Revenir en haut Aller en bas


AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

Partagez
 

 c'est l'histoire d'un mec

Aller en bas 
Charles Verevkine
- the beaten and the damned -
Charles Verevkine
- the beaten and the damned -
damné(e) le : o16/07/2023
hurlements : o141
pronom(s) : oil, elle, iel, tout me sied tant qu'il y a respect
cartes : oooolympia
bougies soufflées : o55
c'est l'histoire d'un mec Empty
c'est l'histoire d'un mec
Mar 30 Avr - 15:52



T’sais où il habite ? - Nan mais il a une librairie - Ici ? - Nan pas ici mais à Exeter - Ouais donc ici quoi - Ouais enfin… l’est pas dans l’sous sol là - M’prend pas pour un con, l’est où ? - Wellhollow - Ok j’m’arrache, ciao mon pote, - Mec il est-” trop tard, en terme d’horaire, c’est ce qu’il pense à juste titre mais c’est ce que Yasha n’entendra pas. Il est déjà sorti du pub comme s’il allait vivre la meilleure quête annexe de son existence, encore fallait-il passer récupérer la relique avant de débarquer comme il se doit chez l’écrivain qu’il kiffait un brin trop pour pouvoir accepter qu’il ferme boutique avant qu’il n’arrive.

Etoiles alignées ou pas, Verevkine a son bouquin corné sous le manteau de voileux qu’il n’est pas, avec des tâches de sang sur les bords qu’il aura pas volé - mais il lui raconterait bien c’t’histoire, s’il était sympa, le p’tit gars.

C’est dans cet état d’esprit directif mais passionné comme jamais que le bourru débarque, barbe de trois jours sur les mâchoires, et l’œil trop lointain pour ne pas admettre qu’il en ait trop vu dans la vie. “Putain l’stylo” qu’il se dit sur le chemin, alors il s’arrête dans un commerce à côté sans crier gare, sans doute une pharmacie au vu du calme glaçant à l’intérieur, et qu’il dérange sans vraiment trop calculer. “Euh, b’soir, vous auriez pas un stylo ? Un noir, le bleu ça va baver” les préparateurs se regardent, gênés, “J’vous jure le bleu ça va me faire vriller, vous en avez un ?” puis quand y’en a un qui dégotte un truc, le russe tartine à nouveau : “Vous allez pas m’le faire payer quand même ? J’vous le rends en revenant, ou demain, j’promets” et quand il promet, Charles fait ; mais ça, les gens d’ici sont pas encore tous au fait que sa parole était d’or, vu comment il salissait à peu près tout ce qu’il abordait sans même le vouloir.

Etoiles alignées, c’est confirmé : après des négociations qui eurent plutôt l’air d’un dé 20 sur un jet d’intimidation avec modificateur, le boug ressort de là avec un stylo encre noire et il allait enfin pouvoir aller à cette putain de librairie qui lui tendait les bras.

Yo, y’a du monde ? Bastien Crane ? 911 ? Y’a une urgence” qu’il beugle à moitié en rentrant dans les lieux qui étaient déserts, la faute à l’heure tardive, et c’est avec une chance certaine qu’il s’est pas prit une porte fermée, déjà. C’est que les affaires étaient pas tout à fait terminées, pas vrai ? De toute façon, son bazar était plus important que le dernier roman de dark romance qu’il pourrait vendre à la minette du coin, y’avait pas à discuter. Et puis, quand il le croise enfin, Bastien Crane, il se fige comme s’il venait de voir Beyoncé sortir le grand jeu. “Oh putain, j’t’imaginais pas aussi grand frérot, haha” et se reprend vite, ptet même trop à vrai dire, puisqu’il lui fout sous le nez son exemplaire de son bouquin (le 1er de la trilogie), qui aura au moins vécu la prison, faute de mieux, en reniflant un bon coup. “Tiens” il insiste un peu des yeux, “Tu m’le rends après hein” et puis il fouille dans ses poches comme un blaireau pour essayer de trouver le stylo qu’il venait de chourer à la pharmacie d’à côté. Trouvé. “J’suis fan, tu m’signes un truc là ?

Puis y’a un truc qui lui revient, faut quand même lui dire, qu’il s’imagine pas que…

La première page est dégueulasse, c’est une sale histoire, t’peux gratter sur la suivante t’inquiètes” qu’il balance en faisant un geste approximatif de la main. Pis quand il voit ladite page rougie par du sang séché, Yasha se fait rassurant, presque trop léger d'un “J’t’expliquerai” qui n’avait précisément rien de sécurisant.


Revenir en haut Aller en bas
Bastien Crane
- the beaten and the damned -
Bastien Crane
- the beaten and the damned -
damné(e) le : o11/01/2024
hurlements : o50
pronom(s) : oshe/her/elle
cartes : oitsamooncalf (avatar) ; rusty writer (gif)
bougies soufflées : o37
c'est l'histoire d'un mec Empty



Les pensées se bousculent sans laisser à Bastien réellement le temps de les analyser. Il n’en a pas vraiment eu l’occasion, en réalité, les clients s’étant donné le mot pour venir chercher leurs commandes ou flâner dans les rayons en ce jour nuageux. Il en aurait été des plus heureux si ça ne tombait pas au moment où il aurait désespérément eu besoin de mettre en ordre le bordel qui couvait sous son crâne, l’empêchant, encore une fois, de fermer l'œil plus de trois heures d'affilée, comme le prouvent les cernes appuyées sous ses yeux, qu’il tentait tant bien que mal de dissimuler avec un anti-cernes pas vraiment efficace.
Depuis la conversation que le libraire avait eu avec sa fiancée, il n’avait eu de cesse de chercher des solutions, des idées, qui auraient pu apaiser Chenoa, faire disparaître ses craintes. Si l’idée avait germé, à force d’y consacrer du temps, sur une explication plus parapsychologique que psychiatrique, il n’en avait encore rien exposé, Chen étant déjà bien assez secouée, lui offrir une porte de sortie sans être persuadé de ce qu’il avançait pouvait avoir des conséquences désastreuses sur sa santé mentale déjà fragile. Alors il réfléchissait, il se renseignait, passait ses nuits à lire des études, ses jours à les mettre à l’épreuve entre deux ventes. Il ne s’arrêtait que pour sortir Gimli et passer un temps plus que nécessaire avec sa fiancée. Un rythme qu’il ne pourrait probablement pas tenir éternellement.

Le libraire voyait donc l’arrivée de la fin de journée avec une impatience non dissimulée. Plus de clients en vue, les derniers étant passés vers dix-huit heures trente. Ce n’était pas plus mal, il pouvait donc user de la demi-heure qu’il lui restait dans l’arrière-boutique à préparer sa prochaine commande et s’assurer qu’il n’oubliait rien, faisant confiance à la clochette de la porte d’entrée pour lui signaler toute arrivée impromptue. Il s’oublia un moment, cependant, concentré qu’il était dans son travail, détachant son regard de l’horloge. Assez longtemps pour que l’heure tourne et qu’il en oublie de fermer boutique, assez pour que lorsque la porte s’ouvre, il en sursaute, se maudissant par la même de voir qu’il avait  dépassé par de bonnes minutes l’heure bénie de rentrer chez lui.  

Hésitant sur la marche à suivre, il sortit pourtant de la réserve lui servant de bureau comme un diable de sa boîte, tout sourire, aussi sincère qu’il le puisse dans son état de fatigue avancée.   “ Bonsoir ! En quoi puis-je vous aider ?” La politesse dans le sang, le commerçant s’arrête quand même à une distance respectable de l’inconnu, légèrement décontenancé par sa présence. Il faut dire que ce qu’il dégage n’est pas spécialement habituel, ni en ces lieux, ni dans les espaces fréquentés par Bastien. Il met d’ailleurs un temps un peu trop long à son sens pour comprendre ce qu’il lui veut, l’homme ayant pris la décision, peut-être légèrement douteuse, de le lui indiquer par les gestes autrement que par la parole. C’est donc avec un temps de retard que les yeux de l’auteur - puisque c’est de cette casquette-là dont il s’agit - s’ouvrent d’étonnement, suivant la forme de sa bouche. “ Oh !” Il aurait dû, bien sûr, reconnaître la couverture du Réveil d’Amarok dans sa première édition. Ce n’était pas forcément si évident, cela dit, le livre ayant eu l’air d’avoir vécu autant d’aventures que lui en un nombre d’années bien moindre. Devant l’insistance - pas vraiment verbalisée ni menaçante, mais assez imposante pour qu’il ne doute que très peu de la marche à suivre - de l’homme, il attrape et le stylo et le livre sans se départir, pourtant, de son sourire.   “Bien sûr ! Je signe à quel nom ?” Dans toute sa positivité, il tenta d’ignorer l’allure un peu trop bourrue et le regard un peu trop perçant, mais le malaise de la scène n’était pas spécialement passé inaperçu. “Aficionado de fantasy?” qu’il essaie de faire la conversation, alors qu’il ouvre la première page du livre corné, pour se retrouver devant des tâches brunes qu’il ne peut décemment pas attribuer à n’importe quelle substance.

C’était donc ainsi qu’il allait mourir, lui, pris au piège tel Paul Sheldon entre les mains d’Annie Wilkes ? S’il appréciait les histoires de King, il était moyennement convaincu de vouloir en faire une reconstitution à l’intérieur même du commerce Crane. Pourtant, il tenta de calmer son coeur qui venait de faire un bond. T’es sûr que tu veux pas m’expliquer maintenant ? “Il a l’air d’en avoir vécu des choses celui-là. Vous êtes sûr que vous n’en voulez pas un neuf ?” Oui, il est prêt à lui filer des livres gratuitement, Bastien, si ça lui permet de pas rajouter une tâche à l’intérieur du bouquin.



Revenir en haut Aller en bas
Charles Verevkine
- the beaten and the damned -
Charles Verevkine
- the beaten and the damned -
damné(e) le : o16/07/2023
hurlements : o141
pronom(s) : oil, elle, iel, tout me sied tant qu'il y a respect
cartes : oooolympia
bougies soufflées : o55
c'est l'histoire d'un mec Empty



C’est qu’il a pas l’air méchant ce grand gaillard, à se demander s’il faudrait pas le dégourdir un peu ne serait-ce que pour qu’il écrive un peu plus sur les barbares. Faudrait qu’il lui demande à l’occas, ce qu’il avait prévu d’écrire pour la suite, et pis même s’il voulait pas écrire, Yasha lui donnerait sans doute des idées pour l’inciter à le faire. Avec peu ou pas de tact, pour sûr.

Et puisqu’il a l’air toujours aussi gentil, qu’il va dans son sens sans broncher et lui sourit, l’aîné du duo se ramollit un peu, si bien qu’il serait prêt à lui raconter toute sa vie sans fioritures, ou alors pas beaucoup. C’est qu’après avoir gratté sur la page dégueu de son livre pour lui faire une petite dédicace en règle, y’aurait plus rien pour le faire rester, si ce n’est ces choses laissées sous le tapis mais qu’il se trainait partout sur lui quand même. Dans son aura, et maintenant, sur la dégaine de son bouquin. Sans mauvais jeu de mot, hein.

Bien sûr ! Je signe à quel nom ? - T’sais écrire le cyrillique ?” qu’il demande avant de répondre, parce que ce serait quand même un peu merveilleux qu’il sache ; et comme ça, Yasha pourrait avoir un rêve complet devenir réalité. Il pensait franchement pas le voir se réaliser, à la base. “Ouais bon si t’sais pas t’écris Yakov, Y - A - K - O - V… nan en vrai j’vais t’apprendre sinon - Aficionado de fantasy? - C’est qui Aficionado ? Encore un noble de con ?” C’est qu’il fronce les sourcils après avoir dit ça, comme si ça avait réellement une importance que c’en soit pas. Il aime pas les nobles, et pourtant, il est pas plus français qu’un avocat du Pérou.

Y’a la perplexité de l’écrivain qui pointe quand même, et pas sans que Charles - sur le papier - ne le remarque. “Il a l’air d’en avoir vécu des choses celui-là. Vous êtes sûr que vous n’en voulez pas un neuf ? - Bah, c’est justement parce qu’il a vécu tous ces trucs que j’veux que t’écrives dessus” pas la meilleure façon d’exprimer le fond de sa pensée, mais avec un peu d’huile de cerveau, il finirait ptet par y arriver. “Après stuve tu m’en files un neuf hein, mais j’le garderais pour l’donner à mon môme quand j’le retrouverais” c’est clair et à la fois inquiétant, que l’homme admette vouloir l’offrir à un enfant - dont l’âge n’était clairement pas défini à l’instant, - et qui plus est le sien ; sans savoir où il pouvait être. Au mieux il le trouverait bizarre, au pire il appellerait les flics. De toute façon, y’a rien d’autre que la vérité qui sortait de sa gueule à ce moment là, il servirait la même soupe aux condés.

Après c’pas dit qu’elle aime bien, quoi” laisse t-il échapper, plus pour lui que pour l’autre. “Si tu m’fais le graffiti promis j’te raconte les bails. Par contre faudra que tu t’assoies.

La fameuse histoire du livre, et tout ce que ça représentait pour lui. Tout le reste, sa fille et sa vie en tant que telle, ça passerait après, il était encore trop sobre pour ça de toute façon.

Revenir en haut Aller en bas
Bastien Crane
- the beaten and the damned -
Bastien Crane
- the beaten and the damned -
damné(e) le : o11/01/2024
hurlements : o50
pronom(s) : oshe/her/elle
cartes : oitsamooncalf (avatar) ; rusty writer (gif)
bougies soufflées : o37
c'est l'histoire d'un mec Empty



Peut-être que le fait que Bastien n’ait pas spécialement l’habitude de se retrouver face à des personnes qui font presque sa taille joue dans le fait qu’il ne se sent pas à l’aise mais finalement, c’est loin d’être suffisant, quand on le connaissait. Il était le genre à voir le bon dans toute personne, l’innocence dans un regard et il avait la naïveté de penser que tout le monde en faisait autant. Pourtant, il fallut un peu plus de temps que d’ordinaire pour y arriver, là tout de suite. La fatigue qui le lançait dans un élan paranoïaque, ou tout simplement la discussion qu’il avait eu avec Chenoa, sa peur qui se traduisait dans tous les aspects de sa vie, où il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui allait encore lui tomber dessus avant qu’il aille se coucher, allez savoir. Le fait était que la raison faisait la morte et que l’angoisse pouvait prendre le dessus d’une minute à l’autre.

Le libraire savait pourtant mieux faire que verbaliser ses craintes, aussi il ne se départit pas une seule seconde de son sourire. S’il devait y passer, autant le faire dans un style qui lui ressemblait. Attrapant le livre qui lui donnait des sueurs froides, il l’ouvrit, tâchant - pun intended - de ne pas regarder la première page couverte de sang. Il avait peut-être saigné du nez une fois, c’était sûrement ça. Qu’est-ce que ça pouvait être d’autre, après tout ? Il hésita un coup, face à la demande on ne peut moins originale. Pas étonnante, cela dit, et d’un coup, Bastien se maudit de n’avoir pas voulu s’appliquer plus en langues - pour que ce soit finit plus rapidement, ou pour ne pas passer pour un idiot face à cet inconnu. “Je … Non, désolé … Je peux écrire en français, mais c’est plus ou moins ma seule connaissance en langues étrangères.” L’auteur lui offre un regard d’excuse, étrangement sincèrement  désolé de ne pouvoir se soumettre à sa requête. Il allait cependant commencer à écrire sa dédicace, aussi plate soit-elle passée dix-neuf heures après une journée chargée, mais l’homme se ravisa. Laissant passer sa curiosité avant sa fatigue, Bastien s’éloigna pendant une poignée de secondes avant de revenir avec une feuille blanche. “ Je ne sais peut-être pas écrire le cyrillique, mais je sais recopier, si jamais.” ça lui donnerait un peu de boulot, au bourru d’en face, mais Bastien se disait qu’il serait d’autant plus content de sa signature, vu qu’il sentait qu’il n’avait  pas l’habitude de se voir refuser quoique ce soit.

Le libraire secoua la tête. “ Pardon, j’oublie que les gens ne sont pas toujours dans mon esprit, quand je parle. Quand je dis Aficionado, c’est une expression. ça veut dire “passionné”. Vous en lisez beaucoup ?” Trop crevé pour s’adapter à son public, il fallait croire. De quel public il s’agissait, cependant, il n’avait pas encore réussi à réellement le déterminer, il y avait quelque chose de dur et d’infiniment étrange dans cet homme, ou peut-être pas assez habituel pour Bastien.
Il hoche la tête, cependant, face à la réponse de Yakov seul nom auquel il puisse pour le moment le rattacher. Il aurait été déçu qu’il accepte, l’air de rien, qu’il jette ce livre-là, qui, pourtant, semblait l’avoir accompagné pas mal de temps, à la vue de son état. Lui-même était du genre à aller partout avec ses lectures du moment, les voir s’abîmer avec le temps et au gré des sacs à bandoulière dans lesquels il les fourrait parfois. Il comprenait, dans une certaine mesure, l’attachement à l’occasion, à l’abîmé.
“ Quel âge elle a, votre enfant ?” C’est du small-talk,mais Bastien espère ne pas être trop invasif, ce serait une mauvaise idée d’irriter son tout nouvel ami alors qu’il n’avait aucune espèce de sécurité dans la librairie. Concrètement, rien ne l’empêchait de décider qu’il avait trop posé de questions, et le malaise n’était pas encore totalement parti. Pourtant, une fois qu’il eut noté ce que l’homme désirait sur la seconde page, et avoir fouillé dans les rayons pour sortir un édition neuve du même livre et réitéré l’expérience, il se surprit à lui proposer l’arrière salle, où se trouvait les tables. “On a une partie salon de thé. Je peux pas vous proposer de boisson chaude, tout est éteint, mais je dois avoir du thé glacé, des sodas et peut-être même une bouteille de bière bio quelque part, si ça vous tente ?” L’auteur ne l’assumera pas vraiment, vu la situation et les risques inconsidérés, mais il était  curieux. Il voulait savoir ce qui était arrivé au livre, et pourquoi il se retrouvait avec son exact contraire et des tâches de sang presque jusqu’à la couverture. Peut-être une future anecdote lors de ses lectures, qui sait.




Revenir en haut Aller en bas
Charles Verevkine
- the beaten and the damned -
Charles Verevkine
- the beaten and the damned -
damné(e) le : o16/07/2023
hurlements : o141
pronom(s) : oil, elle, iel, tout me sied tant qu'il y a respect
cartes : oooolympia
bougies soufflées : o55
c'est l'histoire d'un mec Empty



tw: mention de tentative de suicide

Ouais, nan, rien à foutre du français” qu’il remballe assez naturellement, pas par mépris profond pour les concernés ou leur langue, mais plutôt parce que c’était juste pas la sienne. Ils avaient été un bon public, fut un temps, même si un peu douillet, faut bien l’admettre ; sauf quand fallait se fracasser la gueule dans une belle salle rennaise. Bizarre quand même que ça lui rappelle la Bretagne plus que le reste, mais y’a comme quelques racines communes et ça se sentait, au fond du vrai. “Je ne sais peut-être pas écrire le cyrillique, mais je sais recopier, si jamais. - Ah bah super enfin quelqu’un qu’a envie d’apprendre” qu’il grommelle un peu comme un boomer, s’emparant de la feuille blanche et récupérant le stylo pour écrire dans un automatisme et sans faire vraiment d’efforts son prénom en cyrillique.

C’est écrit : Яков.

En ayant presque prit toute la feuille. Les fins psychologues traduiraient une prestance naturelle et un penchant pour les problèmes.

Là, ça fait ya-ko-ff” qu’il lui montre ensuite en essayant de lui foutre le doigt sous le son auquel ça correspond. Bon, après les présentations, il renifle un coup et il lui laisse faire ses devoirs. “Mais bon, entre nous hein, t‘peux m’appeler Yasha” parce qu’il préférait qu’il le fasse, ça lui donnait un peu plus de proximité avec cet écrivain qu’il avait imaginé mille fois avant de le voir pour de vrai. Charles, ça le ramenait à une trop lointaine époque, il avait même oublié qu’on lui avait filé ce prénom de merde, tant on l’avait si peu utilisé. Ah, si, à son jugement, on l’avait fait. Puis dans son nid carcéral, c’était Verevkine. Y’en a qui en tremblaient, lui a découvert un peu tard pourquoi. Au moins, ça l’avait protégé des balourds qui voulaient foutre la misère aux nouveaux. Il y avait jamais eu droit.

Pardon, j’oublie que les gens ne sont pas toujours dans mon esprit, quand je parle. Quand je dis Aficionado, c’est une expression. ça veut dire “passionné”. Vous en lisez beaucoup ? - Ah ok. Ben j’en ai lu beaucoup mais c’est qu’les tiens. Surtout çui là, en fait. En boucle.” Parce qu’il fallait attendre qu’on daigne bien lui en refourguer, quand on le voulait bien. Pas trop le choix, en fait. “Par contre y’a un con qui m’a dit qu’le Seigneur des Anneaux c’était mieux. T’inquiètes pas, j’ai protégé ton honneur.” qu’il le rassure en lui faisant un patpat tout à fait lourdingue sur son épaule, qu’il sent quand même un peu fébrile sous ses doigts. Bah, c’est pas bien grave. Sauf peut-être pour le gars qu’avait fini avec un cocard.

Quel âge elle a, votre enfant ? - Trente-sept.” Mais y’a un truc dans sa voix qu’on pourrait entendre, si on y était un tant soit peu sensible, et c’est un truc qui fait bien comprendre qu’il se la ramènerait pas sur le sujet. S’il avait répondu à l’écrivain, c’est parce qu’il le respectait, qu’il était sympa, et qu’il se chiait pas dessus en cinq minutes après l’avoir eu en face de lui. “Vas-y gratte” qu’il lâche, rappel à l’ordre pour éviter le sujet et en expédier un autre, ou presque. Ptet que s’il lui demandait comment elle s’appelait, il se mettrait à s’énerver, alors autant prévenir avant de donner un coup de tête, pas vrai ?

Yasha le remercie en reprenant son dû, même pas trop lourdingue, pour cette fois. Un miracle, sans doute. Il raconterait ce truc dont tout le monde se fout au moins vingt fois la même semaine, parce que ça comptait pour lui. Le reste ça lui importait peu, à vrai dire.

On a une partie salon de thé. Je peux pas vous proposer de boisson chaude, tout est éteint, mais je dois avoir du thé glacé, des sodas et peut-être même une bouteille de bière bio quelque part, si ça vous tente ? - Euh, ouais, faut qu’j’aille rendre le stylo à la pharma quand même et j’reviens” qu’il balance en laissant le livre volontairement dans ce coin salon de thé pour lui promettre qu’il reviendrait. “Ah et j’prendrais la bière” L’homme s’en va donc respecter sa promesse, ça en surprend plus d’un d’ailleurs, et puis il revient, sans plus calculer l’horaire de fermeture de la librairie qui avait été plus que dépassé. Mais quel con il aurait fait s’il lui avait dit non, hein ?

Une fois de retour, ce qui se traduit en moins de trois minutes tout au plus, il retourne voir le boug comme s’il lui avait concocté le plus bel apéro de sa vie (à vrai dire, tous les apéros étaient les meilleurs de sa vie).

Merci Bastien,” qu’il balance avec une sincérité tout à fait flagrante, presque même un brin émouvante, si on grattait un peu la surface de ses traits de cinquantenaire. “Bio, c’est genre, parce que les autres bières c’pas d’l’orge naturel ? Ou c’est encore l’gouv qui s’fout d’not’ gueule ?” Ca lui donne quelques relents punks qui ne l’ont jamais quitté bien longtemps, et il sait pas s’il veut entendre la réponse à ça. Au pire, il se trouvera con, et ça l’agacerait. Au mieux… bah, il se dira que Bastien Crane est toujours un mec sympa et qu’il répond à ses questions sans dire qu’il est con clairement. “Bon, vu qu’t’es assis maintenantit’s story time.J’ai fais d’la taule un p’tit moment” c’est clair qu’assit, il allait courir moins vite pour s’enfuir. Encore malin, le bougre. “Ton bouquin là il m’a sorti d’la tête plein d’trucs” sa façon de dire qu’il s’est évadé de la prison dans laquelle il était, alors qu’il se foutait bien des livres, gamin.

Toujours debout, contrairement au libraire et écrivain, il jette un coup d’œil autour de lui, observant les lieux sans vraiment s’en cacher. Il perd pourtant pas le fil de ses propos, c’est qu’il est pas rincé à l’alcool, ça aide. “Le sang là c’est pas l’mien” qu’il précise, en prenant une première gorgée de sa bière à même son contenant. “Y’a un mec qu’était dans ma cellule qu’a voulu se planter un soir” rien de bien incroyable comme dans les fictions ultraviolentes qu’on leur servait, même si c’était pas un très bon moment à passer, surtout pour celui qui s’était ouvert la veine en pensant que ça allait l’aider. Pis j’ai un peu paniqué quoi. Mais ça, même si l’histoire fait froid dans le dos, jamais il l’admettra. “J’ai appuyé avec le bouquin pour pas que ça saigne plus, t’vois” au moins le temps qu’on appelle un gardien, qui a traîné un peu au vu de l’heure tardive. Il avait été à deux doigts de l’envoyer au trou en voyant ça, en pensant que c’était Verevkine qui lui avait fait sa fête. Bien au contraire.

C’est deg mais au moins il est pas mort quoi” c’était plutôt pas mal comme fin d’histoire pour une page à l’arrière-goût de macabre. Non ?

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
c'est l'histoire d'un mec Empty


Revenir en haut Aller en bas
 
c'est l'histoire d'un mec
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
flw :: exeter :: wellhollow-
Sauter vers:  
<