatées qu'il posa sans gêne dans le regard étrangement brûlant de son collègue, Ari.

-Toi.

La malice revint dans ses prunelles, il haussa les épaules avec une innocente toute feinte, noyé qu'il était dans sa robe de chambre. S'étira d'un rictus et se redressa finalement, rompant la distance qui le séparait du plus jeune. Ses doigts papillonnèrent, se posèrent contre la peau de son abdomen. En explorèrent la surface avant de s'agripper à l'élastique de son foutu boxer, tirant vaguement dessus, plus par jeu qu'autre chose. Proches comme ils l'étaient à nouveau, Ari pouvait sentir la chaleur qui émanait du corps de son amant. Il poursuivit, s'adressant tour à tour aux yeux sombres puis à ces lèvres qu'il mourrait de retrouver. Comme si l'intention n'était pas assez claire et nécessitait une explication malicieuse.

-Je ne te demanderai pas comment ça se fait que tu connaisses aussi bien mon emploi du temps mais tu as confirmé un truc : mon unique impératif est juste là, sous mes yeux, et j'ai tout le temps du monde pour m'y consacrer. En plus, ce serait l'occasion de finir ce que nous avons commencé.

Susurré au creux de l'oreille, alors que ses doigts coulaient de l'élastique au long de la hanche du sergent, afin de l'attirer d'avantage contre lui. Une étincelle dans les iris alors qu'Ari l'attirait à reculons, le ramenant jusqu'au lit. Un rire de sale gosse en travers de la gorge alors qu'il tirait de nouveau sur les hanches de Lenny une fois rallongé dans les coussins, le guidant entre ses cuisses. Le baiser qu'il lui vola avait la saveur du café, le suivant celui des pâtisseries et celui d'après portait le parfum des promesses sur le point d'être tenues. Sa main libre vint chercher sa paire, chercha à mêler de nouveau leurs doigts ensemble. Un geste bien plus tendre, presque plus innocent que tout ce qui se disait jusqu'alors. Parce qu'il était question de ça, aussi. Pas uniquement de cette faim qui s'installait au creux de ses reins à l'idée de retrouver le poids du corps de Lenny contre le sien. La passion avait un prix et les traits du plus jeune semblaient tirés, malgré la radiance de ses sourires. Ari soupira, pressa son front contre celui de son amant. Cajola presque timidement ses doigts, sa main libre venant se lover contre sa nuque.  

-T'as des petits yeux quand même. Ce serait peut-être mieux que tu te reposes encore un peu, tu crois pas ?

Par précaution. La seule pensée lui glaça le sang, mauvais présage à ne surtout pas ignorer. Un voile qui assombrit toute la radiance de cette matinée, celui qui ternissait toutes les couleurs de sa vie depuis plusieurs années. Chasser le souvenir, en pressant son visage contre celui de son amant. Nez contre nez, puis lèvres contre lèvres. Retrouver la sensation de chavirer loin du monde et de ses propres idées, de se rassurer dans toute cette tendresse à laquelle il aurait voulu croire. S'accrocher à un rêve n'était jamais une bonne solution, alors pourquoi semblait-elle si douce quand elle s'appelait Lenny ? Les mains encore siamoises, quand il le relâcha. Quand il murmura tout bas, souffle contre souffle.

-Déjà savoir ce que c'est de t'embrasser, c'est bien plus que tout ce que j'aurais pu espérer. On a déjà attendu longtemps, on peut bien attendre encore un peu plus si tu as besoin de te reposer. Tant que je peux t'avoir un peu à moi, tout va.

Vérités qui s'écoulaient de ses lèvres, sans même qu'il ne sache pourquoi. Qui raviva le feu contre ses joues alors qu'il réalisait ce qu'il disait. Trahir les oeillades qu'il avait faites plusieurs fois en travers d'une pièce, juste pour apercevoir les traits fins, presque tristes, du sergent. Depuis longtemps. Depuis les tous premiers temps. Ses genoux revinrent caresser doucement les flancs de son amant. Il n'avait aucune envie de bouger, jamais plus à l'aise en cet instant qu'il ne l'avait jamais été.

-Enfin, sauf si t'as des trucs à faire toi aussi...

Plus conscient que jamais que les bonnes choses avaient une fin, Ari. Détourna le regard des yeux de son amant vers sa barbe pour jouer distraitement avec, du bout de ses doigts, la perspective que le sergent doive filer ne l'enchantant pas particulièrement. Mais qui était-il pour dire quoi que ce soit ?
Après tout, peut-être qu'il était le seul à vouloir que le temps s'étire et que chaque minute de cette journée dure des heures.




How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?

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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
Lenny Myers
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i saw the fire in your eyes
Il avait tout pour être le héros d'une comédie romantique, avec ses révélations qui ne se faisaient pas au premier jour, ses yeux qui contenaient toute la tendresse du monde, et l'expression de plénitude qui baignait son visage alors qu'une partie de son corps ne rêvait que de s'écrouler pour une courte sièste. Mais il n'était pas de ceux qui réussissaient du premier coup, pas alors que ses méthodes étaient trop abruptes, et que la plupart des individus présents sur terre auraient mal réagis à son éloge. J'ai tant rêvé de ce moment. Il s'agissait précisément du genre de phrases qu'offraient les héros déchus avant d'être éconduits. L'enjeu était trop gros, et pourtant, Lenny s'était senti assez à l'aise pour s'y risquer. Ari et lui n'étaient que deux collègues qui avaient sombrés dans les bras l'un de l'autre pour une nuit - une nuit de sommeil, qui plus est - et cette vision extérieure aurait dû l'empêcher de se confondre dans de telles paroles de tendresse. La peur aurait pu grignoter son ventre, couper sa respiration, et lui brouiller les idées ; mais la seule sensation qui persistait était celle des lèvres contre les siennes, et elles ne pouvaient être synonymes de frayeur. J'avais envie d'entendre ça. Il ne put s'empêcher d'être surpris malgré tout, détendu mais peu optimiste concernant une quelconque réponse. Il pensait certainement que le scientifique se contenterait de ne rien répondre, pour ne pas le brusquer, mais l'idée qu'il l'approuve ne lui avait pas même effleuré l'esprit.

Il ne put retenir un sourire à cette phrase, sentait une chaleur vive se répandre dans sa poitrine, envahissant l'intégralité de son buste. Le regard d'Ari ajoutait à cette torpeur du palpitant, trahissant un état proche du sien. Il n'avait pas répondu cela pour lui faire plaisir, c'était évident, mais parce qu'il partageait la même douceur dans l'instant. Il lui avait préparé le petit-déjeuner au lit, alors qu'ils n'avaient fait qu'y dormir, retenait sa main dans la sienne avec la même force que lui, et rien dans sa gestuelle ne montrait un besoin de se débarasser de lui. L'espoir restait accroché à son cœur alors qu'il était parti s'habiller d'un caleçon, et d'un bonnet, dans le besoin d'une confirmation : devait-il s'en aller ? avait-il raison de gorger son âme d'espoir ? Il posa alors la question, s'inquiéta de sa présence chez lui, de son envie de rester - seulement si l'autre parti le souhaitait également. Toi. Il arqua un sourcil, le coin des lèvres relevé alors qu'il sentait le regard brûlant de l'autre homme embraser ses pupilles.
Lorsqu'Ari se redressa, le sergent ne put s'empêcher de laisser son regard se promener sur son corps. Il n'en ressentit aucune gêne, aucune honte, s'en pourlécha presque les lèvres en le voyant s'avancer vers lui. Il aurait aimé s'engouffrer dans sa robe de chambre, s'y fondre avec lui, sans peine. Les doigts contre son ventre le firent frissonner, lui arrachèrent un sourire plus imposant encore alors que ses membres lui réclamaient une proximité plus étroite encore. Il avait envie d'attraper cette main qui taquinait son vêtement, de s'emparer de ces hanches dont il avait si souvent admiré le balancement, d'un coup d'œil furtif. Il se contenta de redresser son dos, tendre son cou pour se faire plus grand, et profiter de la chaleur qui émanait du corps de son amant.  

Le torse légèrement bombé, il eut envie de répondre à la déferlante qui faisait tant de dégâts en lui. Les doigts rêvaient de s'accrocher à la peau de l'autre homme, d'y presser leurs empreintes pour y laisser quelques marques rouges. Les dents demandaient à goûter à ses lèvres, à s'y accrocher avec force pour ne plus jamais le laisser briser l'étreinte. Il n'était pas seulement attiré par lui, il crevait de le sentir contre sa peau. L'envie grimpait, effaçait toute forme de réplique ; lui qui aurait aimé se prononcer concernant l'emploi du temps du scientifique qu'il connaissait sur le bout des doigts. Mais il ne pouvait prendre le temps de se justifier, n'en avait pas envie - Ari avait certainement compris. Il planta ses dents dans sa propre lèvres, les yeux qui se fermèrent un court instant pour profiter du ronronnement de sa voix près de son oreille. Il ne tint plus, incapable de rester immobile, si stoïque, alors que la main de son vis-à-vis venait de rejoindre sa taille. Lenny passa alors ses deux mains entre la robe de chambre et le corps d'Ari, afin de les poser dans le bas de son dos. Il pressa son corps contre le sien, aurait perdu patience si l'autre n'avait pas engagé quelques pas à reculons. Il n'aurait tenu quelques secondes supplémentaires, se serait certainement chargé d'agripper plus fermement son corps afin de terminer leurs réjouissances contre le mur le plus proche - dans son état, même le sol aurait fait l'affaire - comme il l'avait débuté au Tartarus, la veille au soir.

Il le suivit pourtant, resta docile entre ses mains, soucieux de passer à table selon ses règles. La lueur qu'il lisait dans le regard de son collègue le consolait sur certains de ses choix ; il n'était pas dans cette chambre pour rien. Il s'abandonna contre son corps, s'installa entre ses cuisses, en essayant de calmer la fièvre qui grandissait seconde après seconde. Il n'avait pas menti, la veille, en confessant l'effet qu'avait Ari sur lui. Il le rendait fou. Il l'empêchait de réfléchir convenablement, de faire appel à sa raison. Et s'il appréciait la sensation de leurs mains réunies, de cette tendresse qui gardait ses maques de noblesse malgré les idées plus lubriques qui s'y étaient ajoutées, ce n'était pas à la douceur de leurs doigts entremêlés qu'il voulait faire appel. Il apprécia la sensation contre sa nuque, la caresse provoquée par la seconde main d'Ari. « Mh attendre ? » Il eut un regard sans équivoque, preuve qu'il trouvait l'idée tout sauf attirante. Il fit mine de réfléchir, les yeux plissés ainsi que ses lèvres, et finit par taquiner sa bouche de la sienne, goûtant à ses lèvres sans réellement s'y échouer. Il mima ensuite celui qui avait pris sa décision, comme ayant un éclair de génie, et souffla tout bas. « Non, l'idée est rejetée. » Il fit pression sur son corps, une main près de la tête d'Ari pour retenir une partie de son poids, l'autre agrippée à la cuisse de ce dernier. Il détestait ces morceaux de tissus qui empêchaient à leurs peaux de se nourrir de la chaleur de l'autre - totalement. Il attendit pourtant avant de s'en défaire, les doigts toujours fermement ancrés sur l'épiderme du scientifique. « Pourquoi attendre alors que tu pourrais m'avoir à toi immédiatement ? Et pour le temps qu'il te plaira. » Il était électrisé par les paroles prononcées par Ari depuis leur réveil ; par le besoin avoué de l'embrasser, un temps perdu à s'étudier au loin sans oser approcher l'autre ; par la réalisation de ce qui le faisait sentir si vivant à l'instant précis. Il ne connaissait pas de passion sans tendresse, et si son corps réclamait un échange plus conséquent que les preuves d'affection qu'ils s'offraient jusqu'alors, la manière avec laquelle il le regardait, et laissait son corps se presser contre le sien, respirait cet attachement. Il n'y avait pas que la langueur et l'impatience de leurs ébats à venir, mais également la réjouissance de sentir son âme en harmonie avec la sienne ; enfin.

Il ne comprenait pas pourquoi il insistait sur son besoin de repos, lui ayant déjà proposé de se rendormir lorsqu'il avait ouvert les yeux. Il n'était pas au sommet de sa forme, mais avait largement assez d'énergie pour le satisfaire, il en était persuadé. Il n'était pas forcé de courir un marathon juste après, et songeait même à s'endormir entre ses draps s'il le lui permettait. Mais pourquoi s'en inquiétait-il autant ? Il essaya de ne pas se poser la question, de peur de tomber sur une réponse qui ne lui conviendrait pas. Et s'il lui demandait de tout arrêter, par ce biais ? Lenny recula la tête, une main près de la sienne et l'autre toujours contre sa cuisse, et examina son visage afin de répondre à cette interrogation. Rien, absolument rien, dans son regard, ni dans ses réactions, ne présupposait d'une telle volonté. Alors, pourquoi s'intéresser à son sommeil de la sorte ? Il finit par évincer la question de son esprit, préférant se concentrer sur les paroles de celui qu'il rêvait déjà de dévorer. Enfin, sauf si t'as des trucs à faire toi aussi ... Il sourit chaleureusement à cette intervention, et répondit par une remarque en miroir à ce que le scientifique lui avait dit. « Toi. » Il retira la main de sa cuisse, s'en servit pour les effeuiller l'un et l'autre, les lèvres plongées contre les siennes avec langueur. Il faisait durer ; non pas pour le plaisir, mais pour laisser à Ari la possibilité de tout arrêter s'il le souhaitait.

Il en avait rêvé de ce moment, de longues années durant, à suivre Ari du regard en rougissant de n'avoir le courage de l'inviter à boire un simple verre. Il l'avait entendu RJ à ce sujet, certainement ennuyé de l'entendre - jour après jour - se plaindre d'une idylle qui ne verrait jamais le jour, selon lui. Les caresses n'avaient pourtant pas été timides, Lenny œuvrant pour le plaisir de son partenaire, oubliant presque les années passées à patienter. Les gestes tendres et solides à la fois, il avait offert tout ce qu'il pouvait, malgré la fatigue qui pointait de plus en plus le bout de son nez, d'une manière plus évidente qu'à l'habitude. Il ne s'agissait pas de ces moments de flottement après l'amour, où le corps se remettait des émotions ressenties par le cœur, mais une fatigue plus assommante qui l'avait empêché de réclamer une part supplémentaire du gâteau. Ils s'y étaient déjà repris à plusieurs fois, percutant le corps de l'autre sans la moindre hésitation après chaque murmure. Ils n'ignoraient aucun soupir de l'autre, aucun geste, aucun détail prouvant le plaisir qu'ils ressentaient.
Le visage dans le cou d'Ari, l'officier attendit de reprendre son souffle avant de bouger. La respiration irrégulière, perturbée par les vagues de plaisir qui s'étaient succédées ; les membres engourdis par l'effort et le cœur toujours aussi affolé. « Alors, tu penses que j'avais besoin de me reposer ? » Il arqua un sourcil, défiant du regard, alors que ses yeux ne pouvaient rester entièrement ouverts. Le dos contre la tête de lit, les mains posées contre les hanches de son amant - assis à califourchon sur lui-, et la tête revenue dans le cou de ce dernier après avoir parlé. Il posa ses lèvres contre sa peau, en savoura la douceur, en profitant des hormones nombreuses pour murmurer. « Pourquoi j'ai pas eu le courage de t'inviter plus tôt ? » L'envie d'ajouter : On est doués, en plus qu'il préféra taire. Il ne savait comment ils en étaient arrivés à adopter cette position, mais il n'avait pas envie de se relever ; ni de lui demander de le faire. Il resta alors ainsi, releva seulement ses mains le long de son torse afin de les laisser attraper le visage de son amant. Les joues prisonnières de ses doigts, Lenny l'invita à se pencher un peu plus vers lui afin de lui offrir ses lèvres.

Il retira les mains de ses joues, recula la tête, et enroula les deux bras autour de sa taille afin de l'installer plus confortablement contre lui, l'inviter à s'allonger complètement contre son torse, plutôt que de camper sur ses cuisses. Il glissa lui-même très légèrement afin de mieux s'installer dans les coussins, et fit exprès d'oublier de relever une couverture sur leurs corps nus ; désireux de pouvoir perdre son regard sur ses courbes. Il ne savait pas quelle heure il était, mais refusait de vérifier, de peur qu'il ne soit assez tard pour mettre les voiles. Il resserra les deux bras autour de son amant, et murmura à son oreille, afin de répondre à un questionnement qui ne s'était pas fait de nombreuses minutes en arrière. « J'ai appris ton emploi du temps par cœur, pour pouvoir tomber sur toi en allant récupérer des éléments au labo. » Il sourit tendrement, les doigts commençant à caresser son dos avec douceur, et ajouta : « Tu pensais vraiment que j'avais besoin de descendre si souvent ? » Il ne savait pas pourquoi il lui avouait ces détails ; la confiance sûrement renouvelée par les hormones qui restaient dans son organisme. Il eut un sourire désolé, pas certain de prendre la bonne décision en lui avouant ces choses-là. Mais il ne regrettait pas pour autant, bien heureux de partager ce qu'il ressentait depuis trop longtemps déjà. Il espérait seulement qu'il ne le trouve pas dérangeant, voire triste.
Il allait ajouter une plaisanterie concernant ces visites qu'il faisait à RJ, mais qui n'étaient pas réellement dirigées vers ce dernier. Il pouvait bien voir son meilleur ami quand il en avait envie, n'avait pas besoin de l'embêter sur son lieu de travail ; si ce n'était pour la présence d'Ari dans les locaux.

Mais il fut coupé dans son élan par la sonnerie de son téléphone, un message, puis un deuxième, rapprochés. Il s'étira doucement sans déranger le scientifique, et attrapa son téléphone. Il n'était pas en service, mais se devait de rester disponible pour ses collègues, c'était ainsi dans son travail, et il s'y était habitué. Il fronça les sourcils en voyant l'émetteur du message, et répondit immédiatement, peu sûr de lui. La réponse suivante ne se fit pas attendre. Un soupir. Long. Exaspéré. « L'enfoiré a détruit mon vélo. » Il n'avait aucune envie de quitter le lit, et aurait aimé pouvoir signifier à Enoch que son vélo attendrait le lendemain, mais le barman semblait désireux de le lui restituer le plus rapidement possible. Il attendrait l'avis d'Ari avant de prendre une décision, pourrait aisément faire attendre quelques heures de plus au cas où le scientifique soit d'accord pour resté étendu plus longtemps contre son torse. « Le barman d'hier veut que je le récupère au plus vite. » Il le questionna du regard. « On le fait attendre ? » Il fit courir sa main le long du dos d'Ari pour accorder ses gestes à sa pensée, prêt à faire comme son amant l'entendait. Lenny pourrait facilement partir récupérer la bicyclette quelques heures plus tard, seul, ou s'y affairer de suite.



THE NIGHT'S ON FIRE
the promises we made were not enough. the prayers that we had prayed were like a drug. the secrets that we sold were never known.
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Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
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Difficile, de ne pas s'accorder de céder à la tentation. D'autant plus difficile quand elle avait les grands yeux expressifs de Lenny, quand elle portait ce prénom, quand elle s'exhibait sous ses traits, dans une quasi nudité qu'il avait rêvée sans y croire pendant des années. Les baisers s'étaient étirés dans le temps, marquant le rythme lent d'une valse qui deviendrait rapidement effrénée. Naturelle, leurs corps trouvant une harmonie qui n'appartenait qu'à eux. Si facile, de se fondre dans les étreintes, de partager la chaleur de l'autre. Gardien des soupirs, du plaisir et des tourments de l'autre, attentif à chacune de ses étreintes. Et celles de Lenny n'avaient pas leur pareil, ses mains sur la peau du légiste répandant à chaque passage une explosion de sensations jusqu'alors peu familières. Il était arrivé que d'autres en approchent, de ces papillons dans le bide, de cette tendresse qui naissait à chaque fois que les prunelles s'embrassaient en silence. Des trop-pleins qui lui tournaient la tête, à Ari, qui lui chaviraient le cœur par leur beauté. Par leur douceur. Habitué de tout le reste, mais pas à ça, alors qu'il s'était senti vaciller plusieurs fois. Avait rapidement inversé la donne en sentant les prémisses d'une fatigue qu'Ari ne connaissait que trop, chez son partenaire. Reprendre le contrôle sans le déclarer réellement et accompagner son amant vers cet inconnu qu'ils ne pouvaient découvrir qu'ensemble. Dégrisé de l'ivresse de la passion depuis qu'il avait senti la faiblesse s'installer dans les mouvements de son amant, Ari l'accompagna par dessus bord, parfaitement conscient de ce qu'il faisait. Guide vers la petite mort, bien trop conscient de la plus grande. Il s'y était perdre, dans ses bras. Mais relâcher totalement son attention était complètement exclu. Les mains sur les épaules de Lenny, à s'engorger de toute sa beauté. A contempler le voile du plaisir s'échapper de ses traits, maintenant que l'orage commençait doucement à passer. Jambes coupées et cœur frénétique, alors qu'il se penchait pour retrouver ces lèvres qu'il avait chassées si souvent. Qui lui manquaient autant, aussitôt qu'il les avait quittées. Le baiser fut bref, le souffle trop court pour en permettre d'avantage. Il se redressa pour mieux couler dans son étreinte, fourrer son nez contre la tempe de son amant et accueillir son visage dans son cou. Presser ses lèvres à la base de ses cheveux semblait toujours aussi irréel, au moins aussi irréel que tout ce qu'ils venaient de partager. Tout autant que la moiteur des cheveux de Lenny sous ses doigts, contre sa propre tempe. Ari frissonna, sous la vibration de sa voix contre sa peau. S'accorda de pouffer doucement, de presser son nez contre les cheveux de son amant.

-En effet, je retire. Tu n'étais pas si fatigué que ça.

Un autre frisson, chatouilleux, ravi, aussi, sous les baisers. Les étreintes après la passion étaient rares, depuis des années. Des attentions qui dépendaient de tant d'éléments, des maîtresses et des amants. Des délicatesses auxquelles le légiste ne se laissait lui-même que rarement aller, même avec Tygo, pour la simple raison qu'il n'y avait pas le droit. Masi tout était différent, avec Lenny. L'impression d'être pleinement à sa place entre ses bras, comme il ne l'avait plus ressentie depuis longtemps. Naturel, que de couler ses mains le long du torse du plus jeune en se laissant guider jusqu'à ses lèvres. Naturel que de les reprendre et de s'y laisser perdre, une longue et égoïste minute. Les baisers de Lenny n'étaient pas comme ceux des autres, ils avaient ce pouvoir si précieux de lui faire perdre pied. De lui donner envie de fondre encore plus, même après que leurs corps aient su leur prouver qu'ils étaient capables de fusionner. Un sourire, en réponse à la question posée quelques instants plus tôt contre sa peau. Rhétorique, et pourtant.

-Je l'ignore, mais je suis ravi que t'aies franchi le cap.

Les yeux lumineux de malice, en retrouvant les prunelles de Lenny. En y lisant bien tous ces éclats de couleur, de passion et de tendresse qu'il avait sentis jouer le long de sa peau, cavaler dans ses veines au cours de leurs étreintes. Le cœur plein, trop, les joues encore brûlantes qu'il attribua aux endorphines. Les jambes encore tremblantes, il s'extirpa de son perchoir. Les paupières du sergent paraissaient bien plus lourdes que quelques temps plus tôt, ses gestes bien plus lents. Il se laissa attirer dans l'étreinte, retrouva avec un plaisir feutré sa place contre le cœur du plus jeune. Une oreille contre son torse, à écouter les pulsations erratiques revenir doucement au calme. Un bras en travers de son estomac pour explorer sa peau du bout des doigts. Les bras de Lenny étaient bien plus lourds, autour de ses épaules. Parfait contraste avec ses propres membres à lui, qui avaient repris toute leur force. Plus question de cette faim qui lui rongeait les entrailles, qui creusait ses reins, à présent. Le légiste se sentait en pleine forme et il remercia son instinct de l'avoir arraché à son abandon au bon moment. Drapa une cuisse autour du bassin de son amant, garde-malade jalouse. Prolonger l'étreinte, et l'empêcher de bouger du lit. Ordre du médecin, silencieux, pour qu'il n'ait pas l'envie de s'agiter plus que de raison. Sous son oreille, la voix de Lenny résonnait dans tout son torse. Les lèvres du légiste se posèrent contre la peau, juste au-dessus du cœur, et il finit par relever un peu la tête. Cala son menton contre son torse pour mieux retrouver les prunelles du plus jeune. La surprise que provoqua l'aveu s'imprima, évidente, sur son visage.

-Tu me fais marcher.

Il pouvait pas être sérieux, si ? Sourcils circonspects, toujours levés, il dévisagea les traits léonins de son amant. Le sourire qu'il croisa acheva de faire chavirer ce cœur qui était déjà si plein, d'un bonheur qui le poussa à ricaner à son tour. Une tape du bout des doigts contre le torse de Lenny. Parce que ce qu'il lui disait était trop beau pour y croire complètement, de ces histoires que l'on se fait au détour d'un couloir. La confirmation d'une théorie qu'il avait formulée au creux de son coeur sans la partager avec qui que ce soit, plus par jeu que pour se convaincre réellement. Dans son esprit, ce n'était tout simplement pas envisageable. Et pourtant.

-J'étais persuadé que c'était pour voir RJ, j'étais à des lieues de me dire que tu préméditais tout à chaque fois.

Et elle s'imposa d'elle-même, cette pulsion. Cette envie de se hisser pour embrasser son amant, de laisser s'écouler dans le geste une partie de ce trop plein qui lui gonflait le cœur. Comme si ce sourire désolé, si incertain, si beau, aussi, l'appelait tout entier. La conclusion logique de ces années à se chercher du regard, à se trouver des excuses pour mieux se rapprocher. La notion même que Lenny ait appris les horaires du légiste par coeur, juste pour pouvoir le voir, était beaucoup trop douce pour lui. Faisait écho à tous ces coups d'oeil que le légiste posait sur son bureau, dans l'open-space, à chaque fois qu'il y passait. A toutes ces excuses invoquées pour retrouver sa proximité, à toutes ces questions auxquelles il connaissait déjà la réponse mais qu'il posait toutefois, juste pour obtenir la réponse de Lenny. Il s'agita doucement, déplia ses membres parfaitement ragaillardis, coula une main le long de la mâchoire de son amant. Allait se hisser pour un baiser qu'il savait déjà bien différent de tous ceux qu'ils s'étaient déjà échangés, mais fut interrompu par la sonnerie d'un téléphone.
C'était peut-être pour le mieux. Tentative avortée, il se réinstalla confortablement contre le torse de Lenny, la lèvre captive sous ses incisives. Détailla chacun de ses mouvements, chacune de ses expressions sans rien dire, s'engorgeant de tout ce qu'il voyait. L'envie de garder jalousement chacune de ces secondes de douceur dans sa mémoire. Il ne faisait jamais ça, d'ordinaire. Se pressait toujours pour filer, parfois même au beau milieu de la nuit. Accorder trop d'intérêt à ses amants était exclu de son fonctionnement. Trop risqué. Et c'était en contemplant la beauté naturelle de Lenny, la façon avec laquelle ses iris sautaient de mot en mot, en admirant l'ombre provoquée par son froncement de sourcils qu'il en comprenait la nécessité. Des règles claires, qu'il appliquait à la lettre. S'efforcer de ne pas revenir dans les mêmes bras, de ne pas s'attacher. De ne pas laisser son coeur s'accrocher, ni battre un peu trop fort. Parce qu'il était là, le risque. En choisissant de rester avec quelqu'un qui plaisait un peu trop, en laissant son coeur décider de la marche à suivre, même pour juste quelques heures. Tous ces papillons dans le bide à en chavirer une âme toute entière, ça ne pouvait que lui être nocif.
Et pourtant, il ne luttait pas. Parce que ses règles mentionnaient les autres, mais pas le sergent. Qu'Ari avait envie de faire une exclusion rien que pour lui, rien que pour eux, rien que pour ces moments. Bouffées dans les coeur, dans la gorge, dans les tripes. Un heureux chaos, tendre et chaud comme les premiers rayons du soleil, qui n'appartenait qu'à lui en cet instant précis. La contemplation du spectateur devant l'oeuvre d'art, cette dernière absolument inconsciente du regard braqué sur elle. Il épousa les mouvements de Lenny, s'écarta légèrement pour lui laisser toute la place dont il avait besoin. Redescendit doucement sur le plancher des vaches, l'explication toute faite des endorphines pour justifier ce moment d'égarement. Lenny, lui, semblait furieux. Etait, furieux.

-Jack ? Merde, Len, je suis désolé.

C'était de sa faute. L'amant éconduit n'était pas des plus sages, ce n'était pas réellement pour cette qualité que sa langue avait fini au fond de la gorge d'Ari, la veille. Avait été à deux doigts d'en découdre avec eux en réalisant qu'il n'aurait pas ce qu'il était venu chercher, mais de là à détruire le vélo de Lenny ? Les doigts du légistes filèrent le long du torse de son amant dans un geste d'apaisement. Il n'aurait jamais cru qu'il ait à faire les frais de ses mauvaises décisions. Jack avait très probablement repéré les deux hommes à proximité du vélo, et était arrivé à ses propres conclusions. Profondément désolé, en retrouvant le regard du sergent. Il chercha ses doigts en même temps qu'une solution, les pressa contre ses lèvres alors que Lenny reprenait la parole. Enoch était le seul barman à servir, la veille. S'il prévenait, c'était qu'il avait trouvé une solution pour que le vélo ne soit ni abîmé d'avantage, ni récupéré par la fourrière ou des revendeur potentiels. Les lèvres posées sur une phalange, puis une autre, il releva finalement les yeux vers son amant. Déposa doucement sa main comme s'il s'agissait d'un oiseau blessé et enroula ses bras autour de la taille de Lenny, s'enroulant d'avantage tout autour de lui. Hochement de bouclettes, l'ombre d'un sourire cabot sous la barbe poivrée.

-Il a dit au plus vite, mais il a pas donné d'heure. C'est qu'on doit pouvoir le faire attendre encore un petit peu.

Les mouvements félins, en l'attirant un peu plus contre lui. En se hissant pour revenir cueillir ses lèvres, dans un baiser qui se voulait aussi rassurant que désolé. Tout ça, c'était à cause de lui. Le meilleur mais aussi le pire. Et s'il savourait chaque instant, chacun des soupirs de son amant, prolongeant le baiser aussi longtemps qu'humainement possible, le geste n'était pas non plus anodin. Une possessivité intéressée, à cause de l'état dans lequel il se trouvait lui-même. Ari le sentait dans ses membres, dans la clarté avec laquelle les idées cavalcadaient dans son esprit. La noirceur crasse du besoin semblait s'être envolée de son système. Il ne la ressentait pas dans ses membres, n'y était pas soumis jusque dans ses tripes. Disparu, mais temporairement. Un état de satiété totale qui avait généralement un coût. Qu'il sentait dans la langueur des baisers de son amant, dans la faiblesse de ses mouvements. L'épuisement qui l'inquiétait quelques temps auparavant était d'autant plus concret à présent.
Impératif, que Lenny se repose. Les lèvres du légistes relâchèrent celles du sergent, savourèrent sa mâchoire, remontèrent le long de sa joue. Son front finit par échouer contre celui de Lenny et il soupira.

-Tu m'as trop coupé les jambes pour que je sois en capacité de marcher, de toutes façons. Autant qu'on se repose un peu, et on ira le récupérer d'un coup de voiture juste après. Je suis vraiment désolé pour ça, Len, je m'attendais pas du tout à ce que ce type soit un tel abruti.

Un frisson le long de la nuque. Le rappel, cruel, que s'il avait choisi cet individu, ce n'était certainement pas pour ses capacités intellectuelles. Il chercha le nez du sergent du sien, les yeux toujours fermés. Sa fatigue hypothétique était un pieux mensonge. Comme à chaque fois que le besoin se retrouvait repu, il se sentait capable de courir un marathon. Mais il était important de feindre l'épuisement. Pour donner une raison à Lenny de rester dans ce lit et de se reposer.
Pour profiter de cet instant si précieux, aussi.

-Enoch t'a dit si c'était réparable ? Je t'aiderai, j'y connais pas grand chose en vélos, mais je te donnerai un coup de main pour les réparations. C'est la moindre des choses après tout ce que tu as fait pour moi cette nuit.

Relâchant un peu son étreinte, il laissa ses doigts courir le long des côtes, des courbes de son amant. Traça des arabesques tendre le long de sa peau, à l'aveugle, juste parce qu'il le pouvait. Un concept abstrait, qu'il avait lui aussi caressé de la pulpe des doigts en étant persuadé qu'il ne se concrétiserait jamais. Celui de pouvoir, avec quelqu'un. Pouvoir se laisser attirer, se laisser captiver. Capturer, aussi, un peu. A jamais pouvoir réellement s'abandonner, mais à le désirer absolument. Il n'était pas question de possession, il était juste question de lui. Cet homme qu'il n'avait pu que deviner, qui se dévoilait bien plus en quelques heures sous ses doigts qu'en quatre années de proximité.

-Pourquoi t'étais au Tartarus, hier soir ? Tu avais l'air... Agacé. Perdu, aussi.

Il n'avait pas souvenir d'avoir déjà vu ces expressions, sur le visage du sergent. Pas plus qu'il n'avait eu souvenir d'avoir vu l'expression qui avait tout provoqué, cette vague de douleur et de déception si profonde, dans les grands yeux noirs, si beaux et si expressifs, de Lenny Myers. Il rouvrit les paupières pour les retrouver, ces yeux. Laissa ses doigts papillonner jusqu'à la joue du sergent, la caler au creux de sa paume.

-Si blessé, sur la piste de danse...





How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?

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Lenny Myers
- responsable à jardiland -
Lenny Myers
- responsable à jardiland -
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i saw the fire in your eyes
Lenny n'était pas un homme de secret, trop enclin à révéler ses moindres agissements pour éviter toute forme d'ennui. L'aveu de la véritable raison de ses visites au laboratoire du commissariat, ainsi que d'un attachement qui allait de pair, ne s'étaient pas faits attendre ; mais Lenny n'en avait certainement pas dit assez à son goût. Il avait déjà admis, les yeux dans les yeux, que le temps qu'ils avaient mis à se retrouver avait été significativement exaspérant. Ils avaient passé quatre années à s'apprécier de loin, à espérer ne serait-ce qu'un effleurement durant quelques travaux communs, et Lenny n'avait eu besoin que d'une soirée pour admettre avoir rêvé de cette nuit - de sommeil, pourtant - depuis trop longtemps. Le visage d'Ari, à l'évocation de cette tactique d'apprentissage de ses horaires, prouvait par son étonnement qu'il n'avait aucune idée de son manège. J'étais persuadé que c'était pour voir RJ, j'étais à des lieues de me dire que tu préméditais tout à chaque fois. La vérité était que son meilleur ami était son complice, il pouvait également lui signifier quand le second légiste était présent ou non - et il avait tenu son rôle à la perfection, jusqu'ici. Il ferma les yeux en sentant la main posée contre sa joue, et s'apprêtait déjà à tendre les lèvres avant que le téléphone ne les arrête, tous les deux. Il aurait tout le loisir de retrouver la chaleur de sa bouche ensuite, lorsqu'il se serait assuré que rien de grave ne pouvait le sortir de cette routine qu'il aurait aimé installer. Il aimait toujours voir le numéro d'Enoch s'afficher, toujours prêt à le rejoindre pour quelques séances musclées, mais n'était pas ravi de l'échange qui était en train de se matérialiser. Il leva les yeux vers Ari, et le lui signifia en déposant l'appareil à côté de lui.

Le sergent abandonna ses doigts aux lèvres de son amant, l'esprit légèrement ailleurs alors qu'il réfléchissait à comment agir. Le vélo ne risquait plus rien, et si Enoch souhaitait qu'il l'en débarasse au plus vite, il savait bien qu'il pouvait compter sur lui pour ne pas le balancer aux ordures avant qu'il ne vienne le récupérer. Ce fut Ari qui prit la décision finale, s'emparant de l'attention de Lenny qui était incapable de comprendre ce qui était le mieux pour eux. Il avait tant envie de rester dans ces draps, dans les bras de son amant, et d'oublier ce satané vélo qui pouvait bien finir en miettes si cela lui permettait de retarder sa fuite. Les yeux fermés, il s'abandonna à ses baisers, les gestes lents mais sûrs d'eux. Les bras autour de lui, forçant leurs corps à rester unis, et le front contre celui de celui qu'il avait attendu si longtemps. Il offrit un sourire tendre lorsque l'ami lui proposa du repos, et accepta sans se faire prier. Il ne savait pas s'il s'agissait du trop plein de passion, mais il se sentait anormalement vidé de son énergie. Il aurait aimé remplir une fonction différente et offrir un round de plus à Ari, mais ne pouvait que se contenter de céder ses bras, et rester installé confortablement contre lui. « C'est rien, c'est pas d'ta faute. » Il n'y pouvait rien si le salaud qu'il avait dragué la veille s'était vengé sur un objet qui ne lui appartenait pas. Est-ce que ce Jack avait voulu se venger auprès d'Ari, ou de lui, Lenny n'en savait rien ; il ne savait certainement pas à qui appartenait le vélo avant de le mettre en pièces. « Il est sûrement réparable, mais on aura le temps de voir ça plus tard. » Il trouva le moyen de se fondre un peu plus dans l'étreinte, resserrant un bras autour de lui, l'autre étalé contre les draps. Les yeux toujours fermés, détendu par obligation alors qu'il aurait aimé pouvoir se lever et reprendre le cours de sa vie.

Il luttait surtout pour ne pas s'endormir, incapable d'imaginer bousiller le temps qu'il avait à passer avec Ari, à simplement dormir. La nuit avait été courte, l'alcool important, et ils s'étaient dépensés dès le réveil, sans trop prendre le temps de reprendre des forces depuis la veille. C'était du moins la conclusion à laquelle arrivait Lenny pour justifier cette fatigue si intense. Il était rassuré de savoir qu'il en était de même pour son amant, que cette baisse d'énergie ne venait pas de lui. Il ouvrit les yeux, et caressa la tempe d'Ari, le regardant avec une tendresse mêlée à la fatigue qui était en train de l'emporter. Il se concentra sur la voix de son compagnon pour garder l'esprit plus clair. Pourquoi t'étais au Tartarus, hier soir ? Il était vrai qu'il avait débarqué de nulle part pour s'immiscer face au légiste, comme tombant du ciel en parfait deus ex machina. Mais il n'était pas venu pour lui, l'avait seulement repéré sur la piste et avait compris qu'il serait de trop en le voyant aux bras d'un autre, avant de comprendre qu'intervenir n'était certainement pas une mauvaise idée. Il fit une moue dubitative, réfléchissant à une réponse satisfaisante à lui apporter. « J'avais un rendez-vous, mais il n'est jamais venu. » Et comme si ça importait, il s'empressa de préciser : « Un rendez-vous professionnel. J'étais chez Devlin quand j'ai reçu le message d'un indic qui prétendait avoir de nouvelles informations sur une de mes affaires. J'ai attendu, mais ... J'étais en train de partir quand je t'ai aperçu sur la piste. » Il leva la main et la posa sur le bras du légiste, caressant doucement sa peau en essayant de trouver une parade concernant la seconde partie de sa question. Il n'en trouva pas, finit par se dire que mentir ne servirait à rien, pas alors qu'il avait déjà été si franc avec lui concernant ce qu'il ressentait. Le dos revenu droit, Lenny se redressa afin de s'empêcher de dormir, sentant qu'il pouvait sombrer dans un sommeil profond à n'importe quel moment, ainsi installé contre Ari.

Le bras tendu, il attrapa la tasse de café qui devait avoir refroidi depuis le temps, et la vida entièrement ; plus pour la caféine, que pour le goût. Un peu de carburant pour son organisme, pour éviter de s'effondrer. Il déposa ensuite le contenant vide sur la table de chevet, puis ses lèvres sur la joue de son amant. Il se libéra ensuite de l'étreinte, à contrecoeur, pour s'asseoir au bord du lit. « Je sais pas trop quoi te dire, j'étais ... déçu. Je te l'ai dit, je voulais pas te voir rentrer avec ce gars. Et je sais bien que j'ai rien à dire sur tes fréquentations, et ça me regarde pas mais- j'sais pas, j'aurais peut-être aimé être à sa place. » Il grimaça, puis haussa les épaules comme si cette réponse était à la fois logique et hypothétique. Il n'était pas trop sûr de ce qu'il racontait, il avait trop fumé pour réellement savoir ce qui s'était passé dans son esprit la veille au soir. Mais l'idée de le savoir flirtant sur la piste avec un autre le décevait assez pour qu'il pense ne pas se tromper. Il attrapa son caleçon et l'enfila avant de tourner son buste vers Ari afin de le regarder, un maigre sourire venu sur ses lèvres. « Tu me plais, Ari. Même si t'as pas tellement l'air de le comprendre. » Il attrapa sa main afin de la serrer dans la sienne, puis se mit debout avec beaucoup de difficulté - lâcha sa main -, éliminant son envie de bailler. « J'imagine que j'ai seulement été un peu ... jaloux. »

Il restait debout, presque nu, les deux mains sur ses yeux avant de laisser ses bras le long de son corps en regardant l'homme nu entre les draps. Il ne put s'empêcher de sourire à cette vue, et ne se gêna pas pour en profiter avant de reprendre la parole pour expliquer sa fuite. « Rien ne me ferait plus plaisir que de passer la journée au lit, mais ... j'allais m'endormir, je suis étrangement épuisé. Alors, on se met en route ? Je préfère être éveillé pour cette journée avec toi. »



THE NIGHT'S ON FIRE
the promises we made were not enough. the prayers that we had prayed were like a drug. the secrets that we sold were never known.
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