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Susan Love
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Susan Love
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damné(e) le : o12/06/2019
hurlements : o2489
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons/cs) fürelise (sign) tucker.
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Sam 29 Juil - 23:13


seduce and destroy
Le travail avait repris ses droits dans la liste de priorités de Susan. Elle restait plus longtemps à son bureau qu'elle ne l'avait fait quelques semaines en arrière, jusque-là sans arrêt accaparée par des histoires personnelles et ses visites à l'hôpital. Le marteau de la justice était revenu entre ses jolis doigts, parfaire l'habit classique qui lui collait à la peau depuis bien longtemps. Une précellence dont elle n'avait jamais douté, mais qui était tout de même appréciable après que tant d'éléments soient venus bouleverser certains pans de sa vie routinière. Il était agréable, pour elle, de se sentir enfin à sa place, face à ce grand bureau qui la séparait des sièges face à elle. Elle avait bien réfléchi ces derniers jours, à ce que Darius lui avait dit, à ce qu'elle avait promis à ce dernier, ainsi qu'à tout ce qui avait découlé des évènements récents. Il y avait, d'un côté, cette infime déclaration qu'elle avait faite à l'ennemi, de l'autre, ce besoin persistant de savoir ce qu'il en avait pensé. Pour autant, elle refusait de se confronter à Mattheson ; la peur était bien trop dangereuse, elle ne pouvait se retrouver en situation de faiblesse maintenant qu'il était de nouveau entièrement conscient, qu'il n'aurait certainement aucun mal à se moquer d'elle et de ses sentiments à la première occasion.
Elle avait fait en sorte de ne pas se retrouver seule en sa présence, prête à inventer des rendez-vous qui n'existaient pas ou une urgence qui n'en était pas une. Le principe était simple : éviter de croiser son regard pour ne pas avoir à aller le saluer, s'éclipser aux réceptions où il serait susceptible de lui adresser la parole et de ne surtout pas se rendre dans les bars où il risquait de se trouver. Elle avait pourtant préparé son retour sur scène, une manière de se détendre au milieu de toute la pression qu'elle subissait, mais elle attendrait que la situation se soit décantée pour le faire. Cela laisserait peut-être le temps à Gideon de se rendre libre et elle n'aurait pas à s'accompagner elle-même à la guitare, elle qui n'était pas très douée avec les instruments autres que sa voix.

Elle avait beau se trouver dans son bureau, un lieu dans lequel elle se sentait importante, sereine, grande ; elle ne se sentait pas olympienne, pas alors que les visages face à elle n'étaient pas tous amicaux. Elle n'avait pas demandé à traiter cette affaire, avait soufflé en lisant les lignes principales. Elle n'aimait pas les histoires de disparition : pas de corps, pas de crime. La foire, voilà ce que devenait le tribunal pour des affaires de ce genre, les familles aux allures clownesques lorsqu'il fallait s'exprimer, entre des larmes et des hoquets de désespoir. Beurk. La plupart du temps, celui qui manquait à l'appel était dans l'estomac d'un des siens ; elle ne s'arrêtait jamais longtemps sur les cas qui allaient dans cette direction, sachant par avance ce qu'elle s'apprêtait à y trouver. Mais l'homme – plutôt les hommes – recherché n'était pas de ceux-là. Il s'agissait de wendigos, d'individus appartenant à sa famille, qu'importait qu'ils soient également du côté des motards, ils méritaient d'être retrouvés et vengés. Pour une fois, peut-être la juge serait du même bord que l'avocat installé dans le fauteuil, de l'autre côté de son bureau, aux côtés du frère des disparus. L'un était faussement détendu, l'autre parfaitement nerveux. Le procureur Sinclair se trouvait à côté du motard, debout, ayant refusé de s'asseoir comme il le faisait toujours – peut-être était-ce que dans le bureau de la juge, elle n'en savait rien. La mine basse, il semblait que rien ne puisse venir perturber le visage de convenance de ce diable.

La conversation arrivant à son terme, Susan fut ravie de savoir qu'ils ne tarderaient pas à prendre la porte. Les avis des uns et des autres allaient faire leur bout de chemin, se termineraient en un verdict signé ou non après un nouveau rendez-vous. Les propositions du procureur lui auraient largement suffi en d'autres circonstances, elle aurait été ravie de laisser filer le trépas de deux nigauds pour passer à autre chose ; mais justement, les demandes de Sinclair étaient trop simples, ne collaient pas à ce qu'elle savait sur l'homme, ni de Mattheson qui voulait – lui aussi – terminer les recherches pour protéger les sentiments de son client, éviter de faux espoirs. Elle n'y croyait pas, pas d'après ce qu'elle lisait en eux et, surtout, ce que lui avait appris Darius. Lorsqu'ils terminèrent d'en discuter, elle se leva pour faire comprendre qu'elle n'avait plus rien à en dire, qu'il était temps pour eux de s'en aller. La voix de Darius lui soufflait de ne pas laisser partir Mattheson ; mais elle n'était pas certaine de pouvoir se jeter dans ce genre de jeu pour l'heure, pas alors qu'elle n'avait pas eu l'occasion de vraiment reparler à l'autre homme depuis ses déclarations mielleuses.
Debout, elle fit claquer ses talons jusqu'à la porte en gardant le regard dans le vide en réfléchissant à une stratégie à établir. Elle pourrait le retrouver à une prochaine réception, essayer de minauder à ses côtés pour gagner ses faveurs – comme si ça n'avait pas fait assez de dégâts. Elle aurait le temps de peser le pour et le contre durant sa pause, si elle en prenait une, et serait prête à affronter ... Elle fronça les sourcils en se retrouvant seule avec l'avocat.

Les deux autres hommes étaient sortis avant que Mattheson ne referme la porte, mais pas derrière lui. Susan resta plantée devant lui, un rapide coup d'œil jeté en direction de la porte en cherchant que dire. Les lèvres entrouvertes, il lui fallait trouver rapidement pour ne pas laisser l'opportunité à Don de partager ses pensées le premier. Elle ne réfléchit pas plus longtemps, donc, parlant avant que son cerveau ne le lui ait autorisé. « — Hi, I'm relieved to see that you're recovering so well. Look at you, you're as fresh as a daisy! » Un grand sourire aux lèvres, les joues rosies, avant que ses épaules ne s'abaissent légèrement d'agacement envers elle-même. Sale potiche. Elle regarda brièvement derrière elle pour reporter son attention vers son bureau, une manière de faire comprendre qu'elle était occupée, devait se remettre au travail ; en réalité, elle avait seulement besoin de s'échapper de cette confrontation. Finalement, elle le regarda de nouveau en se pinçant les lèvres. « — Is there anything else you'd like to add to the file? » Elle espérait qu'il ne s'agissait que de cela, rien de plus. Il lui fallait continuer sur cette lancée, au cas où ce ne soit pas le cas. « — Besides, don't you think Sinclair is a little odd? He seems less ... hm, you know. » Elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.



BABY YOU'RE MY FLAME
never know how much i love you. never know how much i care. when you put your arms around me, i get a fever that's so hard to bear.
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Don Mattheson
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Don Mattheson
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Pas de corps, pas de crime. C'était le préambule que l'avocat avait sorti à son nouveau client, éploré dans son bureau. Tout juste arrivé en ville qu'il avait déjà fait un crochet par le cabinet Love & Mattheson, avec la ferme intention de voir le Texan. La raison était simple : ses frères lui avaient dit de contacter un certain Don Mattheson s'il arrivait quoi que ce soit. Un troisième McCready. Un pan de leur vie sur lequel les deux recrues éponymes ne s'étaient pas attardées. Après tout, ils ne se parlaient plus vraiment depuis que les deux cadets avaient rejoint les rangs des Cyclops. Prétendument membres d'un MC du Massachusetts comme un autre, mais leur aîné n'était pas un idiot et avait très bien compris qu'il n'y avait rien de légal dans toute cette histoire. Avait fait la fine bouche, celui qui vit du bon côté de la barrière, avait minimisé les contacts avec ses peu recommandables de frères. Mais les liens du sang ont la vie dure. Si dure qu'ils avaient inéluctablement amené cette brebis égarée parmi les loups, à la recherche de ses frères officiellement disparus. Mais il n'y avait pas de corps, il n'y avait pas même de preuves que quoi que ce soit leur soit arrivé. Sinclair s'en était assuré, un nettoyage de scène en bonne et due forme qu'avaient confirmé les Cyclops en passant jeter un coup d'œil du côté de chez les McCready. Les dossiers de l'enquête qu'avaient fait les policiers quand les voisins avaient appelé étaient tout aussi propres. Pas un soupçon, de la part de personne.

Enfin, si. Et c'était bien ça, le problème. L'homme qui s'était tordu plusieurs fois les doigts dans son bureau. Sinclair avait donné l'alerte, la disparition une fois officiellement déclarée par le McCready restant. Lui qui n'aurait pas dû être un problème selon feux ses frères était une belle épine dans le pied du Chasseur comme dans celui du Cyclops. L'éliminer avait été une solution lancée par dessus la table basse, probablement invoquée par un verre de whisky de trop. Mais cette solution n'était pas viable. Avocat attitré des Cyclops, Old Boy aurait pu partir dans cette voie. Mais le MC n'était mentionné nulle part dans les papiers, Jimmy et Bo ayant fait l'effort qu'il fallait pour brouiller leur propre piste. Un MC inconnu, une disparition à prouver, et aucune preuve. Le frère éploré qui avait fait appel à lui personnellement en sachant à quel point son dossier ne tenait pas la route, sur la seule base d'une indication donnée par les disparus. Le lendemain suivant une nuit de brainstorming entre procureur et avocat, la solution était toute trouvée. Don lui assurerait une défense impeccable, et Lazare lui proposerait un accord qu'il ne pourrait pas refuser. Ils bossaient bien ensemble. Deux faces d'une même pièce, opposés mais parfaitement complémentaires. Arriver à la même issue servirait leurs intérêts à tous les deux, et cette issue ne pouvait être qu'une signature au bas de l'accord qu'ils avaient fini par concocter. Rencontrer l'homme pouvait se faire avant ou après, cela n'importait que peu. Tout ce qui comptait, c'était la finalité.

Il n'y aurait pas de jugement, puisqu'il n'y avait pas de crime. Restait à savoir quel juge prendrait le dossier, pour assurer que la signature du deal se fasse dans les meilleures conditions. Les deux hommes de loi avaient travaillé leur client au corps, en attendant. Jusqu'à ce que tombe finalement le nom de celle qui serait la garante de la conclusion impeccable de leur petit manège : Susan Love.
Et Don de se demander si la belle avait bien vu son nom, inscrit à côté de celui de Sinclair sous l'intitulé du dossier. Il n'en avait plus vu le joli minois depuis son séjour à l'hôpital, Susan étant visiblement plus occupée que de coutume. Véritable Fille du Vent, inaccessible, insaisissable, la Juge Love ne laissait à Don pour toute forme de présence que l'odeur de son parfum dans les couloirs. Rien de plus, malgré ses tentatives de la croiser pour reparler de ce qu'il avait cru comprendre, lorsqu'ils avaient eu cette conversation dans sa chambre d'hôpital. Ses souvenirs étaient nébuleux, trop, pour qu'ils se souviennent de l'intégralité. Mais la substance, elle, l'avait marqué. Il y avait quelque chose, sous la carapace de Susan Love. Un coeur battant un peu trop pour le parti adverse. C'était tout du moins ce qu'il aurait voulu clarifier avec elle, sans réussir à comprendre pourquoi il avait besoin de cette confirmation. L'avaient ils seulement eue, ou s'agissait-il d'un des nombreux délires dus aux médicaments qui avaient accompagné sa convalescence ? L'illusion de la présence constante de Jimmy McCready à ses côtés ne s'était évanouie que plusieurs jours après avoir quitté l'hôpital. Il pouvait parfaitement avoir halluciné cette conversation à coeurs ouverts avec Susan, aussi. Mais cette possible confirmation peinait à venir. Et s'il savait qu'il allait devoir forcer les choses, Don n'avait pas trouvé l'opportunité pour le faire.

Jusqu'à ce qu'elle soit toute trouvée. La plaidoirie avait été simple, minimale. Sinclair droit comme un piquet à côté de lui, et Don justifiant la signature par le bien être de son client. L'aîné McCready avait acquiescé, visiblement mal à l'aise. Impressionné par les autres âmes présentes dans la salle, à moins qu'il ne s'agisse du fait que son dossier ne s'appuyait sur rien d'autre que des impressions. D'une certaine manière, il faisait de la peine au Cyclops. Il était préférable que ce dossier se referme sur une disparition, plutôt que sur la vérité. Oui, l'espoir serait toujours présent que les frères reviennent un jour. Mais ne valait-il pas mieux cela que de savoir qu'ils avaient fini abattus comme des bêtes, alors qu'il n'y avait plus rien d'humain en eux ? Les yeux gris du renard avaient suivi la main tremblante de son client, alors qu'il signait le deal qui les délivrerait tous de cette erreur de parcours. Un pincement au cœur en voyant le dossier McCready être refermé définitivement. Un regard légèrement voilé, lancé à Sinclair, alors que Susan déclarait officiellement leur victoire. Aigre-douce pour le Cyclops. Un murmure, qu'il coula à l'oreille de son client, lui disant qu'il avait fait le bon choix. Une main compatissante, qu'il posa sur l'épaule du frère éploré en lui disant qu'il passerait le voir plus tard. Sinclair prendrait le relais pour certains détails à finaliser. Don leur emboita le pas, mais il avait d'autres choses à régler avant de les rejoindre l'un ou l'autre.

Et, la main sur la poignée, finit par refermer la porte derrière les deux hommes. Pivotant sur ses pieds, il se retourna vers celle qu'il avait eu tant de mal à croiser ces derniers temps. Il était venu pour deux raisons, et la première venait de quitter les lieux. Ne put que remarquer l'expression perplexe de la Fille de l'Air. Avisa de s'asseoir dans un des fauteuils comme s'il était chez lui, mais jugea plus sage de s'adosser, bras croisés, contre le battant de la porte. Fermement convaincu que le plus simple était encore d'attaquer la conversation directement, il esquissa un sourire un voyant que la Juge avait été plus rapide que lui. Haussa brièvement les sourcils, amusé par l'innocence apparente de sa remarque.

-Yeah, I'm doing much better than last you saw me, for sure.

Le renard planta un regard narquois dans les prunelles de la Juge. La pique était facile, naturelle, mais pas méchante, en témoignait son ton. Elle avait tout de même été dite, et Don ne comptait pas la laisser s'en tirer à si bon compte. Encore moins alors qu'il remarquait que les joues de Susan s'étaient empourprées. Etait-elle en train de rougir ? La conversation qu'ils avaient eue était-elle donc vraie ?
Il comptait bien creuser d'avantage sur cette piste, histoire d'en avoir le coeur net. L'eau n'avait pas suffisamment coulé sous les ponts pour qu'il la laisse tranquille. Pas alors qu'il avait l'impression qu'elle faisait tout pour éviter le moindre contact entre eux. Approcher un ennemi potentiel n'était pas l'idée du siècle, en témoignaient les McCready. Mais l'état du Cyclops n'était pas idéal pour comprendre les bonnes choses, lors de cette conversation là. Il finit par décroiser les bras pour rompre la distance et revenir vers le bureau de la Juge. Juge dont les yeux lui avaient échappé, l'air de lui faire comprendre qu'elle avait à faire, avant de revenir se poser sur lui. Don s'appuya avec nonchalance sur le bureau, devant elle. Ne répondit pas de suite à sa question, encore moins alors qu'une autre suivit presque aussitôt. Les suspicions de Susan lui arrachèrent un frisson, qu'il contint en fronçant les sourcils.

-Uptight ? Looked like the same old Sinclair we're used to, not knowing what a chair is for. I would've been worried if he used his, to be fair. But nothing seemed out of the ordinary to me.

Et c'était précisément ce sur quoi ils avaient travaillé, le procureur et l'avocat. Que rien n'ait l'air de sortir de l'ordinaire, jusqu'aux petits points de friction qui pouvaient arriver entre défense et poursuite. N'importe quel autre juge n'y aurait vu que du feu, mais Susan Love n'était pas d'entre eux. Avait elle compris qu'il y avait anguille sous roche ? Il était préférable de ne pas s'attarder sur ce sujet, de rester le plus évasif possible. Certes, le document était signé, mais un simple doute de la belle pourrait faire capoter tout le petit plan devisé entre les deux hommes de loi. Laissant traîner ses doigts sur la surface lisse du bureau, Don ajouta, nonchalant :

-You know who's been acting weird lately, though ? You. Been trying to talk to you 'past couple of days but it seems you're more busy than the President Himself !

Il pouffa, guettant le regard fuyant de la belle pour y accrocher deux prunelles facétieuses. Détourner l'attention du sujet Sinclair était facile quand il avait un sujet tout trouvé à deviser avec elle. Son absence. Eux qui avaient été si proches jusqu'à son accident s'étaient retrouvés dans un no man's land que Don ne comprenait pas bien. Il avait une petite idée, oui. Mais n'était pas certain qu'elle mène à grand chose, tant ses souvenirs étaient nébuleux.

-Felt almost as if you're avoiding me. Are you ?

Parfaitement conscient d'être dans son espace, appuyé qu'il était à son bureau. Il se pencha un peu plus en avant, la question au bout des lèvres jusqu'à sa fin. Finit par basculer en arrière pour relâcher la tension qui aurait pu s'installer chez la belle, fit quelques pas pour rejoindre le fauteuil dans lequel il était assis au cours des négociations. S'y lover confortablement pour prouver qu'il n'était pas prêt de sortir de ce bureau. Pas tant qu'il n'aurait pas ses réponses. Et elles n'avaient pas l'air de vouloir venir comme il les voulait.

-You know, I don't remember much of what happened back at the hospital. I remember I couldn't wait to get out of there, that, I can, but the stuff we might have discussed ? A blur. Only thing that's for sure is that I can't seem to grasp why you've been so distant. That something I said, back then ?

S'attribuer le blâme, pour lui faciliter les choses. Il y avait des bribes de leur conversation qui étaient encore vives dans sa mémoire. Des accusations amusées, l'air de dire que c'était de sa faute. Et s'il avait bien compris une chose, c'était que les réactions de Susan étaient généralement acquises comme étant de sa faute, quand bien même ce n'était pas vraiment la vérité. Restait que son absence de ces derniers temps avait eu un impact imprévu dans le quotidien du Cyclops. Susan lui avait manqué. Leurs échanges du tac au tac, cette danse de l'entente à la détestation qui rythmait chacune de leurs conversations. Tendrait il encore une fois le bâton pour se faire battre en abordant ce sujet ? Rien n'était moins sûr.

-Whatever happened, I'm glad you seem to be doing well yourself, Susie.



difficult-looking legal books stand in a formidable row. They mock me. I tried reading one, and it made my head hurt. When I closed it, it slipped out of my hand. Then my foot hurt too.
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Re: seduce and destroy; don.
Sam 12 Aoû - 16:15


seduce and destroy
L'accord signé, ils auraient pu retrouver leurs terriers, chacun à leur place, si Mattheson n'en avait pas décidé autrement. La pièce paraissait plus petite dans cette disposition, comme si l'avocat y occupait une place conséquente par sa simple présence ; un éléphant dans la pièce qu'il lui faudrait mettre à la porte pour ne pas faire de faux pas. La seule perspective de se retrouver seule avec lui était terrifiante, et qu'adviendrait-il d'elle lorsqu'ils se seraient expliqués ? Elle savait que la situation n'était pas si dramatique et, pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de penser au pire. La voix de l'avocat la repoussant simplement était facile à imaginer ; de son fameux sourire, il lui demanderait d'arrêter de se faire des illusions, que leur jeu n'était qu'une manière d'infiltrer le parti adverse ; ses yeux n'en diraient pas plus, se contenteraient de la scruter alors qu'elle se sentirait défaillir. Elle ne pourrait lui en vouloir, pas alors que les premiers pas avaient été dans ce but commun, peut-être plus encore du côté de la jeune femme qui à l'inverse de son ennemi n'avait jamais cherché à tisser de lien pour le bien de Marlon. Elle se retrouvait piégée dans une toile qu'elle avait elle-même tissée, regrettait aujourd'hui de ne pas s'être montrée plus prudente, plus forte. Et si dévier le sujet sur le comportement de Sinclair pouvait lui ouvrir une porte de sortie, elle n'était pas certaine de pouvoir s'y engouffrer, pas si Don ne jouait pas le jeu. Yeah, I'm doing much better than last you saw me, for sure. Elle était retournée derrière son bureau, s'y était ancrée solidement pour ne pas rester sans protection. La tentative concernant le procureur avait échoué, l'avocat ne partageant, visiblement, pas son avis sur le comportement peu commun de ce dernier. Uptight ? Il l'avait toujours été, ce n'était pas là qu'elle tiquait. Mais les idées qu'elle avait eues durant leur entretien s'étaient évaporées, elle avait du mal à les invoquer face à la présence de Mattheson dans son espace, appuyé sur ce bureau, alors qu'elle ne savait pas ce qu'il avait en tête.

You know who's been acting weird lately, though ? You.

La surprise sur le visage de la jeune femme ne fut pas feinte. Elle ne s'était pas attendue à une approche aussi directe de sa part, pas alors que leurs échanges à l'hôpital avaient été si inhabituels. Ils avaient franchi un cap dans cette chambre blanche, un pas en avant qu'elle redoutait plus que tout, étaient-ils capables d'en discuter maintenant ? Susan ne savait pas pourquoi il l'avait ainsi cherchée depuis plusieurs jours, mais elle n'y trouvait aucune autre raison valable. Felt almost as if you're avoiding me. Are you ? Les yeux relevés vers son visage, elle plongea prudemment dans son regard pour ne pas avoir l'air trop fuyante. Il avait entièrement raison, elle l'évitait. L'idée d'avoir à revenir sur certains éléments de ses déclarations n'était pas envisageable, pas alors qu'elle n'avait reçu aucune réponse de sa part et qu'elle se sentait en position de faiblesse alors que, lui, était au courant de ses sentiments. Et elle avait cette position en horreur, incapable de se savoir vaincue trop longtemps.
La langue coincée entre ses dents en signe de réflexion, elle le regarda rejoindre le fauteuil qu'il occupait des minutes en arrière. Il faisait comme chez lui, comme s'il avait tous les droits de se trouver ici alors qu'elle avait des affaires à régler – ou plutôt, le souhait de ne pas le savoir dans les parages. Elle leva les yeux au ciel de manière exagérée pour lui faire comprendre une partie de son agacement ; déçue d'avoir à agir ainsi, elle qui aurait aimé le recevoir ici, dans son bureau, en temps normal. « — Do I have a reason to avoid you? » Elle arqua un sourcil, l'air sceptique, comme s'il se faisait des idées. Il ne partirait pas avant qu'ils n'aient discuté, elle l'avait bien compris à son attitude et sa manière d'occuper l'espace. Elle se remis debout, poussant doucement un feuillet sur le côté de son bureau. Là, elle braqua son regard sur l'avocat, attendit qu'il aille au bout de ses idées avant de l'attraper par la peau de la nuque pour le mettre dehors comme un animal récalcitrant. Elle fronça pourtant les sourcils en l'entendant poursuivre, demander s'il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Il se remettait en question ? Lui ? Ne faisait aucune remarque désobligeante la concernant elle ? Elle ne savait pas s'il disait, ou non, la vérité ; s'il n'avait aucun souvenir concret de leurs échanges ou s'il ne s'agissait que d'une ruse. La situation était complexe et Susan aurait pu y puiser son avantage en prétendant qu'il ne se soit rien passé, mais la manière qu'avait eu Don de parler de cette distance qu'elle avait instaurée entre eux, l'amenait à réfléchir – pas avec son esprit, mais avec son cœur. Il était là, le problème. La ligne était fine entre ses intérêts, ceux de son palpitant et ceux du Foyer ; mais les finalités en étaient bien différentes.

L'ancienne Susan avait une réplique toute trouvée, posée sur le bout de sa langue. Tu n'es pas le centre du monde, Mattheson. Tu n'as pas pensé que j'étais tout simplement trop occupée pour prendre la peine de t'adresser la parole ? Mais elle ne dupait plus personne, en avait trop dit pour faire marche arrière et quand bien même, elle n'en avait pas envie. Elle baissa la tête en souriant, avant de ramener une mèche de ses cheveux derrière son oreille d'un geste machinal. Le retour de ce surnom qu'elle avait pris l'habitude de détester, un Susie qui pourtant lui apportait du rouge aux joues quand il était prononcé. « — I'm alright; I was simply concerned with the circumstance - ... well, Marlon was! » Elle avait beau se cacher derrière l'inquiétude de son frère, Mattheson savait qu'elle lui avait rendu visite plusieurs fois à son chevet, tous les jours. Après leur importante conversation, elle n'avait fait que s'installer dans le couloir au cas où les médecins auraient des nouvelles, ou au cas où Don ait besoin d'elle. Une pause s'imposa entre eux, Susan partagée entre son envie de rester sur cette ligne de conduite, poursuivre la conversation à travers la voix de Marlon, et celle de baisser les armes le temps de quelques minutes. Elle avait dit à Darius qu'elle s'occupait de tout, lui avait fait croire qu'elle avait feint une attirance pour lui – sans préciser qu'elle pensait réellement tout ce qu'elle lui avait dit. Les lèvres pincées, elle contourna son bureau massif pour se poster de l'autre côté. Elle posa le galbe de ses fesses contre l'arête du meuble en le regardant. « — You scared the hell out of us- of me. » Elle leva les yeux au ciel, une nouvelle fois, mais contre elle-même. Une manière de lui montrer qu'elle était ridicule d'avoir eu si peur, surtout au vu de leurs relations. Mais justement, c'était de l'avoir vu dans ce lit d'hôpital, dans un état si incertain, qui avait éveillé cette tendresse en elle. Un adage dit qu'il faut être sur le point de perdre quelque chose pour en comprendre sa valeur, Susan pouvait constater que ce n'était pas entièrement faux.

Le visage baissé vers ses vêtements, elle passa le plat de ses mains sur son chemisier et sa jupe pour faire mine d'avoir l'esprit occupé ailleurs et ne surtout pas le regarder dans les yeux en reprenant la parole. « — It's probably best if you don't remember what we talked about. » Mais sa présence dans son bureau prouvait que ce n'était pas le cas, du moins pas entièrement. Elle aurait aimé savoir ce qui lui était revenu à l'esprit et ce qui était passé dans l'oubli. Il lui serait, ainsi, plus aisé de comprendre sur quel pied danser ; devait-il faire semblant que rien ne soit arrivé ? « — You kept telling me how fantastic I was, and magnificent, and talented, and remarkable. It was even slightly awkward, and then you revealed some unflattering information about yourself. » Elle secoua la tête d'un air consternée, presque choquée par ce qu'il avait pu lui avouer. « — That's not nice, that's not very nice. » L'air faussement choqué quitta son visage pour laisser place à un rire léger mais sincère. Cétait à lui, maintenant, de démêler le vrai du faux. Il saurait, évidemment, qu'elle ne faisait que plaisanter et qu'il n'avait rien fait de tel, mais Susan avait voulu le taquiner. Elle pouvait se mettre en tête qu'il ne s'agissait que d'une façon de devenir plus proche encore de lui pour aider les intérêts de son clan, mais ce serait se mentir à elle-même.

Elle se détacha du bureau pour se retrouver au milieu de la pièce et commença à marcher à pas lents. Les mains contre ses hanches, elle faisait les cents pas en jetant des regards rapides en direction de Mattheson, tout juste de quoi le voir sans donner l'impression de trop le scruter. Il était de plus en plus beau et elle craignait que ses sentiments mêlés à cette beauté ne la pousse à faire une bêtise. Le regard se posa alors droit devant elle alors qu'elle continuait de tourner dans son bureau comme un lion en cage, finissant par arrêter sa marche près d'une étagère. Elle laissa son attention s'évader vers un des cadres posés, à l'intérieur trônait une photo de Marlon et elle, souriants après la remise de prix de la jeune femme. Elle la regarda en reprenant la parole, une fois de plus pour ne pas avoir à le regarder lui. Le cœur serré, elle se retourna vers lui pour lâcher enfin. « — I didn't want to avoid you, but... like you said, I'm fucked up. »



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