Revenir en haut Aller en bas


AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez
 

 slipping through my fingers; ari

Aller en bas 
Rhett Walters
- from chagrin to folie meurtrière -
Rhett Walters
- from chagrin to folie meurtrière -
damné(e) le : o26/11/2023
hurlements : o402
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/cs) fürelise (gif) overgrons (lyrics) brel.
bougies soufflées : o48
slipping through my fingers; ari Empty

-- slipping through my fingers ft. @ari williams
    Il était intervenu plusieurs fois à l'université d'Exeter ; pas réellement pour partager son savoir avec les étudiants, mais pour apprendre – lui-même – des leçons primordiales dans un manuel ou deux. Lorsqu'il avait fait ses recherches sur les nouvelles particularités de sa femme, il n'avait mis que quelques heures avant de trouver le nom de celui qui semblait s'y connaître mieux que les autres dans ce domaine. Niran Saelim. Il s'était rendu dans un de ses cours afin de discuter avec lui d'un de ses ouvrages ; les quelques lignes consacrées à un phénomène ressemblant aux errances de sa femme ne lui suffisaient pas, il avait besoin d'en entendre davantage pour parvenir à réclamer un traitement convenable. Lui, au cours de ses études, n'avait jamais assisté à des manifestations de cette envergure. Il s'était senti dépassé, impuissant. Le professeur s'était montré accessible et très renseigné sur la question, mais n'avait su lui prescrire un remède ; il ne semblait pas y en avoir – pas encore.
    Le temps faisant son œuvre, Rhett était parfois retourné rendre visite au professeur dans l'espoir qu'il lui annonce une bonne nouvelle. Ils avaient fini par devenir amis, du moins, de très bonnes connaissances. Le psychiatre s'était montré de moins en moins souvent après le départ de June, comme si les réponses à leurs interrogations communes ne l'intéressaient plus. La jeune femme lui avait réclamé de ne plus s'en faire pour elle, qu'elle reviendrait une fois les symptômes disparus, alors c'était ce qu'il faisait. L'espoir de la voir revenir un jour s'était effacé au fil des années, ne laissant à Rhett qu'un goût d'échec et un travail inachevé. 

    Les deux hommes avaient continué à se voir de manière sporadique ; mais Rhett ne répondait plus aussi présent depuis des années déjà. Les invitations du professeur à venir participer à la vie du campus tombaient généralement à l'eau ; il avait fini par ne lui demander que rarement, quand le sujet d'échange était assez intéressant pour pouvoir le sortir de sa fuite. Lors de cette invitation plus précisément, Niran s'était contenté d'envoyer un flyer numérique assorti de la liste des participants ; une conférence à laquelle sa voix pouvait compter, mais qu'il ignorerait une fois de plus – le professeur en était conscient. Seulement, Rhett ouvrait toujours les liens envoyés par son ami, par curiosité, pour voir dans quels espaces de discussion il le pensait susceptible d'interagir.
    Il n'avait pas mis longtemps à reconnaître un des visages, associé à un nom qui, lui, lui était inconnu. Ari Williams. Rhett avait enfin un nom à mettre sur un visage, sur un corps, sur une relation qui n'avait jamais vu le jour. Il s'était interdit de questionner Enoch sur le sujet, de lui demander comment s'appelait cet homme à la beauté renversante qui passait du temps au Tartarus. Il devait le connaître, lui qui y travaillait. Pourtant, malgré son envie de le connaître, de le contacter, il n'avait jamais passé le pas ; par pudeur, pour sauvegarder ce qu'ils avaient partagé et que le psychiatre pensait encore pouvoir poursuivre. L'inconnu ne s'était pas montré sur la piste de danse depuis bien trop longtemps, assez pour que l'espoir commence à s'effriter, mais pas assez pour qu'il ne l'oublie.

    Il aurait pu prétendre être envahi d'une bouffée de générosité en acceptant l'invitation de Niran, mais la vérité était différente. Impossible de se mentir à lui-même, de masquer la vérité, quand sa seule source de motivation avait été la perspective de revoir l'inconnu – son inconnu. La réponse avait été brève : Tu peux me compter parmi vous. Il prendrait part à la conférence, offrirait aux auditeurs ce qu'ils attendaient de lui, quitte à se replonger dans certaines de ses préparations ; le temps où il octroyait des séminaires plus volontiers.

    Il s'était présenté à l'heure, avait rempli ses fonctions avec une aisance et une bienveillance que ses proches lui connaissaient. Lorsqu'il avait vu Ari arriver, il n'avait pas joué l'étonné, avait tout juste montré une marque d'intérêt de peur que le professeur à l'origine du rassemblement ne soit vexé de le savoir présent uniquement pour des retrouvailles imprévues. Il le lui dirait, certainement, mais bien plus tard. Au final, le temps était passé rapidement, Rhett se sentant parfaitement bien, connaissant son sujet sur le bout des doigts. Il pratiquait depuis des années, n'avait plus rien à prouver, mais était heureux de pouvoir partager sur des thèmes aussi importants pour lui. Le médecin légiste assis à quelques mètres était épatant de savoir, un vrai puits de connaissances. Rhett essayait de ne pas trop le regarder, de s'intéresser autant aux paroles des autres pour ne pas paraître méprisant concernant leurs réflexions.

    La session terminée, Rhett avait pris son temps pour se lever, mais sans ranger ses affaires. Il ne voulait pas qu'Ari parte avant qu'il n'ait le temps de le saluer ; après tout, peut-être qu'il avait plus important à faire, au vu de son poste. Les feuillets tout juste rétablis en une pile acceptable, il s'était mis debout pour aller à la rencontre du médecin, essayant de garder un air détaché au visage, mais sa joie se lisait dans ses yeux. Il était si heureux de le voir qu'il aurait pu l'embrasser pour le saluer avant même de lui dire un bonjour plus conventionnel. Pourtant, il ne voulait pas le mettre mal à l'aise en se montrant trop familier ; il se retint alors de poser une main contre sa hanche et décida plutôt d'attraper ses doigts pour le retenir, au cas où il ait décidé de partir de suite. « — Hey, salut. » Il sourit d'un air désolé en relâchant ses doigts en ayant son attention. Il se mordilla la lèvre en articulant la suite dans son esprit, dit alors al seule chose qui lui vient à l'esprit à part : je suis heureux de te voir. « — Rhett Walters, enchanté. » Il tendit la main sans lui prendre cette fois-ci, y attarda ses doigts quand il l'attrapa pour la serrer.

    Il ne savait pas s'il était heureux de le voir ou non, ne pouvait se fier à son attitude tant il était facile d'enfiler un masque de sympathie pour ne pas le blesser dans son égo. Peut-être même qu'il ne se souvenait pas de lui ; peut-être était-il un amant parmi tant d'autres, qu'il n'avait pas un visage plus important que les autres. Il déglutit à cette pensée et se massa la nuque d'un air gêné. « — Ça fait longtemps, je me suis presque inquiété de plus te voir ... » Il s'humecta les lèvres, son visage montrant encore une mine heureuse, sincèrement ravi de le revoir après tout ce temps. « — Je suis heureux de te revoir, est-ce que tu-, enfin tu as du temps ? Je peux t'inviter à boire un verre ? »




est-ce d'avoir trop ri,
que leurs voix se lézardent
quand ils parlent d'hier ?
Revenir en haut Aller en bas
Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
Ari Williams
- ari beau, c'est beau la vie -
damné(e) le : o26/03/2022
hurlements : o1156
pronom(s) : oshe / her
cartes : ofürelise (ava) ; alcara (sign)
bougies soufflées : o46
slipping through my fingers; ari Empty

-- slipping through my fingers ft. @rhett walters
    Niran avait glissé l'invitation, l'air de rien, pendant une de ces longues soirées passées en tête à tête avec un microscope, dans le laboratoire d'Ari. Comme il avait tendance à le faire, avec ses grands yeux noirs perdus sur deux notes, ou trois échantillons. La voix basse des grands jours. L'invitation pouvait bien être très fréquemment rejetée, cela ne l'empêchait pas de continuer. Parce qu'il savait que les raisons du refus étaient rarement par manque d'intérêt, mais plutôt à cause de l'emploi du temps variable du légiste. Ari avait toujours aimé le tourbillon des débats à l'université. Ces heures d'échange, à couteaux tirés, entre différents types d'intervenants. Le fourmillement des idées, des impressions, des questions de tous ceux qui y assistaient. Il aimait voir culture et science s'entrechoquer pendant des heures, aimait entendre les passions se confronter à la froideur des statistiques. C'était dans le partage que bouillonnait la connaissance. Des fois, Ari se demandait si c'était parce que Niran avait compris que se plonger ainsi dans la frénésie des apprentissages était l'une des choses qui faisaient vibrer. D'autres fois, il se demandait si ce n'était pas tout simplement pour avoir une âme connue, familière, à ses côtés pour le soutenir. Dans les deux cas, il acceptait volontiers quand son emploi du temps le lui permettait.
Cette fois-ci pourtant était différente des autres. Les raisons d'accepter avaient toujours été multiples, mais une s'ajoutait à toutes les autres, cette fois-ci. Lenny. Son silence obstiné, les larmes qu'il avait lues dans ses grands yeux, lorsqu'il était venu le chercher à l'hôpital. Les sanglots suivis d'éclats d'un rire mauvais, pourtant si mérité, dans sa cuisine. Peut-être que c'était ça qu'il leur fallait. Peut-être que Lenny avait raison sur toute la ligne, à traiter le légiste de la sorte. C'était lui qui avait voulu tout ça, en se comportant de cette manière. Et si Ari avait tenté de recoller les morceaux, force était de constater que la douleur qu'il avait infligée était bien supérieure à tout ce qu'il avait pu imaginer.

Niran l'avait-il compris, voire l'avait-il anticipé ? Qu'il était temps de sortir le corps et le coeur d'Ari de sa propre tête ? Les deux chercheurs se connaissaient bien, suffisamment pour savoir quand il était temps de pousser l'autre hors de sa routine. Niran n'avait eu qu'à proposer pour qu'Ari accepte, sans même regarder la liste des autres intervenants. Plus que pour lui-même, il venait pour son ami. Espérait qu'un débat les oppose autant qu'il les rassemble, toujours partant pour une joute d'idées avec son compagnon. La passion révélait toujours les coeurs, la beauté de ceux qu'elle animait. Il aimait la voir, quand elle illuminait les yeux bien trop souvent tristes de Niran. Elle l'avait brûlé quand, bien trop vive, elle avait rempli ceux de Lenny de larmes amères.

L'université fourmillait de vie, comme toujours. Une profonde inspiration et Ari se laissa porter par son intensité, laissant le monde extérieur à l'entrée de l'édifice. Le pas plus léger qu'à son arrivée, les bras chargés de deux boites hermétiques renfermant des douceurs sucrées faites à la main, il avait rejoint Niran pour le premier café d'une longue série. Il n'avait consulté ni l'ordre du jour, ni la liste des convives. Ne sut qu'à peine remettre des visages sur les noms cités par son ami, se contenta de hocher la tête en mâchonnant un rocher coco distraitement. Une grimace, quand Niran avoua qu'il ne ferait pas partie de l'échange. Ce ne serait que partie remise.
Quand le légiste rejoint l'auditorium, les convives commençaient déjà à s'y engouffrer. Essuyant un peu de sucre glace au bord de ses lèvres, il se fraya un passage parmi la foule pour rejoindre l'estrade où se tiendraient les intervenants. Leur glissa à la volée que des pâtisseries les attendraient dans les bureaux administratifs de l'aile tout en rejoignant sa place. La plupart d'entre eux, sûrement tous, attendaient déjà dans leurs sièges. Ce ne fut qu'en s'installant enfin dans le sien qu'Ari leva le museau pour observer réellement les traits de ses futurs partenaires de débat. Qu'il le vit enfin, comme si c'était la toute première fois, et son cœur trébucha dans sa poitrine.  

Que faisait-il là ? La modératrice eut beau annoncer son nom, Ari ne l'entendit qu'à peine. Trop perturbé de retrouver ces traits qu'il aurait reconnus entre mille, mais qui détonnaient dans un univers si différent du Tartarus. Trop étonné d'entendre de nouveau cette voix aux intonation chaudes s'infiltrer dans ses oreilles, pour d'autres mots que ceux qu'ils avaient pu se murmurer aussi souvent, cachés par la pénombre. Il le chercha du regard, pendant les instants de silence, guetta une confirmation que cette entrevue était bien réelle. Qu'ils se retrouvaient bien ailleurs que dans ce qu'ils avaient assimilé comme un cocon protecteur, dans cette vraie vie dont ils ne se parlaient presque jamais depuis des années. Mais le regard de son Inconnu lui échappait, presque à chaque fois. Un message qu'Ari perçut clairement. Qu'il comprit, malgré le pincement au coeur qui l'accompagna. En dehors des étreintes volées à la nuit, pour son Inconnu, il n'était personne. De l'amertume plein la poitrine, il n'insista pas plus. Il pouvait le comprendre, d'une certaine manière. Ceux qui venaient au Tartarus avaient tous un secret à protéger. Eux-mêmes avaient joué à ce jeu de l'anonymat, pendant des années. Leurs corps pouvaient bien avoir pris des habitudes, leurs baisers pouvaient bien parfaitement trouver leur chemin, ils n'en restaient pas moins deux êtres que l'absence de lumière avait rassemblés. Sous les rayons du jour, chacun reprenait sa place.
Tout aussi douloureuse que puisse être cette vérité.

Il n'en trahit rien, Ari. Par respect. Par pudeur. Poursuivit l'échange comme si de rien n'était, le regard cherchant tout de même un peu trop souvent à trouver celui de l'homme qu'il n'aurait pas su nommer. Psychologue, aux dires de la modératrice. Passionnant, à l'entendre s'exprimer. Mais le débat dût bien prendre fin et la magie de s'achever. Les remerciements passés, Ari jeta un dernier coup d'oeil à l'Inconnu. N'obtint rien en retour et, un soupir résigné pesant sur sa poitrine, il finit par ranger rapidement ses affaires. Il aurait voulu le saluer. Il aurait voulu lui parler. Retrouver un soupçon de leur magie rien qu'à eux, ne serait-ce qu'apprendre son prénom, maintenant que la vie les rassemblait sur un domaine que leur relation n'avait encore jamais connu. Mais la tendresse de derrière les portes capitonnées n'était plus là pour les protéger. Et Ari pouvait comprendre pourquoi. Acheva de ranger ses affaires pour filer rapidement et rejoindre Niran, avec l'idée de ne pas vouloir peser davantage sur les épaules de son Inconnu. Après tout, c'était ce qu'il faisait beaucoup trop bien, ces derniers temps, Lenny le lui avait fait comprendre. Peser sur les autres, et les blesser ce faisant.

Une main se glissa dans la sienne. Un contact tout simple, venu de nulle part, et pourtant si naturel. Si familier. Qui refit naître un sourire, immédiat, sous la barbe poivre-sel. Il l'aurait reconnue entre mille, cette main. Sa façon de couler au creux de sa paume, de le retenir sans vouloir le forcer à rester. Le regard luisant d'Ari croisa celui de son Inconnu, à présent entièrement présent. Il s'humecta les lèvres, répondit d'un simple "hey" incertain. Le corps qui s'avançait déjà dans sa direction, porté par le bonheur de retrouver l'homme, habitué à des contacts bien plus profonds, et pourtant qui se retint lorsque la main de l'Inconnu s'échappa de la sienne. Des années à savoir comment se toucher, et maintenant qu'ils se voyaient à la lumière du jour, ils ne savaient plus comment communiquer. La poignée de main qui suivit était maladroite. Si peu familière, presque en décalage avec ce à quoi ils étaient habitués. Mais le sourire qu'Ari lança, lui, était sincère.

-Rhett... Ca te va bien. Ari Williams, tout le plaisir est pour moi.

Rhett. Un prénom qu'il n'avait jamais eu envie de demander, lors de leurs premières fois. Qu'il avait espéré pouvoir demander, lorsque la passion des étreintes avait progressivement laissé plus de place à la tendresse des baisers. Qu'il n'osait plus demander, après toutes ces années à se chercher, à se retrouver et à se perdre dans les bras de l'autre, se disant que s'il y avait eu une chance, elle avait été manquée depuis longtemps. Répéter ce prénom, en évaluer la rondeur, pour mieux se l'accaparer. Rhett en face de lui et leurs échanges prenaient tout de suite une valeur bien plus réelle.
Et son corps de vouloir retrouver leurs habitudes, et ses bras de vouloir s'enrouler autour de ses épaules pour l'attirer contre lui. Se laisser fondre dans sa chaleur, mais le soleil était haut dans le ciel, et son Inconnu s'appelait Rhett. Ses doigts, eux, s'attardèrent autour de leurs pairs. Finirent par les lâcher au bout d'une minute résolument trop longue.

La question était légitime, mais Ari n'en détourna pas moins les yeux, gêné. Ils n'avaient jamais abordé ce genre de choses, lors de leurs nuits volées au reste du monde. Chercher l'autre parmi la foule et l'y trouver rendait les soirées plus douces, était devenu un réflexe chez Ari. Une déception, quand il ne croisait pas le regard pétillant du brun. Rhett. Il ne se serait pourtant pas attendu à ce que la question de sa propre absence puisse tomber. Les joues légèrement rosies, il bredouilla :

-Je n'ai pas eu souvent l'occasion de revenir et... les fois où j'y étais, je ne t'ai pas vu...

Il s'en serait souvenu. L'aurait retrouvé. Ou se serait laissé retrouver. Depuis le temps, il le reconnaissait au toucher. Pouvait sentir l'empreinte fantomatique de ces mains, la manière dont elles coulaient le long de ses hanches alors que son Inconnu se glissait contre son dos, l'une de leurs manières de se saluer. Les yeux fermés, dans le noir, dans l'océan d'âmes perdues dans lequel ils avaient pris l'habitude de se noyer ensemble. Mais tout ce qui était naturel semblait avoir été mis sous clé, avec la lueur du jour. Ari déglutit, la bouche sèche. Force était de constater qu'en dehors de ce qu'ils connaissaient, ils étaient aussi perdus l'un que l'autre. Un sourire timide poussa sous la barbe grise. S'étira davantage alors que Rhett reprenait la parole.
Lui aussi, était content de le revoir. Terriblement.


-Je suis heureux de te retrouver aussi. Si tu m'accompagnes chercher mes tupperwares, tu pourras même m'inviter à déjeuner, qu'en dis tu ?

Ses affaires rangées depuis un moment, il enfila la bandoulière de sa sacoche et guetta la réponse d'un regard lumineux. Fut plus que ravi de constater que Rhett était prêt à rompre avec leurs habitudes lui aussi, malgré tout le manque de familiarité qui s'était abattu sur leur relation. Quitte à tenter la nouveauté, après toutes ces années. Ari emboita le pas de son compagnon. Un peu trop proche, les épaules se frôlant si naturellement, les doigts effleurant si facilement leurs pairs. Il se fit violence pour se décaler légèrement, rompit le silence à travers les couloirs :

-Tu étais passionnant, tout à l'heure. Tu sais, je me suis toujours dit qu'avec ton empathie et ta capacité à écouter les autres, tu devais être psy ou travailler dans le social. Comme quoi, je n'étais pas si loin du compte !

Le légiste coula un clin d'œil à son compagnon, avant de bifurquer en direction des bureaux. Niran et lui n'avaient pas convenu de se retrouver, tout du moins pas si la conférence prenait plus de temps que prévu. Entre les anecdotes, les additions passionnantes et les réponses à toutes les questions qui avaient fusé, les minutes s'étaient un peu trop étirées. Il y avait de fortes chances que la majorité des enseignants soient déjà repartis vaquer à leurs occupations. Ari leva légèrement une main, la posa sur le bras de Rhett pour l'intimer à faire un arrêt, non loin des bureaux. Composa rapidement un SMS à l'attention de Niran avant de relever les yeux vers celui qu'il ne savait pas comment qualifier.

-Désolé, c'est le professeur Saelim qui m'a invité, je voulais voir s'il était possible de le saluer avant de filer.

Il rangea son téléphone dans sa poche et finit par pousser la porte du bureau où se trouvait le butin qu'il était parti chercher. Au centre d'une table, les deux boîtes. Dépouillées de la majorité de leur contenu, à l'exception de quelques pâtisseries couvertes de sucre glace.

-Tu veux goûter ? Attention à celles en forme de lune, si jamais, il y a des noisettes à l'intérieur.

La réponse de Niran, elle, finit par arriver. Comme Ari s'en doutait, la réalité n'avait pas fait que rattraper les deux amants ponctuels. Une légère moue sur les traits, il adressa un non de la tête à Rhett. S'approcha naturellement de lui et passa son pouce au creux de ses lèvres pour essuyer quelques grains de sucre qui s'y étaient perdus. Glissa le pouce sucré entre ses lèvres. Ses yeux s'agrandirent quand il comprit la familiarité du geste qu'il venait d'avoir. Encore plus opposée au monde dans lequel ils se trouvaient actuellement, à des lieues de ce qui les rapprochait initialement.

-Excuse-moi, je n'ai pas réfléchi... C'est juste... Tellement surréel, comme situation, tu ne trouves pas ? Toi, moi, ici. En plein jour. Je suis ravi de te revoir, et encore ravi plus qu'on aille boire un verre ou manger un morceau ensemble. C'est... si nouveau.




How do I make you love me? How do I make you fall for me? How do I make you want me
And make it last eternally?

Revenir en haut Aller en bas
Rhett Walters
- from chagrin to folie meurtrière -
Rhett Walters
- from chagrin to folie meurtrière -
damné(e) le : o26/11/2023
hurlements : o402
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/cs) fürelise (gif) overgrons (lyrics) brel.
bougies soufflées : o48
slipping through my fingers; ari Empty

-- slipping through my fingers ft. @ari williams
    La proposition avait été lancée naturellement, comme si les pincettes n'étaient plus à prendre dans leur relation. Ils s'étaient déjà apprivoisés de nombreuses fois, avaient appris l'un et l'autre à s'abandonner jusqu'à satiété. La perspective d'un rendez-vous ne devait rien révéler d'effrayant, et pourtant Rhett se surprit à appréhender la possibilité d'un refus ; ce dernier serait la confirmation d'un intérêt à sens unique. L'air gêné, il avait laissé sa voix prendre la décision à sa place, et son cerveau se mettre en arrêt quelques secondes afin de ne pas paraître trop demandant. Rien dans l'attitude de son amant ne montrait de réticence à l'idée de le côtoyer en plein jour, mais il pouvait évidemment se tromper. Ari Williams avait peut-être des projets, des rendez-vous, ou même quelqu'un dans sa vie ; certes, il n'en avait pas fait mention durant leurs confessions nocturnes, mais il avait pu mentir par omission. Ils ne se devaient rien, alors pourquoi tout raconter à l'autre ? Finalement, la réponse ne se fit pas attendre, servie après quelques paroles qui firent sourire Rhett par leur candeur.

    Si tu m'accompagnes chercher mes tupperwares, tu pourras même m'inviter à déjeuner, qu'en dis-tu ?

    Le sourire aux lèvres, le psychiatre accepta, l'invitant à avancer d'un mouvement du bras, une posture signifiant : après vous. La proximité de leurs deux corps en mouvement ne sembla déranger ni l'un ni l'autre ; comme un défilé qui avait été répété de nombreuses fois avant d'être exécuté devant un public. Rhett appréciait la chaleur qui émanait du médecin légiste, partait à la recherche de cette dernière en posant plus longuement encore son épaule contre la sienne. Il était à sa place, ainsi près de lui, quelques secondes seulement après avoir appris son prénom. Il tourna la tête dans la direction de son ami en l'entendant reprendre la parole, et hocha la tête pour lui confirmer qu'il avait visé juste concernant sa profession. Il prit l'occasion au vol pour faire preuve d'esprit, d'humour et se pencha légèrement pour répliquer : « — Tu es perspicace. Et moi, à en juger par tes connaissances en l'anatomie humaine et ta capacité à me couper en deux, je me doutais que tu étais légiste. » Clin d'œil rendu en le suivant jusqu'à la petite salle où se trouvaient les boîtes en plastique en question. Il avait sagement attendu que son compagnon termine son SMS avant d'entrer, était resté silencieux afin de ne pas le déconcentrer ; maintenant qu'il se trouvait près des douceurs, il regretta d'avoir perdu une grande partie de ses compétences gustatives après l'incident. Il attrapa quand même un gâteau et mordit dedans pour faire honneur à ses talents, hocha la tête d'un air appréciatif pour montrer qu'il était ravi. Il allait rebondir sur la question de leur ami commun, qui ne pouvait pas se libérer, mais sa bouche ne put émettre de son convenable, figée par la surprise.

    Il arqua un sourcil en sentant un doigt contre sa lèvre et sourit en le voyant exécuter aussi naturellement un geste pourtant si intime. Il leva une main pour lui montrer qu'il n'avait aucun problème eavec ça, Ari déjà lancé dans une série d'excuses qui étaient pourtant inutiles. Pour le lui prouver, Rhett jeta un regard vers la porte pour s'assurer qu'ils soient bien seuls et posa une main entre les reins d'Ari. Il le rapprocha doucement de lui et vint cueillir ses lèvres pour un baiser tendre. Le genre d'attention donné entre des époux de longue date, avant un départ au travail. Il libéra ses lèvres et murmura : « — En plus d'un amant dévoué et d'un homme charmant, tu es bon pâtissier ? Où étais-tu tout ce temps ? » Nouveau sourire, puis il retira les doigts du dos de son compagnon. Il fit un pas de côté, s'éloignant de lui comme si de rien était, le laissant réagir de la manière qui lui semblait la plus appropriée. Il attrapa les boîtes en plastique et les superposa pour gagner du temps, désireux de quitter le bâtiment avant qu'on ne leur tombe dessus pour des questions supplémentaires.

    Les boîtes sous le bras, il revint vers la porte en regardant Ari pour l'inciter à le suivre sans plus attendre. Ils prirent la route de la sortie, passant devant de nombreux bureaux ; certains occupés, d'autres non. Leurs épaules recommencèrent à se toucher, comme attirées l'une à l'autre, incapables de contenir une excitation croissante. Rhett finit par reprendre la parole pour poser une question qui lui tenait à cœur depuis qu'il avait posé les yeux sur le médecin. « — Maintenant qu'on est sur le point de… d'apprendre à se connaître, je pense que tu peux me dire la vérité. » Il continua d'avancer en tournant la tête pour le regarder, estimer si l'homme près de lui allait lui mentir ou non. « — Tu as quelqu'un dans ta vie ? » Il essaya d'être le moins incisif possible, comme si la réponse n'avait pas tant d'importance alors qu'au contraire, elle donnerait le ton pour leurs échanges futurs. Il prit un air détaché, comme si les convenances ne comptaient pas et sourit de plus belle : « — Je peux pas croire que personne n'ait proposé de mettre un anneau à ton doigt. » Il comprit que la remarque pouvait être mal prise, après tout qu'en savait-il ? Et s'il était veuf ? Et s'il était arrivé quelque chose d'effroyable dans sa vie. Pour détendre l'atmosphère, au cas où, il poursuivit sur sa lancée, d'un ton un peu plus bas, comme misant sur un secret. « — A moins que tu n'aies des secrets honteux, mais fais gaffe, moi ça pourrait me plaire. Est-ce que tu es le chef d'une secte ? Est-ce que tu sacrifies des nourrissons ? »




est-ce d'avoir trop ri,
que leurs voix se lézardent
quand ils parlent d'hier ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
slipping through my fingers; ari Empty


Revenir en haut Aller en bas
 
slipping through my fingers; ari
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
flw :: exeter :: beyond-
Sauter vers:  
<